La Ville pourrait se séparer d’au moins 15 000 m² de bâtiments communaux

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Dotée d’un patrimoine bâti de plus de 90 000 m², la Ville possède une surface de bâtiments largement supérieure à la moyenne des collectivités de tailles équivalentes, occasionnant une charge financière conséquente et une incapacité à l’entretenir correctement.

Lors du conseil municipal du 16 mars, Jean-Marc Truffet, adjoint en charge des bâtiments communaux, a présenté à l’ensemble des élus le choix de scénario du Schéma directeur immobilier (SDI) visant à réduire d’au moins 15 000 m² cette surface bâtie (les villes de 15 000 à 20 000 habitants possèderaient en moyenne 60 000 m²). Plusieurs bâtiments pourraient ainsi être cédés, d’autres rénovés ou réorganisés afin d’apaiser les finances.

Une première partie de ce SDI, élaboré en 2021 pour redéfinir le modèle économique de la collectivité, sera déployée sur la période 2023-2025, une seconde pourra utilement être mise en oeuvre sur la période 2026-2030.

Actuellement 92 536 m² de patrimoine bâti

Propriétaire de 92 536m² de bâtiments, la Ville considère comme «prioritaire» et «vital» de réduire son patrimoine dans un contexte de crise énergétique et de lutte contre le réchauffement climatique. «Outre l’impact positif pour les finances, quand on sait qu’un m² bâti représente en moyenne un coût de fonctionnement de 50 € par an, cette réduction est le meilleur moyen de permettre le bon entretien du patrimoine conservé» a souligné Jean-Marc Truffet.

La collectivité possède aujourd’hui 20 125 m² de bâtiments sportifs, 15 319 m² de bâtiments scolaires, 9 329 m² de bâtiments administratifs, 8 796 m² de bâtiments culturels, 8 165 m² de bâtiments techniques, 6 461 m² de bâtiments action économique, 6 350 m² de bâtiments associatifs et sociaux, 5 350 m² de parkings couverts, 4 389 m² de bâtiments enfance-jeunesse, 4 227 m² de logements, 2 958 m² de bâtiments du culte et 1 067 m² de bâtiments non fermés et divers.

Les bâtiments prévus à la vente

Le scénario proposé vise à supprimer 18 323 m² de surfaces. Pour cela, plusieurs bâtiments vieillissants, inoccupés, inutilisables ou inconfortables seront vraisemblablement vendus sur la période 2023-2025 comme Plastorex (pour de l’activité économique), le gymnase du Château (pour une opération immobilière), le terrain du bâtiment Grandpierre qui sera démoli en 2024 (pour y implanter des activités à définir) et le bâtiment voisin de la Maison Roupioz (projet commercial), «ce qui permettra aussi l’aménagement du carrefour rocade/route de Verdun» a précisé l’élu en charge du dossier, le local Rumilly Accueil rue Montpelaz (pour de l’activité économique et commerciale) après avoir relogé l’association, les logements vétustes inoccupés, mais aussi, sur la période 2026-2030, le site d’Ecle (dans le cadre d’un appel à projets, selon un cahier des charges bien défini), le centre de loisirs du Bouchet (pour une opération immobilière), la Maison de l’Albanais (pour y implanter des logements), l’immeuble de la rue Salteur (après avoir délocalisé les bureaux de l’inspection de l’Education nationale) ou encore l’immeuble de la rue Frédéric Girod (qui abrite plusieurs associations).

Regroupement des centres de loisirs

Ce Schéma directeur immobilier propose de regrouper les centres de loisirs dans un seul et même lieu sur le site de la base de loisirs, en parallèle de la construction du futur centre aquatique par la Communauté de Communes Rumilly Terre de Savoie. Concernant les locaux associatifs, eux aussi pourraient être regroupés dans une maison des associations (dans l’actuel gymnase du Champ du Comte) et l’école de musique pourrait être déplacée sur le site de l’actuelle piscine municipale. Concernant les gymnases, l’objectif est de ne pas augmenter leur nombre. L’ensemble des activités sportives des gymnases du Clergeon et du Champ du Comte pourraient être déplacées dans le gymnase du futur collège Le Clergeon dont la construction s’achèvera en 2027. L’emplacement du collège actuel pourrait devenir un espace public, notamment dédié à de l’organisation de manifestations (en remplacement de la place des Anciennes Casernes qui conservera ainsi sa vocation de parking).

Rénovation énergétique des écoles

La rénovation énergétique des écoles est également au programme, à travers un plan pluriannuel, en commençant dès 2023-2024 par l’école Léon Bailly. A compter de 2025, la réalisation de ce plan se poursuivra en fonction des capacités budgétaires de la collectivité. L’école maternelle du Centre pourrait être la deuxième bénéficiaire.

Le scénario global de ce SDI permettrait donc de passer d’environ 92 500 m² à environ 81 700 m² de surfaces bâties, dont 7750m² de surfaces ajoutées d’ici à 2030 (environ 3800m² pour le futur parking silo, 1500m² pour l’école de musique reconstruite, 1500m² pour le nouveau centre de loisirs envisagé, 750m² pour le futur bâtiment dédié à la prévention sécurité).

«Il y aura forcément des aléas»

Le Schéma directeur immobilier présenté n’a pas fait l’unanimité. Le vote a recueilli 10 votes «contre», ceux des élus des deux groupes d’opposition dont certains ont souligné quelques incohérences dans ce projet «qui n’était pas inscrit au programme électoral» et dont certaines décisions vont même, selon eux, à l’encontre de ce qui était annoncé. Deux abstentions ont également été relevées au sein de la majorité.

«Il s’agit là d’une vision, d’une orientation. Il y aura forcément des aléas et toutes les opérations particulières de ce schéma repasseront en commission le moment venu, puis au conseil municipal pour validation» a conclu le maire Christian Heison. Rien ne semble donc définitif.

 

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