La Communauté de brigades a un nouveau commandant
En poste depuis le 1er août, le lieutenant Jérôme Desmarchelier est le nouveau commandant de la Communauté de brigades de Rumilly-Alby-sur-Chéran. Originaire de la Région Parisienne et fraîchement diplômé de l’école des Officiers la Gendarmerie Nationale à Melun, cet ancien Saint-Cyrien, marié et âgé de 24 ans, est à la tête d’une équipe de 28 personnes. Il se dit ravi de démarrer sa carrière dans le territoire de l’Albanais.
«C’est une région très attractive et très belle. L’avantage, ici, c’est qu’on est à la fois dans une zone urbaine importante, en plein essor, et dans un monde rural très prégnant, ce qui nous permet d’être polyvalents et sur tous les fronts».
«Un métier où l’on se sent utile au quotidien»
Attiré par les troupes de montagne, le lieutenant Jérôme Desmarchelier avait pour projet initial d’intégrer les Chasseurs Alpins. Durant ses années à Saint-Cyr, des commandants de brigade lui ont donné l’envie de se tourner vers la gendarmerie, de faire ce métier qu’il qualifie de «motivant» et d’«enrichissant», et qui correspond parfaitement à son tempérament : «On se sent utile au quotidien. On aide les gens au même titre que les pompiers, car d’une certaine manière et lors de certaines interventions, on sauve aussi des vies».
Ce qui a également motivé ce choix de carrière, en plus de l’aspect commandement, c’est l’idée de rencontrer des personnes d’univers très différents. «La gendarmerie est le métier par excellence où l’on est au carrefour de tout ce qui se passe dans la vie locale et collective». Après deux mois de fonction, il constate être impliqué sur tous les sujets, «car il y a forcément un moment où le volet sécurité entre en compte, et c’est ce qui fait en grande partie l’intérêt de notre métier».
«Une équipe solide, soudée et dynamique»
Le jeune lieutenant se réjouit de travailler au sein d’ «une équipe solide, soudée et dynamique ayant le souci du contact avec la population». Cette équipe presqu’au complet a été renouvelée à environ 1/3 durant l’été 2022. 7 nouvelles recrues ont intégré la communauté de brigades composée de 20 personnes à Rumilly et 8 personnes à Alby-sur-Chéran. De nouveaux arrivants devraient prochainement renforcer l’équipe dont l’effectif théorique s’élève à 30. 3 adjudants et 3 élèves gendarmes sont arrivés à ses côtés, «ce qui permet un travail de meilleure qualité, car les militaires les plus anciens et les plus gradés peuvent accompagner et guider les plus jeunes».
Début septembre, une première réunion leur a permis d’échanger sur les orientations à mettre en place. «L’objectif, qui est national mais que nous essayons de répercuter au mieux au niveau local, c’est la recherche de l’efficacité, être au bon endroit au bon moment. Cela ne sert à rien de rester des heures en véhicule et c’est tout l’enjeu sur lequel je travaille avec mes deux adjoints : cibler les endroits accidentogènes et les endroits propices à des afflux de personnes, comme la fête foraine, afin de prévenir toute sorte de délinquance. Notre premier rôle, comme le dit notre directeur général, ce n’est pas d’arrêter le voleur, c’est d’empêcher le voleur de voler».
«Etre proche des gens»
Le nouveau commandant a souhaité remettre en place des patrouilles à pied qui sillonnent les rues depuis mi-août: «Quand on vadrouille en véhicule, le contact avec les gens est moins évident alors que quand les gendarmes sont à pied, ils se font régulièrement interpeller par des personnes qui les remercient, leur signalent un fait, etc. Etre proche des gens est le coeur de métier de la gendarmerie, cela nous permet d’être plus efficaces car ils se confient sur les problématiques qu’ils rencontrent. Le constat est très positif, nous avons de bons retours, notamment des élus qui nous disent que leurs administrés sont ravis». Son objectif à court terme est d’ailleurs de maintenir un contact très régulier avec les élus et divers acteurs importants du territoire.
