L’aéroport veut reprendre son envol
Malgré le confinement, l’aéroport Chambéry Savoie Mont-Blanc n’a pas fermé durant la crise, ceci afin de garantir le service public. En effet, la directrice, Mylène Leuly, s’est vue demander par les autorités d’être en mesure d’accueillir des vols sanitaires si nécessaire. Si aucun vol covid n’a eu lieu, des transferts d’organes ont toutefois pu en décoller.
En plus de ces vols sanitaires, des vols de rapatriement ont pu être effectués pendant le confinement pour des personnes qui devaient revenir dans la région ou en partir pour diverses raisons. Enfin, des vols d’utilité publique ont aussi pu avoir lieu.
Afin d’assurer l’exploitation de la plateforme, des équipes sont restées présentes sur place grâce à un plan de continuité d’activité. Autrement dit, le personnel administratif ou non nécessaire sur place a été placé en télétravail tandis que la base opérationnelle venait travailler sur place.
Un plan d’économie a dû être mis en place afin de pouvoir tenir durant cette période. En effet, l’activité d’aviation commerciale aurait dû se terminer autour du 19 avril et a donc été amputée d’un mois. Ainsi, sur les 18 weekends d’exploitation que la saison hivernale aurait dû compter, il n’y en a finalement eu que 6 qui se sont déroulés sans accroc (aléas climatiques, manifestation, covid…).
L’activité reprend doucement
À l’heure actuelle, l’activité fait son retour progressif et une partie du personnel peut revenir travailler sur place. Cependant, sachant que l’épidémie n’est pas complètement éliminée, un ensemble de mesures été mis en place sur la plateforme pour que tout le monde puisse revenir dans des conditions sanitaires optimales. Ces mesures ont été mises en place avec Vinci Airports (le gestionnaire de l’aéroport) de manière à rassurer les clients sur le fait qu’ils peuvent venir en toute confiance. Par exemple, le port du masque est obligatoire dans le bâtiment et du matériel de protection individuelle est mis en place.
Un protocole sanitaire a aussi été mis en place pour accueillir les clients. Il consiste en la pose d’affichages, d’hygiaphones sur les comptoirs, de marquage au sol… Des équipements individuels sont aussi prévus pour les agents qui doivent rester proche des passagers (par exemple les aides aux personnes à mobilité réduite). Il est à noter que si les compagnies en font la demande, des prises de températures pourront être réalisées avant d’autoriser l’accès à la zone d’embarquement.
Avec l’ouverture des frontières européennes depuis le 15 juin et hors Europe le 1er juillet prochain, la directrice de l’aéroport se veut confiante dans la reprise des vols. En effet, l’aviation d’affaires représente 50% du chiffre d’affaire de l’aéroport et fait de celui-ci le troisième français dans la catégorie en hiver.
En plus de ça, l’aviation dite «légère» reprend elle aussi peu à peu son activité. Le club de parachute a récemment rouvert et prévoit de reprendre une partie de son activité dès le mois de juillet tandis que l’aéroclub a déjà repris, maintenant qu’aucune autorisation particulière n’est plus nécessaire pour l’activité.
L’aéroport n’accueille pas seulement des passagers puisqu’il existe un restaurant qui a pu ouvrir dès le 3 juin et qui est visité par des clients locaux à la zone aéroportuaire voire travaillant à Technolac. Pour Mme Leuly, cette ouverture a une importance symbolique en termes de reprise d’activité.
Un futur encore un peu trouble
La compagnie aérienne FlyBe a fait faillite au début d’année, ce qui était une première mauvaise nouvelle pour l’aéroport. La direction se veut pourtant rassurante parce que même si une autre compagnie a retiré son vol hebdomadaire et qu’il existe des incertitudes pour une dernière, elles ne représentent au final qu’une toute petite partie de l’activité.
Mme Leuly affirme d’ailleurs avoir reçu de bonnes nouvelles de la part de la compagnie et du tour opérateur principaux qui ont déjà fait des demandes auprès des autorités pour pouvoir continuer leur activité l’hiver prochain.
De plus, l’aéroport est en train de travailler avec de nouvelles compagnies et tour opérateurs qui souhaitent pouvoir desservir la destination.
Si des signes encourageants sont vus, il est toutefois toujours trop tôt pour pouvoir être sûrs de la manière dont la prochaine saison va se dérouler. Le programme de vol ne sera finalisé qu’en septembre et c’est aussi à partir de là que les besoins en recrutement seront définitivement connus. Ces besoins sont en effet très liés au programme des vols et devront être rationalisés en fonction de l’activité apportée par les compagnies.