La croisière s’amuse-t-elle encore ?
Pour ouvrir accueillir des clients sur ses bateaux, la Compagnie des Bateaux des Trois Lacs des Pays de Savoie a dû s’organiser en prenant en compte les mesures sanitaires.
Ainsi, l’accueil des clients dans le pavillon du Grand Port se fait maintenant avec un sens de circulation et du gel est disponible à l’entrée.
Mais c’est surtout à bord des bateaux que la différence se fait. Dans le cadre d’une croisière classique, les passagers sont placés à un mètre de distances les uns des autres, avec du gel là aussi à disposition et le port du masque est obligatoire. C’est sur les bateaux restaurants que l’organisation est plus compliquée, en particulier avec l’interdiction d’accueillir des groupes de plus de 10 personnes à la même tables. Le plan de salle est donc effectué à mesure que les réservations arrivent mais le résultat final est que seulement la moitié de la capacité effective peut être mise en place. Pour la fête des pères, un deuxième bateau a d’ailleurs du être prévu, ceci afin d’accueillir autant de personnes que d’habitude. Mais il a fallu bien sûr doubler le personnel afin de pouvoir partir du port.
Selon Ségolène Villamor, directrice des opérations de la Compagnie, il y a toutefois un aspect positif à ces mesures, c’est que les personnes sont maintenant plus disciplinées. Elles respectent en effet les distances de sécurité et ne font plus de cohues à l’embarquement.
Une reprise difficile
Alors que les professionnels du tourisme s’attendaient à ce qu’avec le déconfinement les affaires puissent reprendre normalement, ça n’a pas vraiment été le cas. En effet, il a fallu optimiser les départs, alors que le taux de remplissage n’est qu’à 20% de sa capacité. Ainsi, il n’y a des croisières plus que trois jours par semaine sur le Lac du Bourget (mercredi, samedi et dimanche) au lieu de tous les jours habituellement. C’est d’autant plus difficile pour la Compagnie des Bateaux que le mois de juin est habituellement celui où les groupes sont présents, ce qui n’est pas possible cette année.
Cela aura aussi un impact sur l’emploi puisque la Compagnie prévoit de ne pas faire appel aux saisonniers cette année, privilégiant la reprise des employés permanents qui ont été mis au chômage partiel.
Mme Villamor espère donc que les mois d’été seront plus favorables alors que les français ont d’ores et déjà déclarés dans différents sondages qu’ils ne partiraient pas à l’étranger cette année et que les Régions sont en pleine campagne pour promouvoir le tourisme local. Elle déclare à cet effet qu’elle pense qu’il est possible pour les habitants locaux de redécouvrir l’endroit où ils habitent, s’interrogeant par exemple sur la possibilité pour les aixois qui ne l’ont pas encore fait d’aller à la découverte de l’Abbaye de Hautecombe sur l’un des bateaux de croisière de la compagnie.
Bien sûr, une reprise complète ne sera possible que lorsque tous les établissements touristiques du territoire auront ouvert, afin que la chaine du tourisme puisse se mettre en place. La directrice n’est en effet pas dupe et se doute qu’il y a peu de gens qui se déplaceront à Aix-les-Bains uniquement pour faire une croisière, cette dernière faisant partie intégrante de ce que la ville a à offrir.
Mme Villamor espère qu’une vraie reprise pourra se faire aux alentours du mois d’avril 2021, le temps de pouvoir redonner confiance aux clients, dont elle dit qu’ils sont la bienvenue à bord. En attendant, et pour passer le cap, elle affirme pouvoir compter sur le président de l’entreprise, Philippe Gausset, dont elle dit qu’il est un excellent gestionnaire qui saura maintenir le navire à flot, même s’il faudra deux ou trois ans afin de remettre les comptes en état.