L’Aixois roule vers le futur sur un proto à hydrogène

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Surtout habitué des autos à moteurs thermiques et un peu de celles à propulsion électrique, qu'il a notamment pu conduire sur glace sur des manches du Trophée Andros, Soheil Ayari a eu un avant-goût du futur de la compétition automobile d'endurance en testant pour le compte du site Caradisiac le prototype à hydrogène LMP H2G sur le circuit Lurcy-Lévis dans l'Allier. Un prototype unique en son genre inscrit au sein de la mission H24, un programme lancé en septembre 2018 et mené conjointement par l’Automobile Club de l’Ouest, organisateur des 24h du Mans, et Green GT, société leader dans le développement de solutions électrique-hydrogène, dont l'objectif est d'introduire une catégorie spécialement dédiée à l'hydrogène aux 24 heures du Mans en 2024. Aux commandes de cette auto de demain testée par la champion aixois, et qui affiche déjà un peu plus de 10 000 km d'essais à son compteur, on retrouve l'entreprise Symbio qui combine les talents en développement de Michelin et Faurecia. Si sa marge de progression est encore importante, une deuxième version plus évoluée et plus légère étant prête à remplacer la première, elle devra à terme allier puissance et endurance en toutes conditions. 

Une énergie propre et un champ de possibilités

L'hydrogène ouvre désormais la voie à un nouveau mode de récupération et de distribution d'énergie pour une propulsion la plus responsable qui soit pour l'environnement avec zéro émission de Co2. La mission H24 permettra à coup sûr d’accélérer la recherche et le développement, de la piste à la route, les véhicules à forte mobilité telles que les utilitaires et les poids lourds étant prioritairement ciblés. Sans faire trop compliqué en ce qui concerne la fiche technique du prototype, il dissimule un poids de 1420 kg sur la balance, 653 chevaux à pleine puissance (480 kW) et une vitesse dépassant bien la barre des 300 km/h (0 à 100 en 3,4 secondes) comme on peut l'espérer dans cette catégorie. Il faut retenir qu'il dispose d’un moteur combinant l’oxygène, présent dans l’air, à l’hydrogène, gaz stocké dans ses réservoirs. La réaction chimique entre les deux éléments produit de l’eau et de l’électricité. Cette électricité est stockée dans les batteries alimentant les moteurs électriques, au nombre de 4, tandis que l’eau est recrachée sous forme de vapeur à raison d'un litre par kilomètre. Un plein en hydrogène se fait sur une durée de 2 à 3 minutes à partir d'une station mobile hydrogène unique au monde mis au point par Total, compressant et stockant l'hydrogène à 450 bars et tenant dans un conteneur de 6 mètres sur 3, complétée par une batterie de bouteilles d’hydrogène. 

Curiosité, enthousiasme et excitation
Avant sa séance d'essais, Soheil Ayari était curieux de pouvoir s'installer derrière le volant de ce prototype et de ressentir les premières sensations en piste. Une curiosité mêlée à un enthousiasme et une excitation que l'on peut comprendre pour un passionné d'automobile comme lui toujours avide de découvertes dans son sport de prédilection. «Malgré le fait que j'ai testé l'auto à mi-puissance, avec deux moteurs actifs sur les quatre, j'ai constaté une montée en puissance linéaire et constante en ligne droite, sans retombée comme pour une motorisation électrique classique. Cela est prometteur et ouvre énormément de possibilités à l'avenir dans la redistribution de l'énergie différemment sur chacune des roues. Le plus impressionnant reste le bruit strident provoqué par la compression de l'hydrogène comparable au bruit d'un réacteur, voire même d'un vaisseau spatial comme dans Star Trek. C'est une ambiance à part» commentait le pilote aixois qui a déjà hâte de pouvoir rééditer l'expérience durant l'hiver mais cette fois-ci sur la piste du Castellet et avec une configuration optimale. 
 

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