L’année 2024 démarre très fort pour Khalid Graidia
Le boxeur Rumillien a vécu en 2003 une des plus belles saisons de sa carrière sinon la meilleure dans sa catégorie lourd-léger (80kg). A 40 ans, il était sur son nuage, enchainant les combats à l’étranger face à des boxeurs de pointure internationale. Connu comme le loup blanc depuis sa victoire à domicile au gala du BCR face à Owono. Ce succès a été le déclic de sa saison. Sa qualité de boxe, son grand professionnalisme, le respect pour son adversaire et pour son club lui a valu des louanges. Il a tout de suite été contacté par un grand promoteur pour un combat en Angleterre où il a été à tâtons, ne sachant pas à quelle sauce il allait être mangé. L’environnement, l’organisation et le niveau très élevé avaient de quoi l’impressionner. Mais l’accueil et la présence de son coach Jimmy Madani l’ont rassuré. Résultat Khalid Graidia a sorti le grand jeu et ne s’est incliné qu’aux points. Il avait complètement assuré et était sorti grandi de son expérience sur un ring anglais. A partir de là le promoteur ne l’a pas lâché et le Team Madani a franchi la manche à plusieurs reprises avec le même constat de défaites aux points et beaucoup de plaisir et de fierté pour Khalid Graidia à boxer au plus haut niveau dans des lieux magiques et des ambiances de folie. Le rêve devenait une réalité. Peu importait chacune des défaites, le plaisir de fréquenter le très haut niveau en poussant ses adversaires dans leur retranchement était plus que jubilatoire pour le boxeur rumillien qui sortait du ring avec des commentaires très élogieux. Une seule fois, il a perdu avant la limite sur jet de l’éponge avant le dernier round. Jimmy Madani avait senti son poulain en difficultés et n’a pas voulu qu’il fasse le round de trop.
Donc une saison très riche en évènements, des entraînements intenses et assidus et des voyages qui forment la jeunesse. Khalid Graidia a surtout progressé à chacune de ses sorties et le plaisir de boxer dans ces conditions compensait largement les efforts et les sacrifices consentis. L’année 2023 s’est terminée cependant par un séreux coup de frein, Khalid Graidia étant rattrapé par la Covid. «J’ai dû couper pendant une bonne quinzaine de jours. Cela m’a mis à plat complètement avant les fêtes, mais c’est pour revenir encore plus fort. Le travail d’endurance de ces derniers mois n’était pas complètement perdu. Je suis revenu à la salle dès que j’ai pu retrouver de meilleures sensations et c’est reparti pour un tour».
Reparti pour un tour, ce n’était pas si bien dire pour Khalid Graidia qui a remis le couvert au Luxembourg le samedi 6 janvier où l’attendait un beau challenge face à Nabil Kassel, un illustre inconnu pour le Rumillien. «Et heureusement que je ne me suis pas penché sur la carrière de mon adversaire avant le combat car j’aurais certainement été plus stressé que je ne l’ai été. Cela m’a permis d’aborder le combat de 4 rounds dans les meilleures conditions sur le plan mental. Sur le plan physique j’étais confiant ». Et effectivement Nabil Kassel était un solide client, auteur d’une très grande carrière chez les amateurs. Champion d’Algérie en 2005 à Casablanca, champion des jeux africains en 2007 à Alger, sélectionné olympique à Athènes en 2004 puis à Pékin en 2008. Nabil Kassel, 40 ans au mois de mars prochain disposait d’une solide expérience de la boxe anglaise. «Ce n’est qu’après le combat que l’on s’est retrouvé et que l’on a pu échanger sur nos carrières respectives et avoir fait match nul avec Nabil est une réelle performance pour moi».
Nabil Kassel touché et fragilisé au 3e round
Khalid Graidia démarrait le premier round pas tout à fait à l’aise dans ses pompes. «Je n’ai pas pris conscience aussitôt que j’avais à faire avec un gaucher et cela a perturbé mes premiers échanges. Jimmy Madani m’a corrigé à la pause. Au second round j’ai pris mes marques et j’ai commencé à le bousculer. C’était un bon boxeur, très technique mais à la boxe fuyante. J’allais donc le chercher le plus souvent et cela m’a coûté en énergie. Mais qu’importait puisque je ne prenais pas de coup, ma garde basse et mes esquives me garantissaient d’un mauvais coup. A la fin du troisième round j’avais refait mon retard et il m’a avoué après le combat qu’il avait été sérieusement touché peu avant le gong. J’avais réussi à le fragilisé et on a tout donné tous les deux dans le dernier round. Le match nul était tout à fait logique. Mais pour moi ce nul vaut largement une victoire quand on sait la carrière de Nabil Kassel» confiait Khalid Graidia qui démarre donc très fort la nouvelle année.
Des propositions pour de nouveaux combats sont déjà arrivées au club. «J’ai une envie énorme de boxer. Je suis armé physiquement et mentalement pour réaliser une grande saison et je serai fier de pouvoir offrir pourquoi pas une nouvelle ceinture au club. J’ai le moteur et la motivation pour aller décrocher le graal».