Lauréat Initiative Grand Annecy : boissons 100% naturelles et bouteilles biodégradables
Originaire de Lille et installé en Haute-Savoie depuis 20 ans, Vincent Willepotte vient de créer PAIA, marque de boissons 100% naturelles à base de plantes médicinales et dont les bouteilles sont 100% végétales, compostables et biodégradables. Toutes les vertus thérapeutiques des plantes sont conservées grâce au procédé de pasteurisation à froid par haute pression.
Après avoir dirigé une agence commerciale dans la distribution d’articles de sport pour des revendeurs professionnels, ce passionné de sport vivant à Etercy, qui aspirait à de nouvelles aventures, a eu l’idée de développer des boissons à base de plantes. Aidé de son épouse phytothérapeute, il a travaillé sur différentes recettes, avec entre autres des compléments alimentaires aux plantes qu’ils ont l’habitude de consommer pour renforcer leur organisme et lutter contre les baisses d’énergie. Dans le cadre de sa pratique sportive, il cherchait des boissons naturelles pour l’aider à récupérer après l’effort mais n’en trouvait pas sur le marché. Et c’est ainsi que l’idée de Paia a germé.
3 recettes aux diverses vertus
Quand ce projet a mûri, d’abord axé sur des boissons destinées aux sportifs, Vincent Willepotte a réalisé que commercialement parlant, ce serait trop limitatif et qu’il serait plus judicieux de proposer une gamme plus élargie. Il a ainsi confectionné 3 recettes différentes, après s’être rapproché d’une société de conseils en agroalimentaire située à Lyon, en leur indiquant les plantes qu’il voulait utiliser. L’idée de Vincent Willepotte : avoir dans chacune de ses boissons des plantes aux effets spécifiques. Une boisson «sport», à base de plantes bénéfiques pour la prévention des courbatures, le soutien au niveau des articulations ou la récupération musculaire. Une boisson «énergie», avec de l’acerola, chargé en vitamine c, du guarana dont la substance active est la caféine, du gingembre qui possède des propriétés anticoagulantes et réduit la sensation de fatigue. Une boisson «bien-être» contenant, en plus du gingembre, du curcuma pour ses vertus anti-inflammatoires et digestives.
Ces boissons, dont l’effet sur l’organisme est immédiat, peuvent se boire à n’importe quel moment de la journée et sont également conseillées sous forme de cure durant de petites périodes pour bénéficier de l’apport thérapeutique nécessaire à l’organisme. Le seul sucre ajouté est celui présent naturellement dans le raisin blanc.
Des bouteilles… en canne à sucre
Le fondateur de Paia souhaitait que ses boissons soient visibles à travers leur contenant, mais le coût des bouteilles, en verre en terme de transport, était conséquent et cela semblait compliqué de mettre en place un système de consignes pour les livraisons prévues à l’autre bout de la France. Après quelques recherches, il a rapidement découvert une alternative au plastique : le plastique biosourcé. «Les contenants de ce genre sont issus des déchets de matières organiques, ici la canne à sucre, et à travers un processus industriel, un plastique naturel est recréé. Ces bouteilles sont donc compostables ou biodégradables. Les bouchons sont pour le moment en plastique recyclé. J’aimerais bien aller vers le bouchon en matière végétale mais on verra dans un second temps car le coût est assez important» explique Vincent Willepotte.
Ces bouteilles compostables et/ou biodégradables (un contenant compostable est lui-même biodégradable, mais son temps de dégradation est plus rapide) peuvent donc être jetées soit avec les déchets organiques, soit avec les plastiques, soit avec les déchets «traditionnels» non recyclables. «Normalement, quand la bouteille passe sur la chaîne de tri du plastique, il y a un laser censé reconnaître que c’est un plastique végétal et censé le sortir de la chaîne pour aller le mettre avec les déchets organiques. Et même si les bouteilles sont brûlées avec les déchets non recyclables, comme il s’agit de matières entièrement végétales, cela ne dégage pas du tout de gaz nocif».
Pourquoi Paia ?
Durant toute son adolescence, Vincent Willepotte a pratiqué la planche à voile et rêvait de s’envoler vers Paia, localité située sur l’île Maui, à Hawai, lieu de rencontre des amateurs de sports de glisse. «C’est un clin d’œil à cet endroit qui m’a toujours attiré, et puis l’association du côté naturel de l’île avec les plantes faisait sens pour moi».
Une entreprise qui démarre
Paia est une toute jeune entreprise. La commercialisation des boissons a démarré le 3 janvier. Les produits sont fabriqués à Nantes, car pour rester dans l’esprit de sa démarche de boissons saines, l’entrepreneur a choisi d’utiliser le mode de pasteurisation par haute-pression : «C’est-à-dire que les boissons ne sont pas chauffées, contrairement à 90 % des boissons commercialisées. Chauffer tue les bactéries et les valeurs nutritionnelles. La pasteurisation par haute-pression permet de conserver 100% des valeurs du produit, que ce soit les nutriments, les effets thérapeutiques des plantes, le goût, l’odorat, … La seule contrepartie, c’est que cela demande un stockage au frais. J’aurais voulu faire appel à des entreprises locales, mais celles qui pouvaient m’intéresser proposaient des bouteilles en verre et une pasteurisation à chaud. Celle que j’ai trouvée, parmi les 2 seules en France qui utilisent ce procédé, gère à la fois ma production, mon embouteillage et ma pasteurisation». Sur du long terme, Vincent Willepotte souhaiterait récupérer toute la partie stockage et logistique pour pouvoir éventuellement faire sa production dans le territoire de l’Albanais. Il a d’ailleurs d’autres projets de boissons en tête, avec des jus de fruits et de légumes. Concernant son réseau «clients», il a commencé à prospecter mi-janvier, et bien qu’aucune commande n’ait encore été passée, les retours sont positifs et certains professionnels semblent vraiment intéressés. Les structures visées par la marque sont les magasins bio, les magasins d’alimentation, l’hôtellerie, les centres de soins et de remise en forme et les centres sportifs.
Une première production a permis le stockage de 2000 bouteilles.
Un accompagnement financier et humain
La Chambre de Commerce et d’Industrie d’Annecy avec qui il était en contact pour la formalisation du projet, l’a envoyé vers Initiative Grand Annecy pour sa recherche de financements. «Je me suis très vite bien entendu avec Nicolas Duc, le chargé de mission, qui a toujours été réactif et à l’écoute. Je suis passé en commission début septembre, devant un jury de professionnels bénévoles issus de tous horizons, et mon dossier a été validé. J’ai pu bénéficier de 18 000 euros, à taux zéro, un peu plus que les 15 000 que Nicolas et moi avions estimés lors de nos entretiens». L’entrepreneur trouve qu’au-delà de l’accompagnement financier, l’accompagnement humain est intéressant.
«Tous les mois, on reçoit une sorte de tableau de bord à remplir, pour suivre l’évolution de l’entreprise, et je m’apprête à avoir rendez-vous avec un parrain potentiel. Concernant le côté commercial, je n’ai pas de difficultés car je viens de là, mais étant tout seul, je dois gérer beaucoup de points différents et parfois je peux m’éparpiller ou me perdre sur un sujet, donc le fait d’avoir quelqu’un pour m’aider, me conseiller, me guider, c’est une sacrée opportunité».