La campagne sera houleuse !
Mardi soir, le dernier conseil municipal de l’année a eu lieu. C’est lors de cette séance que la démission de Marina Ferrari du poste de première adjointe a été officialisée, laissant la place à Georges Buisson, en charge des affaires sociales.
André Gimenez en a profité pour intervenir, déclarait qu’il pensait que le maire profiterait de la dotation laissée vacante pour rémunérer les conseillers municipaux. Cela a cependant été refusé, le premier édile arguant qu’il ne reste que quelques semaines avant la fin du mandat.
Alors que la plupart des points à l’ordre du jour ont été votés sans problème, c’est le onzième, concernant le réseau français des villes santés et le consensus de Copenhague qui a posé un premier problème. L’opposition a souligné le fait que les sans-abris ne sont pas aidés pendant la journée et que ce n’est pas parce que la loi ne l’oblige pas qu’il ne faut pas le faire. La majorité répond avoir discuté avec les associations mais qu’aucun local n’est à disposition. Dominique Fié a placé une première attaque, qui annonçait l’ambiance de la suite de la soirée, en disant que si les thermes n’étaient pas vendus, il y aurait de la place dans l’un des nombreux bâtiments achetés en compensation.
Moment d’apaisement, la première étape de la construction du futur parking à la place du restaurant «Au Bien Assis». Marina Ferrari s’est déclarée heureuse de la délibération parce que «c’est un dossier qui a pris presque deux ans de retard, donc je suis très heureuse aujourd’hui que les choses avancent rapidement.»
Premier point qui aurait pu s’avérer conflictuel, le dossier du rachat des thermes Pellegrini et des Princes Neufs ne sera que l’occasion d’une approbation par l’opposition. M. Fié trouvant absurde de vendre pour racheter, M. Gimenez y voyant une ouverture à une éventuelle réappropriation du bâtiment complet par la ville, et ainsi pouvoir le rénover grâce à des subventions plutôt que d’y installer des tours.
Vint ensuite la déclaration de guerre ouverte. Opportunisme électoral ou réelle conviction, Marina Ferrari a décidé de s’en prendre au budget, celui-ci étant, à son goût, «le plus mauvais qui ait été présenté depuis [son] entrée au conseil municipal en 2008». Énumérant les failles qui s’y trouvent, elle critiqua le manque de recettes de fonctionnement, ne suffisant pas à rembourser les intérêts de la dette. Enchainant les attaques, elle s’en prendra tour à tour au budget communication, à la dégradation budgétaire et à l’investissement trop élevé pour des raisons purement électorales, selon elle.
Mais une guerre ne se fait pas seul(e). Ici, c’est à trois que cela s’est joué. La première contre-attaque venant de Thibaut Guigue, se disant tout d’abord étonné et interrogatif, puis déclarant à son adversaire du jour que si elle avait laissé construire le budget pareillement sans rien dire en amont, il ne pouvait y avoir que deux raisons : soit elle a laissé la ville courir à sa faillite, soit elle était en train de faire «de la politique politicienne». Ensuite, Dominique Dord, inhabituellement peu véhément et avec une pointe de déception dans la voix, a déclaré qu’il était dommage d’agir de cette manière alors que Mme Ferrari n’est plus adjointe, ceci étant «trop facile». Nous noterons enfin une tentative de Lucie Dal Palu de calmer ces débats houleux, regrettant le caractère déplacé des interventions et assurant qu’il n’était ni l’endroit ni le moment de faire une guerre des égos.
Il aura donc fallu une heure au conseil municipal pour s’entredéchirer, laissant apparaitre les futures relations entre élus. Alors qu’aucun n’avait laissé apparaitre une animosité aussi forte lors de leurs annonces respectives, il ne reste qu’à espérer que chacun reprenne ses esprits et retienne ses orateurs duettistes afin de rester dans l’apaisement.