La Députée tire la sonnette d’alarme
Vendredi 2 avril, Typhanie Degois, la députée de la première circonscription de la Savoie, a réuni les acteurs du thermalisme d’Aix-les-Bains pour faire un point de situation.
Le souhait de l’élue était d’alerter sur une situation des stations thermales similaire à celle des stations de ski. En effet, les entreprises doivent pouvoir tenir jusqu’à la réouverture pour que le territoire puisse conserver sa dynamique touristique, alors que les aides sont moins importantes que celles allouées aux sports d’hiver.
Deux tiers d’activité en moins
Bernard Riac, PDG de Valvital, a rappelé qu’avec une fermeture imposée depuis fin octobre, la situation des thermes Chevalley d’Aix-les-Bains est «catastrophique». En effet, le chiffre d’affaire de 2020 a tout juste permis de couvrir les pertes, le tout avec 66% d’activité en moins. Peu optimiste, il s’attend à une année 2021 comparable, estimant une activité en baisse de 50% comparé à une année normale.
S’il reconnait que le chômage partiel et le PGE ont pu aider, il souligne toutefois que ce dernier devra être remboursé tôt ou tard.
M. Riac réclame donc que l’État prenne en charge 70% des charges fixes comme ça peut être le cas pour les stations de ski et que les charges de fonctionnement liées à l’achat de protections pour les personnels et clients soit pris en charge par la Sécurité Sociale.
En outre, il n’est pas satisfait de la réponse du Gouvernement quant à la demande de rétroactivité des aides. Face au refus qui a été prononcé, il souligne que la profession demande ces aides depuis maintenant six mois et trouve donc la réponse apportée «non satisfaisante».
Même son de cloche du côté des thermes de Marlioz, pour lesquelles Florian Hugonnet- Leroux annonce une baisse d’activité de 70% en 2020. Les équipes permanentes sont donc au chômage partiel et le domaine ne peut plus recruter les saisonniers habituels, ce qui a donc un impact direct sur l’emploi.
De plus, l’absence de touristes touche tout l’écosystème du bassin : hébergement, commerçants, médecins…
Hôtels
Christian Galice, président du club des hôteliers constate quant à lui une aggravation de la situation de mois en mois, avec des aides qui ne compensent pas les pertes.
Avec 80% de baisse d’activité dans les établissements de la cité thermale en décembre, les hôteliers connaissent de grandes difficultés à finir les mois mais aussi à se projeter.
Si son vice-président, Jean- Sébastien Alfonsi reconnait que la France a fait un «gros travail», il pense toutefois que le dispositif est trop large et exclut de fait certaines professions particulières.
Il semble donc injuste aux professionnels du secteur que les stations de ski aient pu être entendues mais pas les stations thermales.
Le tourisme local très impacté
Avec une sorte de «libération» durant l’été, après un confinement très strict au printemps, Michel Frugier s’attend à ce que le prochain été soit lui aussi correct.
Le vice-président au tourisme de Grand Lac rappelle cependant que le thermalisme représente 50M€ sur les 150M€ générés chaque année sur le territoire par le tourisme. Or, cette activité n’a jamais pu reprendre correctement, ce qui a donc eu des retombées économiques visibles, avec par exemple 30% de recettes en moins sur les taxes de séjour pour l’Office de Tourisme.
Il veut donc pouvoir travailler sur la relance des stations thermales et souhaiterait le voir traitées de la même manière que les stations de ski.
Vers le même traitement que les stations de ski ?
La députée locale a donc mis en avant plusieurs propositions portées par les professionnels du secteur pour venir en aide au thermalisme.
Tout d’abord, ils souhaitent une prise en charge des frais fixes à hauteur de 70%. Comme le dispositif a été autorisé par la Commission Européenne après des négociations, il devrait pouvoir être mis en place dans les semaines à venir.
Concernant les socioprofessionnels de l’hôtellerie-cafés-restauration travaillant dans les stations thermales, Mme Degois a envoyé un courrier pour demander que «à situation égale, traitement égal». Autrement dit, elle souhaite que ces professionnels puissent être pris en charge de la même manière que ceux des stations de ski, au lieu de devoir justifier d’1M€ de chiffre d’affaire par mois.
Enfin, il est demandé à ce que les commerces puissent bénéficier du même fonds de solidarité que ceux des stations de ski, à savoir 10 000€ par mois maximum plutôt que 1500€ comme actuellement.