La collecte de biodéchets pour les professionnels du territoire se déploie
Dans le cadre de la loi anti-gaspillage pour une économie circulaire (AGEC) et conformément au droit européen, les particuliers comme les professionnels doivent trier leurs biodéchets depuis le 1er janvier 2024. Pour les particuliers, la Communauté de Communes Rumilly Terre de Savoie (CCRTS) gère le déploiement massif de composteurs individuels et collectifs gratuits. Pour les professionnels, le Comité d’Action Economique Rumilly-Alby développement (CAE) vient de prendre le relais de la collecte des déchets alimentaires.
Un service jusqu’alors géré par l’intercommunalité
En 2011, l’intercommunalité avait engagé une démarche de collecte des biodéchets produits par des professionnels, «avec un point culminant dans les années 2015-2016 où plus de 130 tonnes étaient collectées auprès d’un certain nombre d’établissements» informe Yohann Tranchant, vice-président en charge de la prévention et de la valorisation des déchets.
Afin de déployer ce service et l’étendre à un maximum de professionnels, un partenariat a été amorcé fin 2023 avec le CAE, interlocuteur privilégié des entreprises du territoire. «Il nous était impossible de proposer un service plus important aux professionnels qu’aux particuliers, alors pour ne pas faire retomber la dynamique déjà en place, nous avons transféré cette compétence à notre partenaire» explique Yohann Tranchant. Côté CAE, son président Cédric Daviet souligne que «générer des services collectifs, mutualiser des besoins et apporter des solutions communes, cela correspond pleinement à nos missions», précisant que «la mise en place s’est faite grâce à l’appui et au savoir-faire de la communauté de communes» et que «ce service se poursuit avec les prestataires historiques Tri-vallées pour la collecte et le GAEC du Châtelet à Gruffy pour la méthanisation».
Objectif : 72 entreprises «pour un engagement collectif»
A ce jour, une quinzaine de professionnels producteurs de déchets (entreprises privées, commerces, établissements scolaires, centre hospitalier, etc.) ont adhéré au service que le CAE souhaite développer avec un potentiel de 72 entreprises, «pour un engagement collectif en faveur de l’environnement». Des rendez-vous sont déjà programmés pour connaître les besoins des uns et des autres et leurs choix de réponse à l’obligation de tri à la source. Pour le lancement de ce service qui devient payant et vise l’autonomie, le CAE a reçu un soutien financier de 10 000€ de la part de la collectivité. Un comité technique, composé de partenaires privés et publics, a été créé. Diverses réflexions sont menées afin d’optimiser le service et que les principes de collecte et de traitement soient adaptés à la taille des établissements et à leur implantation géographique.
«Votre fonctionnement est complètement innovant en Pays de Savoie»
Selon Gauthier Mestrallet, PDG de Tri-Vallées, la CCRTS est «une des premières collectivités à avoir expérimenté la collecte de déchets et vous avez même une dizaine voire une quinzaine d’années d’avance sur certaines. Votre fonctionnement est complètement innovant en Pays de Savoie. Vous êtes l’une des réponses les plus logiques et les plus pertinentes en terme de modèle à mettre en oeuvre sur les autres territoires».
A ce jour, deux collectes sont programmées chaque semaine (mercredi matin et vendredi après-midi), quelles que soient les proportions de déchets. Elles pourront être étendues à trois en période de fortes chaleurs. «Une centaine de tonnes de biodéchets sont collectées en moyenne par an. Cela devrait augmenter avec cette nouvelle loi» estime le PDG de l’entreprise Tri-Vallées qui compte neuf camions sillonnant chaque jour la Savoie, la Haute- Savoie et l’Isère.
Céline Thepault, directrice de la résidence seniors Domitys de Rumilly, témoigne de sa satisfaction en tant que bénéficiaire du service : «Participer à ce projet-là a du sens et la proximité avec le CAE, toujours à notre écoute, est appréciable. C’est totalement transparent pour nous, entre avant et aujourd’hui rien n’a changé, les déchets sont toujours évacués, et qui plus est en local, donc c’est parfait pour nous».