«La méthode, c’est celle-ci ! Il n’y en a pas d’autre !»

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Un peu en avance, le conseil municipal du mois d’avril ! Mais, du côté de la majorité municipale, il semble bien qu’on veuille aller vite. Et, quoiqu’il en soit, l’ordre du jour était tellement  chargé qu’il valait bien une séance d’avance.
L’ordre du jour de ce jeudi 18 avril c’était, bien sûr, en très grande partie, le dossier - pour le moins sensible ! – de l’opération d’aménagement de l’ilot Rue Montpelaz-Rue des Tours. Il s’agissait tout d’abord de faire le bilan de la première phase dite de concertation qui s’est déroulée du 1er février au 1er avril derniers, autour des objectifs définis par la municipalité : réinsérer les quartiers dans la trame urbaine, faire revenir des habitants en construisant des logements, organiser des cheminements entre Place d’Armes et centre ville avec «des parcours urbains agréables», et concentrer l’activité commerciale.
Une centaine de «contributions» ont été recensées, lors de la réunion publique du 28 février et sur le registre ouvert en mairie et sur internet.
Contributions qui mettent d’abord l’accent sur le respect du patrimoine, sur les nouvelles densités urbaines, ainsi que sur les questions du stationnement et de la circulation. Plus, naturellement, ce qui touche, de près, les propriétaires fonciers…

Patrimoine 
et stationnement
La proposition faite aux élus lors du dernier conseil a, naturellement, pris en compte ces observations, sans pour autant remettre en cause l’ensemble du projet. Ainsi, le périmètre de l’opération reste le même, entre Place d’Armes et Place Sainte Agathe, entre Place Stalingrad et Rue des Remparts. 
Un nouvel objectif a été ajouté, qui veut prendre en compte la problématique du stationnement et de la circulation.
En principe, la concertation reste d’actualité. Et la municipalité prévoit une ou plusieurs réunions publiques qui seraient consacrées aux questions du stationnement et de la circulation. Ainsi que des rencontres avec les propriétaires de l’ilot Rue Montpelaz-Rue des Tours «afin de poursuivre la phase d’acquisitions amiables». 
Une opération qui semble bien difficile à mener tant les oppositions se cristallisent de la part de ces propriétaires qui se sont rassemblés en association (lire par ailleurs). 
Pour le moment, les élus veulent temporiser en reportant la procédure de DUP (Déclaration d’utilité publique), au moins jusqu’au choix de l’aménageur. Des dispositifs financiers  d’aide à la réhabilitation devraient être activés en lien avec la communauté de communes.
Les autres questions soulevées ont été, au moins, abordées. Ainsi la densité urbaine, une inquiétude pour nombre de rumilliens dans un quartier étroit : la municipalité veut obtenir de la Communauté de communes Rumilly Terre de Savoie la définition d’une OAP (Orientation d’aménagement et de programmation) «pour avoir des formes bâties aérées». 
Quant aux questions sur le patrimoine, elles seraient gérées à partir d’une étude, à lancer, confiée à un architecte spécialisé «dans le respect du programme»…
La question du stationnement serait reportée à la périphérie (parking souterrain sous le terrain de sports de Démotz, parking en silo Chemin du Bernoud) en prévoyant également des places en sous-sol des bâtiments à construire. Quant aux évolutions des circulations, qui restent pour le moment assez floues, elles devraient être prises en compte par les aménageurs éventuels.

«Tout est déjà plié !»
Naturellement, l’exposé de ce bilan en forme de programme par le maire Pierre Béchet a donné lieu à un débat pour le moins passionné quand il n’a pas viré à l’aigre-doux. 
En particulier avec les représentants de la liste d’opposition «Rumilly, Une ambition nouvelle» qui ont soulevé nombre de questions que pose ce projet. 
Le «bétonnage», tout d’abord, dans un plan d’aménagement qui n’envisage pas un concours d’architectes avec une éventuelle participation des citoyens. Objection rejetée par le maire pour qui les «formes urbaines» sont en première place dans les critères de choix de l’aménageur. «Ce sera un concours d’architectes !», affirme-t-il. Mais sans participation citoyenne «pas prévue par la loi». Et pas souhaitée non plus car «si on avait demandé aux gens, on n’aurait jamais eu la pyramide du Louvre».
La concertation, c’est sans doute l’élément qui manque le plus, selon Jacques Morisot, au nom des élus de la liste d’opposition. «A la lecture des documents, on peut penser que tout est emballé […] et que une fois l’aménageur retenu, la négociation ne sera plus possible […] On pense qu’il faut des projets différents et qu’on prenne le temps de la concertation. Nous proposons de poursuivre la concertation, cela permettrait une intelligence collective».
«Ouvrir à la population, ce n’est pas possible, réglementairement», a répondu le maire. «Depuis trente ans, ce quartier se meurt parce qu’on attend des initiatives privées individuelles. Tous les conseils municipaux ont reculé. La méthode, c’est celle qu’on propose, il n’y en a pas d’autre !».
 

 

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