La stèle des Chantiers de Jeunesse remise en valeur
Un peu d'histoire : Création du Groupement des Chantiers de Jeunesse N°7 «Le Fier» (18 août 1940)
Un des premiers camps de travail des groupements de la Jeunesse Française va entrer en activité dans la montagne du Clergeon, près de Rumilly.
2.000 jeunes gens de 20 ans vont trouver les joies du travail en plein air, de la vie en commun, dans le cadre si beau de nos montagnes.
Le responsable du camp du Clergeon sera le chef de groupement Philippe, âgé de 29 ans. Le programme d'instruction sera :
Pas de préparation militaire, mais de la préparation à la vie. Formation morale dans le culte de l'honneur et dans la pratique de la vie en commun ; formation virile par l'effort, le travail et la culture physique bien comprise.
Apprendre à obéir et à commander dans la joie, dans la confiance. Les premiers chefs seront de jeunes officiers ou élèves officiers qui ont abandonnés délibérément le métier militaire pour se consacrer exclusivement à cette œuvre de jeunesse. Plus tard seront choisis parmi les jeunes les chefs futurs, ceux qui auront su s'imposer par leur valeur et leur mérite entre leurs camarades.
Le groupement sera divisé en patrouilles de vingt jeunes avec un chef à sa tête, dix patrouilles formant un groupe, le groupe était une famille de patrouilles. Ces groupes vivront complètement en plein air, dans la montagne, loin des cafés, des cinémas, en pleine nature.
Programme quotidien : une demi-journée de travail sous la direction des cadres des Eaux et Forêts, qui ont bien voulu apporter à cette œuvre tout l'appui de leur autorité et de leur bienveillance : construction de routes, amélioration de chemins déjà existants, abattage de bois, fabrication de charbon de bois ; et une demi-journée de formation civique, morale et physique : jeux, causeries, etc.
La vie des camps de jeunesse était relatée dans un bulletin « Le Fier », en partie fabriqué par des membres du Chantier de Jeunesse.
Le PC fut installé dans les anciennes casernes, puis déplacé dans le château du Bois de la Salle.
A l'occasion des 50 ans (1990 – septembre) un grand rassemblement avait lieu à Rumilly, une occasion pour se retrouver et inaugurer cette stèle en souvenir des chantiers.
Les deux journées de retrouvailles furent marquées tout d'abord par une veillée autour d'un feu de camp au château de la Salle où se tenait le PC, de ce groupement dont le premier chef fut Pierre Philippe, auquel succéda Déronvil.
Le Général Chichignoud, président de l'association commence ces journées par une assemblée générale, au cours de laquelle, lui et le chef Pierre Philippe reçurent la médaille commémorative du cinquantenaire.
Après l'office religieux, célébré à l'église Sainte-Agathe, les congressistes se rendirent au monument aux Morts, avec les personnalités locales, MM. Camille Beauquier, conseiller général et André Feppon, maire.
Après le chant des Partisans, M. Feppon maire, rappela que ce rassemblement du Groupement 7 des Chantiers de Jeunesse coïncidait avec le 46e anniversaire de la libération de Rumilly, et évoqua l'action de ces jeunes venant d'avoir 20 ans à l'époque et qui avaient trouvé un lieu de rassemblement dans notre région. Il souligna combien leur action avait contribué à redonner l'honneur à la France.
Cette cérémonie se poursuivait par un vin d'honneur et cette matinée se termina par un rassemblement au Château de la Salle où devait être dévoilée la stèle par le chef Philippe.
Cette stèle porte ces mots : «En ce lieu, fut implanté de 1940 à 1943 le PC du Groupement 7 des Chantiers de Jeunesse».
L'implantation de cette stèle se trouvait noyé au milieu de nouveaux bâtiments. Il fallait lui retrouver un emplacement.
Les Amis du Vieux Rumilly, et par l'intervention de M. André Feppon, membre de cette association, s’adressa à la Mairie et des Services Techniques, un nouvel emplacement a été trouvé, et le transport fait. C'est ainsi que le souvenir des Chantiers de Jeunesse sera perpétué et rappellera qu'il ne faut pas oublier cette jeunesse qui a été mêlée à des faits de guerre, des chagrins et des drames. Pour tous ces jeunes qui avaient rejoint les Chantiers de Jeunesse, la devise était : «Servir». «La ville de Rumilly a tenu, en érigeant cette stèle sur les lieux même d'implantation du camp n° 7, à mémoriser et à matérialiser ce que furent votre jeunesse et votre passage dans le canton de l'Albanais».
Monsieur Camille Beauquier précisa que cette stèle serait un témoignage de leur action, de ce qui fut constructif et positif, en soulignant par ailleurs que, par la suite, les populations purent trouver en eux des libérateurs.
En avril 1985, une délégation des Chantiers de Jeunesse est venue la Mairie de Rumilly pour remettre des documents et objets, témoignages de leur jeunesse à Rumilly et leur vie dans les camps.