La Mairie s’agite
Lors du dernier conseil municipal de Rumilly, jeudi dernier, l’ambiance était pour le moins agitée. En effet, parmi les 16 délibérations à l’ordre du jour, deux avaient vocation à faire s’élever les voix des minorités.
Les minorités non-représentées
Le premier temps fort est arrivé rapidement, dès la deuxième délibération, qui concernait les représentants du conseil municipal dans les organismes dont la commune est membre. Parmi ceux ci, il y a un comité d’éducation à la santé et à la citoyenneté inter-établissements.
Six membres doivent être désignés par le conseil municipal, or seule la liste majoritaire a présenté des candidats. Jacques Morisot s’est opposé à cette idée le premier, soulignant que dans les commissions avec un ou deux représentants, il est logique que seule la majorité envoie des membres mais qu’à six, il faudrait laisser une place aux minorités. Il a d’ailleurs ajouté ne pas avoir été prévenu de la possibilité de présenter une liste. Il s’est donc porté candidat, précisant : «vous avez la chance d’avoir deux minorités qui représentent un peu plus de 30% des électeurs (chacune ; ndlr) donc je pense que c’est important de les prendre en compte». Philippe Hector a semblé d’accord avec cette idée puisqu’il a proposé de se rallier à la liste de Jacques Morisot pour faire front commun. Bien entendu, les dix voix des minorités n’ont pas tenu face aux deux tiers contrôlés par Christian Heison.
M. Morisot a donc demandé à ce que le vote soit effectué à la proportionnelle, ceci afin de laisser un siège à chacune des minorités et de prendre en compte toutes les sensibilités.
Coupant court au débat, M. Heison a proposé à M. Morisot de contester le vote de manière officielle, refusant ainsi toute possibilité de négociation.
Le projet du Concorde prend son envol
Après un tour de chauffe, vint le temps de la détente. En effet, une fois n’est pas coutume, tout le monde était d’accord sur le sujet de l’ancien cinéma Le Concorde.
Jean-Marc Truffet a fait un historique du projet, rappelant combien il avait pu être compliqué d’aller au bout des projets précédemment présentés. Il a donc demandé au conseil d’approuver la vente du foncier pour 230 000€ à la société O Santé (ou la société d’investissement Mavica qui l’accompagne) afin qu’elle puisse y créer une maison de santé. Il a aussi pris en compte la remarque de Yannick Clévy concernant la possibilité de prévoir un lieu de dépose pour les ambulances alors qu’un parking sera éloigné et probablement occupé par les personnels de santé.
Jacques Morisot s’est quant à lui interrogé sur la viabilité des deux sociétés, en particulier celle qui s’occupe de l’investissement. Christian Heison l’a donc rassuré, se déclarant assez confiant quant à la solidité du plan de financement. D’autant plus qu’O Santé est une société déjà spécialisée dans la création de maisons de santé.
Cabinet et communication ne font pas bon ménage
Les relations entre les camps se sont ensuite largement rafraîchies dès la sixième délibération. Comme indiqué dans nos colonnes il y a deux semaines, Christian Heison a prévu la création d’un poste de Directeur de Cabinet / Directeur de la Communication qui soit employé à la fois par la Mairie et la communauté de communes.
Le but étant à la fois de remplacer l’agent anciennement employé au poste de directeur de la communication et qui est en arrêt de travail ininterrompu depuis septembre 2019 et de créer un lien entre l’intercommunalité et la mairie. Ceci en étant payé 21 heures par la mairie et 14 heures par l’intercommunalité.
Pour Jacques Morisot, un problème se pose du fait du mélange des deux postes. En effet, un directeur de cabinet est un rôle politique alors que la communication doit être institutionnelle. Philippe Hector était là aussi assez d’accord puisqu’il a souligné que la précédente directrice de la communication ne faisait pas de communication politique, le rôle étant généralement à la charge des adjoints. Il a aussi souligné, calculs à l’appui, que le budget de 36 000€ par an prévu par la mairie était sous évalué puisque 50% des frais de l’intercommunalité sont à la charge de Rumilly. Cela représenterait donc un total de 261 000€ dépensés par la mairie sur le mandat. Il a donc conclu que si M. le Maire souhaite avoir un tel poste, il devrait le financer lui-même plutôt que par l’argent public.
Christian Heison s’est défendu en affirmant qu’il est essentiel d’avoir un directeur de cabinet pour faire le lien entre la mairie et la communauté de communes. Il a aussi ajouté que le quotidien des services «n’est que de transcrire notre vision politique».
Majorité oblige, il a bien entendu remporté le vote, rejetant par la même un amendement de Jacques Morisot proposant que le financement soit effectué à parts égales par les deux collectivités.