La redevance des casinos abaissée
Alors que le casino Grand-Cercle et le Pokerbowl n'ont pas retrouvé leurs recettes d'avant Covid, la Ville a consenti un geste financier pour les aider à passer cette période difficile en abaissant leur redevance annuelle. Décision qui n'est pas du goût de deux groupes d'opposition sur trois.
Faut-il aider les établissements de jeux, qui peinent à retrouver leur chiffre d'affaires d'avant Covid ? C'est le point qui a le plus animé les débats lors du conseil municipal d'Aix-les-Bains, qui se déroulait lundi 5 décembre.
Le casino Grand-Cercle a vu sa fréquentation diminuer de 60% en 2021, qui s'est traduite par une baisse de son exercice consolidé 2021-2022 de 89%. Le restaurant du Pokerbowl, lui, a enregistré un affaissement de 40% de son chiffre d'affaires. «Au regard de ce contexte, les deux établissements ont sollicité la Ville pour voir leur participation annuelle abaissée», indique le quatrième adjoint, Thibaut Guigue.
La Ville a consenti un geste, ramenant la redevance annuelle du casino Grand-Cercle à 411.000€ au lieu de 461.000€, à partir de 2022 et pour cinq ans. Même faveur pour le Pokerbowl, qui devra ainsi s'acquitter de 30.000€ au lieu de 40.000€.
C'est André Gimenez (groupe Aix autrement) qui a dégainé le premier : «Une entreprise qui affiche 1 M€ de déficit, c'est qu'elle se trompe de cible. Et le portefeuille des Aixois n'a pas à le combler», lâche-t-il, avant d'embrayer sur Musilac : «Je vois arriver derrière Musilac, qui a déjà réussi à obtenir une subvention supplémentaire de la Région.»
Le maire, Renaud Beretti, s'est voulu rassurant, rappelant qu'il s'agissait de voter un avenant, qui pourrait ensuite être abrogé en fonction des résultats. «Il s'agit simplement d'accompagner ces établissements dans ces moments difficiles. Quant à Musilac, nous avons été fermes. Si la Région quadruple sa subvention, la Ville maintiendra la sienne, de 200.000€.»
Un retour à la normale du produit des jeux attendu en 2023
Daniel Carde (groupe L'Alternative) ne parvient pas à comprendre «comment on peut accorder 50.000€ de réduction à une société qui réalise tout de même des bénéfices». Même son de cloche du côté de sa collègue Martine Pégaz-Hector : «La société du Cercle a déclaré un déficit de 470.000€. Mais son résultat net s'élève à 1,8 M€.» La conseillère d'opposition s'appuie sur un rapport qui «laisse présager de meilleurs résultats pour l'exercice novembre 2021-octobre 2022», rappelle que «ses valeurs mobilières de placement sont passées de 11 à 14 M€. Durant cette période, la société a perçu 2 M€ de produits financiers puis 2 M€ d'aides de l'Etat. Cette société n'est pas en péril. Je ne trouve pas juste qu'elle demande un rabais».
Le maire a rappelé que la société du Cercle avait tout de même respecté la délégation de service public en remettant aux normes le théâtre du casino avant de s'attaquer aux peintures l'an prochain. «Le casino demeure un baromètre de la ville, fait partie de son histoire, ce n'est pas un affreux établissement capitaliste et vicieux», estime M. Beretti, qui assume ce «choix politique».
Coup de pouce auquel la conseillère d'opposition Marina Ferrari (Aix naturellement) se dit favorable : «N'oublions pas que le casino est le premier contributeur fiscal de la Ville. Si on peut l'aider par ce biais à traverser une période difficile, d'autant plus qu'il va beaucoup investir dans un projet hôtelier en centre-ville (en rénovant l'hôtel Métropole, NDLR).»
Ce rabais pourrait se révéler très ponctuel. Le deuxième adjoint, Michel Frugier, parie sur un retour à la normale du produit des jeux en 2023.
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