Non respect de l’arrêté sècheresse et rodéos urbains
Les deux problématiques principales constatées lors de ses deux premiers mois de fonction sont le non respect de l’arrêté sècheresse et les rodéos urbains, phénomène d’ampleur nationale.
Concernant l’arrêté sècheresse, le commandant et son équipe ont mis en place un important volet préventif sur le terrain, «car les gens ne sont pas habitués à ce type de mesures. Nous en tirons des enseignements pour l’année prochaine, pour voir comment tout bien articuler en amont et ainsi bien répondre aux problématiques en cas de nouveaux épisodes similaires». Quant aux rodéos urbains, gros point noir de l’été et plus particulièrement du mois d’août, le placement en fourrière administrative d’une moto avec une immobilisation temporaire a semblé être un bon exemple puisque ces actes se sont depuis calmés : «Nous restons cependant vigilants, c’est devenu un jeu pour certains jeunes qui se mettent en danger et mettent en danger tous les usagers de la route».
Une activité en constante augmentation
Plus globalement, Rumilly connait les problématiques liées à l’afflux de population avec une activité en constante augmentation, dont les problématiques liées au flux routier, «avec des infrastructures dimensionnées pour un certain nombre d’habitants et plus du tout adaptées à l’espèce de boom démographique local».
Les gendarmes sont souvent sollicités pour des infractions au volant, stop et feux rouges grillés, et plus particulièrement les excès de vitesse. «Nous sommes très présents sur les créneaux horaires les plus impactés, à savoir les mobilités pendulaires, et nous essayons d’êtres présents partout sur le territoire, avec des contrôles aléatoires».
Violences intrafamiliales
Les violences intrafamiliales sont un autre sujet qui demande une grande mobilisation de la part des gendarmes de la brigade de Rumilly. «Beaucoup de faits sont constatés et cela nécessite un gros travail qui va au-delà du volet judiciaire car il y toute une partie accompagnement à mettre en place. Nous avons une assistante sociale qui vient une fois par semaine à la brigade, cela permet un suivi plus approfondi des victimes».
Le lieutenant Jérôme Desmarchelier a tenu à rencontrer les directeurs d’établissements (collèges et lycées) pour connaître leurs problématiques et voir comment les accompagner dans des actions de prévention «Cela se fait beaucoup ailleurs et fonctionne bien». Des interventions sont également prévues dans les maisons de retraite, avec notamment des actions de prévention sur les abus de faiblesse.
Un appel à la vigilance est lancé pour les prochains mois car dès le passage à l’heure d’hiver, une augmentation très importante des cambriolages est constatée.
Un vrai travail de collaboration avec la Police Municipale
Le commandant explique avoir un très bon contact avec le chef de la Police Municipale et toute son équipe. «Nous essayons de faire travailler nos unités en symbiose», notamment à travers le dispositif de vidéo-protection géré par la Police Municipale sur lequel la gendarmerie s’appuie très régulièrement. Le projet de création d’un pôle sécurité, avec le déménagement des locaux de la Police Municipale à côté de la gendarmerie, permettra de renforcer cette collaboration, grâce à un lien plus étroit et peut-être des patrouilles conjointes.
«Vous êtes un vrai couteau suisse»
Dans leur quotidien, les gendarmes peuvent monter au Semnoz faire de la prévention sur des sujets environnementaux, intervenir chez un particulier pour des violences intrafamiliales, écouter les dépôts de plaintes à l’accueil puis travailler devant l’ordinateur sur une enquête judicaire. «La spécificité de la brigade, c’est que vous êtes un vrai couteau suisse. La routine n’existe pas».
La prise de commandement du lieutenant Jérôme Desmarchelier se déroulera le 5 octobre à Massingy.
