L’Art à la Campagne
A L’Art à la Campagne ce sont bien sur des peintres, des photographes qui vous accueillent et vous présentent leurs œuvres.
Mais l’Art à la Campagne c’est aussi de la sculpture et donc des sculptrices et sculpteurs.
Cette année ils seront au nombre de quatre, tous reconnus par les amateurs d’arts, tous d’un style différent travaillant des matières toutes aussi différentes.
Jean-Paul Jullian-Desayes (Meyrié 38)
L’Art, une passion une vie.
Ce chemin va de l’évocation de la maisonnette en terre que je construisais enfant dans mon jardin et que j’habitais de mon imaginaire, aux ateliers de modelage que j’anime aujourd’hui.
Sur toutes ces années, et durant 37 ans en parallèle avec une activité de prothésiste, (métier qui a pour corps la sculpture, technique à la cire pendue et la céramique dentaire), je suis resté dans une expression constante et personnelle avec les outils qui sont la peinture et la sculpture. Dans ce va-et-vient, utilisant ces deux médiums, la pratique des trois dimensions n’est pas tout de suite dans ma préférence. Elle est souvent abstraite, réalisée en plâtre, béton, ou bronze. Puis pour traduire un univers que je veux plus narratif, voulant incarner un trouble, une émotion, voire une protestation, j’utilise alors la terre à grès, et une option figurative conséquemment à moi s’impose. Le dessin restant toujours la base de ma recherche, je vais parfaire ma connaissance anatomique du corps humain grâce à un travail avec modèle vivant, et dès lors je vais pouvoir faire apparaître dans mes sculptures la juxtaposition de l’organique avec la mécanique. J’utilise cet antagonisme entre la souplesse de la peau et la rigidité du métal pour dire que nous humains nous sommes des appareillages bien fragiles, et pour aussi dénoncer une nature dégradée au profit de la machine.
Sur un plan technique : Ces assemblages de chair et de fer ne sont que des leurres réalisés en terre et patinés avec un aspect rouillé pour les pièces métalliques. Ceci pour évoquer le temps qui se dépose et figurer la perte.
Peut-être que j’essaie avec mes sculptures de visser le destin du corps dans sa solitude face au progrès...
Daniel Favre (Sainte-Hélène du Lac 73)
Il entre aux Beaux Arts de Grenoble en 1968 et en sort en 1973 avec un diplôme national de Gravure.
En 1975, il crée la Galerie d'art et d'encadrement à Chambéry «Les Deux Presses», cette galerie a pour vocation la mise en valeur des travaux d'artistes contemporains peintres et graveurs ; il travaille durant cette période la gravure et le modelage.
En 1984, il ferme sa galerie d'art pour se consacrer à sa propre création qui l'amène en 1987 à une activité de peintre décorateur spécialisé dans le trompe-l'œil.
Dès 1999, il réoriente son art sur le modelage et la sculpture ; il devient enseignant–intervenant à l'école nationale d'arts appliqués de l'image (ENAAI Chambéry).
Parallèlement il travaille dans son propre atelier ses créations ;
depuis 2002 son travail est axé sur les «sumotoris» alliant force et sagesse, puissance et mouvement.
A partir de 2009, il travaille sur le thème du couple et de la femme, les formes sont épurées, étirées, des aplats et des lignes tendues apparaissent.
Françoise Magnier-Giraud (St Eustache 74)
Née à Annecy, entre lac et montagnes où la nature est à la fois, présence, espace et puissance, mon imagination s’est nourrie d’elle, et des émotions qu’elle suscite.
J’apprécie particulièrement le travail de la main de l’homme. Ce qui me touche le plus, se trouve dans les œuvres du sculpteur. Elles me parlent. J’ai un attrait particulier pour Archipenko et Zadkine.
C’est à partir de l’idée que débute toute création. Puis suivent : la définition d’un thème, l’approfondissement du raisonnement et la réflexion. Enfin, les études. Ce qui aboutit souvent au modelage d’une série.
Quand la concentration est à son maximum la terre n’est plus ; elle est creux, bosses, vide… Elle vit sous mes doigts. Sensations.
La pièce prend forme, elle apparait... Communion totale entre elle et moi, je suis dans un autre espace-temps.
Ensuite vient la maitrise de la discipline du modelage …et le long cheminement dans le processus de fabrication : vidage, polissage, séchage et au point d’orgue, la mise au four et la cuisson… en final la patine. Mais, quelle joie !…la pensée matérialisée.
Selon le résultat obtenu pour une pièce, le choix du bronze va s’imposer et croyez-moi ! le bronze est une matière fascinante…
Y prendre goût …c’est aller au pays des merveilles … avec tout le champ des possibles…
Michel Cartier (Cusy 74)
Né à Annecy, Il y fait les beaux-arts en 1978, de là il s’oriente vers la sculpture en plâtre, en terre…
En 1991 il part travailler à Montréal (Canada), en 1992 il se dirige dans la sculpture en pierre et marbre, en 1993 il s’installe et travaille dans la région Parisienne et en 2000 c’est le retour à Annecy.
Michel Cartier trouve dans la pierre et le marbre (ses matériaux de prédilection) son expression. Il a été chercher sans aucun doute son inspiration à travers l’histoire et les siècles de représentation humaine, depuis l’antiquité en passant par les sphinx des pyramides égyptiennes, les têtes monumentales olmèques du Mexique, celle de l’île de Pâques ou plus récemment les portraits au style épuré du peintre Modigliani et du sculpteur Brancusi, en gardant un œil curieux sur l’actualité et ses contemporains.
Michel Cartier est comme beaucoup d’artistes peu bavard sur son travail, alors libre à nous…
A vous d’aller au- delà de ces visages qui nous regardent, de ces personnages énigmatiques.