La vie d’un poilu du village à la guerre de 1914

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Valérie Pinel, habitante du village, a reconstitué toute la période d’un poilu d’Allèves à partir de courriers que celui-ci envoyait à sa famille et ses amis.

Valérie, qui ayant suivi un cursus universitaire d’histoire en a gardé une passion dévorante. Fortuitement, Pierre Damien Vergain ayant découvert dans une maison un carton rempli de correspondance de Ernest Dagand l’a remis à Valérie comme un trésor.

C’est ainsi que ce 11 novembre, l’équipe de la bibliothèque organisait avec Valérie une soirée où cette dernière a fait une conférence remarquable sur ses travaux de recherches. Á l’aide de projections et de documents, l’assemblée composée des nombreux patronymes Dagand (il ne saurait en être autrement à Allèves !) a découvert toute l’ambiance d’un des leurs, tant au front qu’au village, le temps de cette guerre de 1914/1918.

En 1915, pour ses 20 ans Ernest est mobilisé dans l’Ain où il fait ses classes avant de rejoindre le front. Là, au travers de ses lettres, transparaît toutes les souffrances endurées, dans le froid, la faim, la pluie, la mitraille, les épidémies, les camarades tués, sous des descriptions quelques peu adoucies, eu égard à la censure militaire.

En juin 1915, il est blessé par un éclat d’obus, sa convalescence terminée, le revoilà en première ligne. Le 24 février 1916, il est fait prisonnier et se retrouve dans un camp de travail à Siessen, en Allemagne. Cet internement va durer environ trois années avec des conditions de détention très dures avec privations et travail.

C’est là aussi, qu’en 1917, il apprend le décès de son frère Jean qui est aussi au front.

Il décrit très bien que ce sont les courriers et les colis qui vont le soutenir car le «cafard» revient souvent dans sa correspondance. Le soutien de sa famille et le comité interdépartemental des prisonniers de guerre d’Annecy sera essentiel dans les moments de désespoir. Rapatrié le 7 décembre 1918, il ne sera démobilisé que le 28 janvier 1919 quand il retrouvera le village de son coeur.

Valérie reconstitue tout le souci que ces garçons de la terre avaient pour suivre les travaux agricoles de la famille, cela étant mis en exergue par la lecture de certains passages des lettres.

Autrefois, dans les campagnes, une certaine pudeur dans l’intimité de la correspondance va se faire jour, de plus en plus dans une filiation affective. Si le début des lettres commence par «chers parents», au fil des situations apparaît «chère maman», avec un passage très émouvant quand il console sa maman lors du décès de Jean.

 

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