L’art urbain s’invite au marché
Durant toute la semaine dernière, les passants ont pu voir la halle du marché de la place Clemenceau se transformer sous leurs yeux.
En effet, deux artistes ont réalisé chacun une fresque sur la façade ouest du bâtiment. Ce sont deux artistes de renommée internationale, Alfe et Chanoir ont finalement pu produire leurs œuvres alors que le projet était en construction depuis plus d’un an. Il y aurait dû y en avoir une première en novembre mais, pour raisons sanitaires, le projet avait été repoussé.
Une volonté politique
Pour Renaud Beretti, cette démarche vient s’ajouter à l’offre culturelle et artistique proposée par la ville. Le choix du marché s’explique d’ailleurs par une volonté de ne pas cacher ces œuvres et des les soumettre aux approbations comme aux critiques des Aixois.
Comme précisé par Isabelle Moreaux-Jouannet, adjointe à la culture, il devait y en avoir pour tous les goûts. Les œuvres étant éphémère (elles resteront trois mois), ceux qui n’apprécient pas les actuelles pourront aimer les suivantes.
Les œuvres, inconnues jusqu’au dernier moment
Le maire de la ville a trouvé que ces œuvres apportent de la gaieté, précisant qu’il a été marqué par les couleurs vices utilisées dès le premier jour C’est un constat qu’il affirme être partagé par certains Aixois qu’il a rencontrés et qui ont pu lui faire la même remarque.
Il est d’ailleurs important de noter qu’on des acteurs impliqués ne savait ce qui allait être oint, si ce n’est les artistes. Le principe du MUR (Modulable Urbain Réactif) est de leur laisser carte blanche afin qu’il puissent s’exprimer librement.
Il y a d’ailleurs une particularité Aixoise qui rend ce MUR encore plus unique, c’est qu’il y a deux fresques côte à côte. Amélie Darlot-Gosselin, conseillère municipale, a ainsi pu expliquer que le principe est normalement de n’avoir qu’une seul mur sur lequel les artistes se relaient. Ici, ils ont accepté de se remettre en question sans même savoir ce qui allait être peint à côté de leur fresque.
Le point de vue d’Alfe
Alfe, l’artiste ayant peint la fresque de droite, a trouvé le support agréable, de par sa taille et sa localisation.
Il l’a découvert en arrivant mercredi soir, et a d’ailleurs été surpris par la taille offerte. En effet, les MUR font normalement huit mètres sur trois mais ici n est plus proche du neuf sur quatre.
Celui qui a plus de vingt ans d’expérience dans le métier a connu sa deuxième participation à un tel dispositif, après Biarritz en 2019.
Il nous a expliqué que sa peinture «est une composition graphique abstraite inspirée du travail des lettres qu’on peut avoir dans le graffiti, mais pas que, mêlé à des textures et à des codes graphiques».
Il a donc réalisé une maquette à partir de matières et de textures scannes à l’ordinateur avant de suivre son instinct pour réaliser plusieurs tests et finaliser le projet. Il laisse toutefois la place à l’improvisation sur le lieu en ajoutant certains éléments qui n’étaient pas forcément prévus.
Considérant la présentation des deux fresques côté à côté, il pense que ça permet au public d’apprécier plusieurs facettes de l’art urbain en ayant des univers différents face à eux.