La nécessité de s’organiser

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Entre le 14 et le 17 mars derniers, la plupart des services considérés comme étant non essentiels de Grand Lac ont fermé. Il en a résulté que seulement la moitié des agents était encore en activité la semaine dernière, soit environ 220 sur 450.
Alors que c’était qu’un projet qui ne devait être testé qu’à moyen terme, le service informatique a finalement dû mettre en place le télétravail pour une centaine d’agents, presque du jour au lendemain. Il y a ainsi l’exemple de l’office de tourisme dont près de 90% du personnel est en télétravail. Selon Dominique Dord, président de l’agglomération, des leçons seront tirées de cette organisation, étant plus pratique de ne pas toujours faire déplacer les personnes. 
Il y a bien entendu des agents qui travaillent encore sur le terrain, tels que ceux en charge de l’eau et de l’assainissement ou de la collecte des déchets. Ils ne se sont jamais arrêtés afin de pouvoir garantir la continuité des services et faire en sorte que les habitants ne voient pas de différence. 
Pour remercier tous ces agents qui se sont exposés, l’agglomération se coordonne avec ses voisines d’Annecy et Chambéry afin de leur distribuer une prime de 
1 000€. Si elles sont en discussion, c’est pour faire en sorte que les personnels des trois collectivités soient traités de la même manière où qu’ils travaillent. Il y a aussi une réflexion en cours afin de voir s’il est possible de récompenser ceux qui ont télétravaillé, mais de manière moins importante.
En ce qui concerne les équipements de protection, M. Dord a tenu à remercier la commune d’Entrelacs pour avoir mis à disposition son «stock Bachelot», ainsi que les entreprises qui ont fait des dons, ce qui a permis de tenir jusqu’à ce que les commandes arrivent. À l’heure actuelle, les stocks sont suffisamment importants pour durer plusieurs semaines. 
La continuité 
des services
Parmi les services maintenus, Dominique Dord donnant d’ailleurs «un coup de chapeau aux agents», il y a ceux mentionnés plus haut mais aussi la plupart des services sociaux et de maintenance. Par exemple, le Petit Port a dû faire face à une invasion d’algues qui a été nettoyée par les agents d’entretiens.
Le CIAS a ainsi vu la demande pour les portages de repas augmenter tandis que l’aide à domicile a elle diminué de plus de moitié. Les familles des aidés ont en effet souvent préféré annuler le service afin de limiter les contacts avec des personnes extérieures.
Au niveau des EHPAD, s’ils sont restés ouverts, les visites ont été interdites et les normes sanitaires sont devenues drastiques. Cela a cependant payé puisqu’au 23 avril il n’y avait pas eu de cas en leur sein. Les visites sont maintenant de nouveaux autorisées mais uniquement sur rendez-vous et en présentant une attestation garantissant que le visiteur ne présente pas de symptômes. De plus, ces rencontres se feront une personne à la fois et au cours de visites de 30 minutes maximum. 
Économie et finances
Afin de ne pas laisser tomber les entreprises, Grand Lac a décidé de reprendre les différents chantiers mis en place avant le confinement (gymnase de Marlioz, port de Conjux, chantier des Biâtres…). La décision a aussi été prise de verser un acompte de 50% du total dû dès le début du chantier afin d’aider les entreprises à remettre leur trésorerie d’aplomb. 
L’inquiétude principale est bien entendu le tourisme (voir article p. 23) dont l’économie est essentielle. Depuis le 3 avril, ce sont 150 000 nuitées qui ont été annulées, représentant 15% du total annuel.
Enfin, l’agglomération va se joindre au plan de relance de la région afin de venir en aide aux entreprises locales. Elle s’est d’ailleurs associée à Grand Chambéry afin de pouvoir travailler de concert par le biais de Chambéry-Grand Lac Économie.
Le problème est que face à une perte importante des recettes liées aux taxes sur les entreprises, l’agglomération n’a plus de capacité d’autofinancement. Si l’investissement devait continuer, il faudrait alors augmenter l’endettement, ce que M. Dord considère n’être «pas souhaitable». Maintenir l’investissement est toutefois un objectif. Lié à un arbitrage qui devra être fait dans l’aide aux diverses entreprises, c’est face à une équation compliquée que l’exécutif de Grand Lac va devoir faire face. 

M. H-B

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