La Société d’Art et d’Histoire Aixoise et la sauvegarde du patrimoine

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L’assemblée générale de la SAHA s’est déroulée début mars au cinéma Le Victoria devant de nombreux adhérents et en présence du maire, Renaud Beretti. L’occasion de revenir sur les 25 ans de l’association, fêtée en 2018, puis de formuler des interrogations sur la préservation de l’histoire patrimoniale de la Ville Thermale.                                                                                                                  
 Le 16 novembre 2018, la Société d’Art et d’Histoire comptant 33 administrateurs et 2 500 adhérents, a organisé au Casino Grand Cercle une soirée de gala très réussie, rassemblant près de 300 personnes, qui doit son succès à l’énergie de l'équipe organisatrice : Sylvie Mollier, Maria Bigeard, Emmanuelle Humbert, Patricia Martin et François Fouger. L’objectif de cette soirée conviviale était de fêter ensemble les 25 ans de l'association qui a été portée sur les fonts baptismaux fin décembre 1992 et a commencé ses activités en 1993.

Les activités culturelles
 Un cycle de conférences contribue à diffuser des éléments de la connaissance du patrimoine. «Le cinéma Victoria et la famille Roupioz, Jean-Félix et maintenant Laura, nous soutiennent depuis longtemps ; la qualité de la salle de conférence est un gage de notre succès. Où est le temps où nous organisions nos conférences dans le petit auditorium du Conservatoire, avec les difficultés d’accès que cela représentait, puis dans la grande salle de conférence au 7e étage des thermes ?» déclare Joël Lagrange, président de la Saha.
Depuis 1993, les programmes des conférences se sont diversifiés pour porter sur les deux volets des activités, l’art et la mémoire historique de la ville, en élargissant peu à peu l'horizon géographique, pour couvrir l'histoire de l'agglomération. Le programme riche et varié est concocté par une équipe solide, composée de Philippe Gras, Béatrice Druhen-Charnaux, Maria Bigeard, Emmanuelle Humbert, Michèle Le Chevallier, et Judith Mudge. Trouver des sujets intéressants, des conférenciers qui acceptent de venir bénévolement, tous les deuxièmes mardis du mois, de septembre à juin, représente un challenge que l’équipe relève avec brio. 
En septembre 2018, conférence de Philippe Gras sur le «rôle de l’American YMCA», en résonance avec l’exposition des Archives relative à la venue de 100 000 soldats américains lors de la Grande Guerre.  
En octobre, soirée cinématographique avec la projection et un débat sur la place des noirs dans le corps expéditionnaire américain de 1917. En novembre, l’art était le ciment de la conférence de Cyrielle Durox, du musée Rodin, sur un sujet en relation avec l’exposition «Auburtin et la danse», présentée alors au Musée Faure. En décembre, c’était au tour de la musique d’être le thème d’une intervention proposée 
à la fois par Yves Curtout du Conservatoire et un petit orchestre de Jazz de qualité. Il clôturait le cycle relatif aux commémorations de la fin de la Grande Guerre et surtout de la présence des américains à Aix-les-Bains entre 1917 et 1919.

Les visites
Une commission propose des sorties découvertes, depuis 1993. La première emmena les visiteurs   aux Forts de l’Esseillon qui venaient d’être mis en valeur. Depuis, environ huit sorties par an ont été programmées. En 25 ans, la mise en scène du patrimoine et les conditions de l'accueil dans les monuments ont largement gagné en qualité.
Le programme de 2019
En mars, est programmée la visite à la fondation Gianadda pour découvrir l’exposition «Trésors impressionnistes» qui promet d’être de grande envergure, précédée d'un arrêt au château ex savoyard, de Chillon. En avril, une expédition à Lyon, au Musée Saint-Pierre, complétée d’un tour en bus des murs peints de la ville. Du 16 au 18 mai, le séjour annuel de trois jours proposera de découvrir le Berry et plus particulièrement Bourges, l’abbaye de Noir Lac, la maison de Georges Sand. En juin, sera proposée une visite du barrage de Génissiat, suivie d'une visite des deux expositions du CERN à Meyrin. En Juillet, une soirée concert en attente de programmation, et en septembre, un voyage à Pérouge et au parc des oiseaux.

