La déconstruction de la barre de Marlioz signe la renaissance du quartier

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Une bonne centaine d’habitants de Marlioz a immortalisé le lancement de la déconstruction de la Cité, marquant la fin d’une époque.

Ils n’auraient raté le rendez-vous sous aucun prétexte, empreints d’un sentiment de nostalgie et d’espoir, aussi. Difficile de voir s’effriter des morceaux de vie, au sens propre du terme. Après avoir curé et désamianté le bâtiment, ce mercredi 16 mars marquait le premier coup de pelle de la déconstruction de la barre de la Cité, l’emblème du quartier prioritaire de Marlioz, érigé en 1958 au sein de la première opération de l’Opac de la Savoie. Une bonne centaine d’habitants est venue immortaliser ce moment historique, symbole de la renaissance du lieu.

Depuis 2019 et jusqu’en 2028, la partie haute du quartier, soit 10 hectares sur 13, fait l’objet d’un projet de renouvellement urbain chiffré à 50 M€, porté par une multitude d’acteurs, dont Grand Lac, la Ville d’Aix-les-Bains, l’Opac, l’Agence nationale pour la rénovation urbaine (Anru) et Action logement, et co-construit avec les habitants du quartier.

Marlioz souffrait de trop nombreuses fractures, urbanistiques d’abord, avec un quartier scindé en deux par le boulevard de la Roche-du-Roi, à la circulation dense, des liaisons piétonnes insuffisantes, un manque de centralité, de commerces, de vie en somme. Et quasiment aucune mixité sociale avec près de 80% de logements sociaux.

Ramener de la vie et de la mixité

Le programme vise à rééquilibrer les choses à travers la destruction des 144 logements de la Cité, la réhabilitation de 130 appartements répartis dans cinq résidences de l’Opac, la construction de 200 logements neufs locatifs ou en accession sociale à la propriété. «90% des habitants se sont dit favorables au programme ; 90% ont dit qu’ils voulaient rester», pointe Thibaut Guigue, vice-président de Grand Lac, chargé du logement social. Ce qui a conduit à maintenir la construction de 40 à 45 logements sociaux au sein du patrimoine recréé, par voie dérogatoire.

Une partie de l’habitat créé sera située le long du boulevard de la Roche-du-Roi en vue de constituer un front urbain avec commerces, services et pôle santé.

La requalification des 130 logements de l’Opac en site occupé a déjà commencé, et devrait se poursuivre jusqu’en 2023, pour un montant de 7,5 M€, soit 58.000€ par logement. Une révolution pour les occupants des ces immeubles qui n’avaient jamais bénéficié de réhabilitation lourde. Les conditions de vie, de confort et de sécurité seront nettement améliorées. Visibles de l’extérieur d’ailleurs. «Nous allons doter les cinq immeubles de balcons et réaménager les espaces alentour», se félicite Patrice Masson, chargé d’opération réhabilitation à l’Opac de la Savoie. Les travaux incluent une rénovation thermique et énergétique à travers l’isolation extérieure, le changement des menuiseries, des portes d’entrée des appartements, la création d’un sas d’accès, et une amélioration du confort par la modernisation des salles de bains, par exemple.

Cette révision de l’habitat s’inscrit dans une démarche globale de réaménagement des espaces publics pour favoriser la vie sociale autour de l’école, rénovée en 2020, et de la place Sainte-Bernadette : construction de places, d’esplanade, de modules sportifs... Les structures liées à la petite enfance seront regroupées, la mairie agrandie et rénovée pour y installer une maison de quartier. Un nouveau plan de circulation sera instauré l’année prochaine pour relier le haut au bas du quartier.

Marie-France Sarrazin

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