La dissolution du Comité des Fêtes a fait débat

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Lors de la séance du jeudi 6 juin, Eddie Turk-Savigny, élu de l’opposition, a interpellé le maire Christian Dulac via une question orale en lien avec la dissolution du Comité des Fêtes six jours plus tôt, association emblématique de Rumilly qui s’apprêtait à fêter ses 70 ans.

L’ancien adjoint en charge des finances, qui a présidé le Comité des Fêtes de 2017 à 2022, reproche à la municipalité actuelle de ne pas avoir soutenu l’association en difficulté et d’être responsable de sa dissolution «alors même que cette nouvelle équipe avait fait un travail fructueux dans le recrutement de nouveaux bénévoles».

«Vous avez laissé place à une accusation de manoeuvre politique»

Eddie Turk-Savigny s’explique : «Lors du conseil municipal du 28 mars, nous avions souligné l’absence de subvention au Comité des Fêtes et vous invitions à entrer en contact avec le bureau de l’association pour trouver une solution. Cette invitation est restée sans effet, jusqu’à ce qu’une publication sur les réseaux sociaux, indépendante de l’association, n’annonce la dissolution prochaine du comité.». L’élu de l’opposition déplore : «Votre silence depuis le mois de mars et le fait que vous n’ayez pas prévu les sommes nécessaires au budget pour une subvention ultérieure à cet acteur majeur de la vie rumillienne montrent tout l’intérêt que vous prêtiez à leur cause» et accuse : «Vous êtes allés jusqu’à proposer une prise en charge de ses manifestations sur présentation au préalable de devis, pratique niant l’indépendance légitime de l’association quant à son organisation et qui flirte dangereusement avec une gestion de fait (…) Vous avez fini d’enfoncer le clou en déclarant qu’avec ou sans le Comité des Fêtes, les animations de la ville perdureraient». Selon lui, «A la politique de proximité que vous aviez promis, vous avez laissé place à une accusation de manoeuvre politique».

«J’ai affirmé lors de cette réunion que je leur faisais confiance»

Cette intervention n’a pas manqué de faire réagir dans les rangs de la majorité. Le maire Christian Dulac a d’abord tenu à rappeler quelques faits : «Dès mon élection, j’ai été sollicité par un grand nombre de présidents et présidentes d’associations qui ont demandé à me rencontrer. En janvier, je n’avais toujours pas été contacté par la présidente du Comité des Fêtes. J’ai appris malheureusement par les réseaux sociaux que le comité lançait une cagnotte pour réaliser le carnaval. A ce moment-là, j’ai jugé nécessaire d’inviter l’association à la mairie afin que l’on discute de la situation» se défend-il. «J’ai exprimé mon mécontentement concernant la forme de cette demande sur les réseaux sociaux. J’ai affirmé lors de cette réunion que je leur faisais confiance et que nous allions les aider à organiser le carnaval». Christian Dulac assure leur avoir ensuite proposé un autre rendez-vous pour travailler sur l’organisation des manifestations 2024. «Ce rendez-vous était prévu le 13 juin et à ma grande déception, le comité des fêtes a décidé de dissoudre l’association avant. Je le regrette sincèrement». Pour autant, il fait part de sa volonté d’avancer : «Il nous faut maintenant prévoir l’organisation de ces manifestations et nous le ferons. Aucune n’a été retirée du calendrier. Il nous faudra penser à l’avenir en travaillant sur une nouvelle structure qui aura la charge de garantir le succès des manifestations rumilliennes».

Mickael Viollet, en charge de la Vie associative, est revenu sur l’historique des subventions versées au Comité des Fêtes qui n’ont cessé de baisser depuis 2019, rappelant qu’en 2023 «le comité avait commencé son année avec un solde bancaire positif d’un montant à cinq chiffres et fini l’année avec un solde négatif à quatre chiffres, ce qui est extrêmement important pour une association de cette taille».

«C’est une attaque proche de la diffamation»

L’adjoint à la communication Nicolas Truffet a quant à lui déploré «une série de propos convenus et d’interprétations, de remise en question de notre politique de proximité vis-à-vis des associations par rapport à une situation dramatique qu’est celle de la disparition du comité des fêtes. Personne autour de cette table ne se félicite de cette disparition, vous nous rendez responsables de décisions fatales qui ont guillotiné le Comité des Fêtes. C’est une attaque proche de la diffamation». Il certifie que «le comité était dans une situation financière dramatique, nous avons fait ce que nous devions faire pour que le carnaval ait lieu», avant de conclure : «Nous ne sommes pas les responsables inquisiteurs de cette instance historique». Christian Dulac a lui aussi conclu à ce sujet : «Je respecte les personnes qui se sont occupés de ce Comité des Fêtes, elles ont fait ce qu’elles ont pu mais en aucun cas elles ne peuvent nous prendre en otage en disant que le maire de Rumilly a sabordé l’association».

Le débat a duré près de 30 minutes, chacun restant campé sur ses positions.

 

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