100e édition d’Arts 
et Mémoire

Une des plus grandes fiertés de la SAHA est la pérennisation de la publication Arts et Mémoire, dont sera édité en 2019 le 100e numéro, ce qui représente près 300 articles historiques. La qualité de la publication s’est améliorée au fil des ans, grâce à l'expertise de François Fouger, à la réactivité de l’imprimeur, le Groupe Chirat à Saint-Just la Pendue et au travail passionné des auteurs bénévoles. En 2018, 4 revues principales ont été éditées. 
La première s'est intéressée à la forêt de Corsuet et à la Reine Hortense à Aix-les-Bains. Puis en juin, a été édité le catalogue de l’exposition «Jubilons, Jubilée», dernière exposition d’André Liatard au Musée Faure. 
En août, à l’occasion de la manifestation Aix-Auto-Légende au bord du lac, la SAHA a présenté une exposition sur les débuts de l’automobile à Aix. Puis en septembre à l’occasion des journées du patrimoine, a été proposé un numéro entièrement consacré à la venue des 100 000 américains à Aix-les-Bains en 1917. La dernière parution date de Noël. 
 L’ouvrage posthume de Johannes Pallière «Aix-les-Bains, hors des sentiers battus» vient d'être publié. Ce fut l’aboutissement d’un énorme travail d’adaptation, et surtout d’illustration, mené pendant plus d’un an par une équipe bénévole constituée de Jean-François Connille, Dominique Fouger et Béatrice Druhen-Charnaux. 
Actuellement se prépare un numéro spécial sur la présence anglaise à Aix-les-Bains pour une publication en 2020.

Les préoccupations 
patrimoniales de la SAHA

L’assemblée générale fut l'occasion d'interroger les élus sur la préservation du patrimoine de la ville. Des éléments de satisfaction relatifs à l’amélioration du patrimoine de la cité ont été notés, comme l’avancement des travaux de rénovation du château de la Roche du Roi, et le début du chantier de reconstruction de l’hôtel Bernascon. 
Les propriétaires de la maison Domenget, rue du Dauphin et rue Daquin avaient entamé la rénovation de leur façade, avec un résultat très satisfaisant. 
La ville, elle, a restauré avec bonheur, la toiture du bâtiment de la pesée de l’hippodrome, tout en gardant son cachet art nouveau. Enfin, une sérieuse rénovation va donner un coup de jeune à l’église Notre-Dame qui, bien que peu ancienne, est tout de même d’une architecture intéressante pour le XIXe et un marqueur du paysage urbain. La rénovation du musée Faure dont les façades tombaient littéralement en ruines a démarré.
En revanche, bien des points suscitent l’inquiétude des adhérents, notamment le sort de la villa Chevalley, qui va bientôt finir par s’écrouler. 
La fin a sonné pour l'hôtel Bristol. C’était le plus ancien hôtel de la ville encore en activité. Il datait au moins du XVIIe siècle, d’abord connu sous le nom d’hôtel du Lion d’Or jusqu’en 1798. Il fut ensuite repris par la famille Venat, et devient l’hôtel Venat puis Venat et Bristol avec la mode de l’anglicisation d’Aix-les-Bains à la fin du XIXe siècle. Se pose alors la question du projet immobilier prévu : la démolition de l’aile Victoria, la plus ancienne, est-elle toujours d’actualité et par quoi sera-t-elle remplacée ? Quid de la salle à manger art déco et de son plafond en verrière décorée ?
Quid également de la rénovation de l'hôtel Métropole ?
Des inquiétudes apparaissent au sujet de l’ancien asile évangélique, bâtiment dénommé Lestal. Les projets de rénovation sont-ils suffisamment encadrés pour que ce bâtiment de l’architecte André Farde, témoin de ce que le grand spécialiste de l’architecture thermal Bernard Toulier appelait le style néo régionaliste des années 1930, ne soit pas dénaturé ? Il est à noter que Lestal, tout comme le parc des Thermes dans lequel il est situé, est un des éléments de la rénovation thermale mise en chantier pour pallier la grande dépression des années 1930, œuvre de Maurice Mollard et de son architecte Roger Pétriaux, au même titre d’ailleurs que les thermes, la plage, les anciens abattoirs et bien sûr l’Aquarium qui subit en ce moment de profondes transformations. L'association se demande si la ville est bien consciente de cette unité patrimoniale de premier plan et de la nécessité de la préserver. 
Enfin, la question se pose concernant ce que l’on appelait autrefois la ZPPAUP, puis L’Avap et maintenant un Site Patrimonial Remarquable. Pour mémoire, il s’agit du document d’urbanisme qui doit se greffer sur le PLU et encadrer de manière sérieuse les constructions dans les zones définies pour la protection du patrimoine. Les études avaient été finalisées, puis validées par la Direction régionale de la Culture il y deux ans.  C'était un outil capable de limiter l’urbanisation à outrance des secteurs à protéger.                                                                         
Quant à la rénovation des thermes du centre-ville, elle est à l'ordre du jour des projets architecturaux actuels. 

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