La Mosquée au cœur des débats

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Mardi soir, lors du premier conseil municipal en période de couvre-feu, les débats ont été suffisamment rapides pour que chacun puisse avoir quitté le centre des congrès à l’heure.
Durant cette période de crise, Renaud Beretti a d’ailleurs exprimé sa gratitude envers les équipes qui font face à la situation sanitaire, que ce soient les équipes médicales ou de secours tout comme celles du CCAS et du CIAS. Il a par ailleurs demandé aux Aixois à faire preuve de sang froid et d’entraide tout en restant unis.
Avant de commencer la séance, le maire a aussi tenu à ce qu’une minute de silence soit respectée en hommage à Samuel Paty, assassiné dix jours auparavant.

Un règlement intérieur affiné
Le premier point à l’ordre du jour consistait à apporter quelques modifications au règlement intérieur, préalablement transmis à chacun des élus.
Les minorités ont chacune fait leurs remarques, demandant globalement à être mieux prises en compte et laisser la possibilité à des personnes extérieures au conseil municipal d’intervenir.
M. Beretti a refusé qu’il soit possible d’interrompre le conseil pour que des citoyens puissent s’exprimer, considérant que la place des conseillers est justement de les représenter. Il a par ailleurs rappelé qu’il existe déjà des espaces d’expression pour les citoyens, comme les forums participatifs ou les réunions de quartier.
Cependant, il a émis l’idée de laisser des experts intervenir afin de rythmer les conseils municipaux à l’avenir.

Le déménagement de la mosquée
Les débats ont commencé bien tôt puisque la délibération au sujet du déménagement de la mosquée du Sierroz était en troisième position.
Jean-Marc Vial a commencé par présenter la délocalisation de celle-ci vers une parcelle voisine de celle où elle est à l’heure actuelle au moyen d’un bail emphytéotique administratif d’une durée de 99 ans pour une somme de 100€/an. Il a rappelé que le bâtiment actuel n’est plus sûr en raison du risque de crue inhérent au Sierroz ainsi qu’à la proximité du foncier de la berge (moins d’un mètre). 
Si un permis de construire avait été délivré en novembre 2019, cette action ne prend effet que maintenant puisque l’association gérant la mosquée s’était constituée selon la loi de 1901, or il fallait qu’elle se mette en conformité avec la loi de séparation de l’Église et de l’État de 1905.
Dominique Fié s’est exprimé contre ce déménagement, estimant qu’il ne s’agit que d’un déplacement du problème. Il rappelle que le nouvel édifice ne sera situé qu’à 4m de la berge là où le plan de prévention des risques d’inondation (PPRI) exige 10m de distance. Il considère donc que même si la préfecture a donné son aval, un vrai déménagement dans une zone plus éloignée serait plus simple et moins coûteux.
M. Vial a objecté que les fidèles sont heureux de ce projet et s’opposent à toute idée de déménagement. En effet, il a affirmé que les responsables de l’association craignent qu’un déménagement engrange une augmentation du culte clandestin dans le quartier, qualifiant l’idée de «pas souhaitable».
De plus, concernant la dangerosité des lieux, il a rappelé qu’une mosquée n’est pas un lieu d’habitation et que des personnes n’y sont présentes que ponctuellement. Il a aussi indiqué que les croyants ne se rendraient certainement pas dans le bâtiment en cas de crue puisqu’ils sont bien conscients des risques encourus.

Deux vœux rejetés
En toute fin de conseil, Dominique Fié et Marilia Maria on porté deux vœux qu’ils souhaitaient voir votés par le conseil municipal.
Le premier concernait un moratoire sur l’implantation des infrastructures 5G et une réduction de la fracture numérique. Il demandait donc à ce que la mairie cesse d’autoriser l’implantation d’antennes 5G et fasse son possible pour que tout le monde ait accès à un réseau internet fixe de qualité.
La majorité, par l’intermédiaire de Nicolas Poilleux, a expliqué que différentes études prouvent que la 5G n’est pas dangereuse pour l’humain et que les ondes sont dirigées de manières à ne pas se répandre dans la nature. Quant au réseau fixe, c’est le Département qui est en charge de son déploiement, la ville ne pouvant qu’observer les travaux. En conclusion, seuls les deux élus de la liste l’Alternative ont voté ce vœu, le reste du conseil le rejetant.
Un second vœu portait sur la protection des arbres en ville. Il y était réclamé une modification du PLUi de manière à ce que les arbres soient répartis en zones et qu’il soit interdit de les supprimer s’ils étaient dedans. La majorité a là aussi rejeté ce vote, Thibaut Guigue accusant M. Fié d’avoir des idées communistes derrière la tête au travers d’une analogie peu reluisante dont il semblait fier malgré le regret affiché du maire d’en finir sur pareille note. On notera par ailleurs que l’équipe d’Aix Autrement a accompagné l’Alternative dans le vote de ce vœu.

Les autres décisions
Parmi les 28 délibérations du jours, on notera que le droit d’affouage est ouvert. Mais seulement certains quartiers (Saint-Simond et Lafin) peuvent en profiter, à condition d’avoir une cheminée ou un poêle à bois présents dans son domicile.
Une convention de prestation de services va être mise en place afin que les collaborateurs de cabinet de la ville puissent apporter leur expertise à Grand Lac. 
Enfin, André Gimenez n’était pas présent ce jour mais a envoyé une note au maire et à la presse expliquant considérer comme «dangereux et peu raisonnable» d’assister à un conseil municipal alors qu’il nous est intimé de limiter les contacts sociaux.

 

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