La Maison de la parentalité et des familles pourrait ouvrir entre juin et septembre
Douze professionnels médicaux et paramédicaux officieront de manière collégiale pour une prise en charge globale de l'enfant et un soutien à l'action parentale au sein de ce lieu inspiré de l'Institut de la parentalité de Bordeaux. Le projet a pris du retard du fait de son caractère innovant à l'échelle du pays. Restent à régler quelques points administratifs et financiers.
Petit à petit, les choses se précisent. Elus et responsables de la future Maison de la parentalité et des familles se sont retrouvés ce samedi 21 janvier pour avancer sur le dossier. Ce lieu d'accueil, siégeant au quatrième étage du Zénith, rue des Prés-Riants, est un peu le bébé du maire, Renaud Beretti. «C'était un engagement de campagne», acquiesce Jean-Marie Manzato, conseiller municipal délégué à la petite enfance. Assez inédit de la part d'une commune, alors que le sujet relève plutôt de la compétence de l'Etat ou du Département.
En voici la genèse. «2017 marque le renouvellement des contrats enfance jeunesse avec le Département et la Caf et des dispositifs financés en direction de l'enfance. Et depuis la compétence territoriale globale, la Caf ouvre son champ de compétence à la parentalité. En parallèle, 70 professionnels et institutions travaillant sur la question, interrogés lors d'un audit de territoire, évoquent un besoin de s'intéresser à la parentalité. La prise de conscience a véritablement eu lieu lors du Festi familles, en 2019, un événement pour faire connaître les services gravitant autour de l'enfance et la jeunesse», relate l'élu.
Fondée sur le modèle de l'Institut de la parentalité de Bordeaux qu'a initié le Dr Raynaud autour de la théorie de l'attachement et de la sécurité émotionnelle de l'enfant, l'idée de cette Maison de la parentalité et des familles fait son chemin. D'autant plus que le sujet est pris très au sérieux par le gouvernement qui lance en 2019 la commission des 1000 premiers jours du développement de l'enfant, composée de 18 experts.
«Le projet est en cours de finalisation»
«Parmi la trentaine de porteurs de projets français, le Dr Raynaud nous a sélectionnés pour mettre en place le premier dispositif de niveau 3, à l'engagement le plus élevé», souligne Lionel Bauchot, responsable et référent scientifique de la future structure aixoise. Parmi une centaine de praticiens candidatant pour intégrer cette équipe pluridisciplinaire, 12 ont été choisis et sont formés depuis deux ans à la théorie de l'attachement. Ils sont médecin généraliste, orthophoniste, psychomotricienne, pédiatres, psychologues, ostéopathes, anthropologue, sages-femmes. Cette Maison de la parentalité et des familles sera un lieu ressource pour les familles, les partenaires et professionnels de l'enfance, avec la promesse d'un accompagnement global et d'un soutien à l'action parentale menés de manière collégiale par cette équipe pluridisciplinaire. Sans forcément passer par son médecin traitant.
«Nous avons croisé la vision des professionnels avec celle des parents qui nous ont fait part de leurs besoins pour construire ce projet», ajoute Céline Mathieu, responsable opérationnelle et coordinatrice du projet au sein de la Ville. Il s'articule autour de trois axes. Le premier porte sur la santé et la prévention, « le second sur le droit de la famille et l'environnement culturel de l'enfant, car nous souhaitions garder nos partenaires historiques que sont la PMI, la sauvegarde de l'enfance et les assistantes sociales», explique Jean-Marie Manzato. «Le troisième, c'est la santé culturelle. L'Organisation mondiale de la santé a reconnu que l'éveil culturel et le beau pouvaient soigner, d'où une attention particulière dans l'aménagement des locaux, qui doivent être confortables et ne pas ressembler à un hôpital», estime Lionel Bauchot.
Le lieu pourrait ouvrir entre juin et septembre, en fonction du temps que prendront les démarches administratives et financières. «Le projet est en cours de finalisation», rassure M. Manzato. Si la mairie est membre fondateur, le dispositif devrait être mis en mouvement par une association pour éviter toute difficulté juridique. Le coût des travaux d'aménagement, du mobilier et de l'équipement informatique a été majoritairement supporté par la Région (132.000€), la Caf (90.000€ attendus) puis à hauteur d'environ 30.000€ par la Ville. Le coût de fonctionnement, lui, devrait être assuré par la Caf et l'Agence régionale de santé.