« La concrétisation de ce projet commun fait du bien »
Les jeunes agriculteurs Caroline Déage et Franck Massonnat ont été mis à l’honneur lors de l’inauguration de leurs installations respectives sur la Ferme des Oursons, exploitation laitière implantée à Saint-Ours depuis plusieurs décennies. Les partenaires présents ont salué leur engagement et leur enthousiasme, mettant l’accent sur l’importance du renouvellement des générations afin de maintenir une dynamique agricole et rurale dans les Savoie.
« Nous avons toujours eu l’envie de nous installer ensemble »
Ce couple de passionnés s’est associé à Emmanuel Petellat dit « Manu » présent sur la ferme depuis presque trente ans. Caroline, 25 ans, s’est installée en avril 2023 et Franck, 26 ans, les a rejoints en juillet 2024. « En couple depuis le lycée, nous avons toujours eu l’envie de nous installer ensemble et la concrétisation de ce projet commun fait du bien ».
Le GAEC Les Oursons, créé en 1993, compte une centaine de vaches laitières qui produisent un peu plus de 700 000 litres de lait par an pour la fabrication de la Tomme de Saint-Ours. Maïs et orge y sont également cultivés pour nourrir les bêtes, permettant une autonomie fourragère. En parallèle, la ferme pédagogique propose des visites et ateliers pour les scolaires, les familles, les EHPAD et les établissements pour personnes handicapées.
Caroline gère principalement la partie troupeaux et la ferme pédagogique, Franck s’occupe du matériel, de la culture et la comptabilité, et Manu se partage entre la culture et les troupeaux. Les trois associés sont polyvalents, ce qui leur facilite la tâche notamment pour pouvoir se remplacer.
« Je me vois ici jusqu’à la fin »
Lors de cette inauguration où ils ont ouvert les portes de leur exploitation à de nombreux convives (dont une classe du lycée agricole de Reinach), Caroline et Franck ont partagé leur parcours de vie et d’installation, leur amour du métier et leurs ambitions. Ils ont également évoqué les difficultés rencontrées dans un secteur confronté à divers enjeux agricoles, alimentaires et territoriaux. Ayant toujours baigné dans ce milieu, tous deux ont vu naître leur passion dès le plus jeune âge « J’ai des oncles agriculteurs et l’envie de travailler dans l’agriculture est là depuis que je suis haute comme trois pommes » sourit Caroline. La jeune Savoyarde explique les raisons qui ont motivé son installation : « Être son propre patron, décider pour soi, cela est très important pour moi. J’ai toujours voulu m’installer dans l’agricole, c’est un projet de vie. Je me vois ici jusqu’à la fin ». A la question « Qu’est-ce qui vous plaît le plus dans votre métier ? » Caroline répond sans hésiter « L’amour de mes vaches. C’est au fond de mes tripes ». Franck décrit ce même amour des bêtes « qui n’a pas de prix » et évoque un métier « qui m’apporte tout aussi bien de l’enragement que du bonheur ».
« On a une épée de Damoclès sur la tête »
Le jeune agriculteur souligne notamment la contrainte de l’administratif, « C’est un fardeau, ce sont des heures de travail et on n’est pas assez formés. Pour moi c’est plus pénible de faire 1h d’administratif que 14h de travail à la ferme », mais aussi le décalage entre la règlementation imposée et l’attente sociétale : « On est pris entre les deux alors savoir où aller, c’est parfois compliqué. Et puis concernant le lait, on a une épée de Damoclès sur la tête avec les problèmes de crise sanitaire ». Caroline explique que « des craintes, on en a tous les jours, on ne sait jamais de quoi demain sera fait, surtout quand on travaille avec du vivant. Mais il faut savoir ce qu’on fait de ces craintes et même si on n’est pas toujours confiants pour l’avenir, il faut y croire et ne pas se décourager ni se démoraliser ».
Les jeunes agriculteurs ont quelques projets, notamment simplifier leur travail au quotidien : « Depuis qu’il y a une femme sur l’exploitation, on ne pense pas les choses de la même manière. Il y a des choses que je n’arrivais pas à faire toute seule, j’ai donc trouvé des solutions, des alternatives et mes associés sont contents car pour eux aussi c’est devenu plus simple » s’amuse Caroline.
« L’agriculture est un métier dont on a besoin trois fois par jour »
Fabien Petit-Roulet, membre du groupe « installation » au sein des Jeunes Agriculteurs de Savoie, rappelle que la Savoie est le département de la Région AURA où l’on installe le moins : « Mais nous avons l’ambition d’installer le mieux pour que chaque installation soit la plus qualitative possible et pérenne ». Il explique qu’ « il faut se mobiliser car nous n’arrivons pas à combler tous les départs à la retraite. L’agriculture est un métier dont on a besoin trois fois par jour et tous les jours, ça concerne tout le monde. On a vraiment besoin d’un collectif pour arriver au renouvellement des générations ».
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Une visite de la salle de traite a été proposée lors de l’inauguration d’installation.