Le calendrier international bouleversé
Depuis le début de la crise sanitaire de Coronavirus et encore plus depuis la mise en œuvre des mesures de confinement, c'est tout le monde sportif qui a vu son fonctionnement chamboulé, des rencontres locales qui ont été les premières touchées jusqu'aux événements internationaux majeurs de l'année 2020. Tour d'horizon des reports, suspensions et annulations les plus emblématiques du calendrier.
Les JO de Tokyo pour plus tard
S'il fallait retenir un report ce serait celui des Jeux Olympiques de Tokyo 2020 initialement prévus du 24 juillet au 9 août. La décision du CIO n'a pas été immédiate, avec une officialisation seulement le 24 mars, mais semblait inévitable. Un soulagement pour de nombreux sportifs, français comme étrangers, qui ne pouvaient pas s'entraîner dans des conditions optimales ou même plus du tout. Les dates officielles de report, d'une année, sont les suivantes : du 23 juillet au 8 août 2021. Il faut remonter aux deux guerres mondiales pour retrouver de tels reports exceptionnels : en 1916, 1940 et 1944. Pour l'instant l'impact n'est pas encore connu sur les Jeux Olympiques de Paris 2024, toutefois son organisation ne sera probablement pas un long fleuve tranquille avec un contexte de ralentissement économique déjà présent et qui devrait durer quelques temps, n'arrangeant en rien les partenariats avec les investisseurs.
Les autres reports
Pour fêter les 60 ans de la première édition, le Championnat d'Europe de football devait pour sa part se dérouler dès le 12 juin dans 12 villes européennes (Rome, Londres, Munich, Bakou, Copenhague, Glasgow, Bilbao, Budapest, Dublin, Amsterdam, Bucarest et Saint-Pétersbourg). Les villes hôtes elles ne changent pas. Cependant la compétition est décalée d'une année et se disputera finalement du 11 juin au 11 juillet 2021, avec un match d'ouverture à Rome au stadio Olimpico et la finale à Londres au stade de Wembley. Pour Roland-Garros, l'un des quatre tournois de tennis du Grand Chelem avec l'Open d'Australie, le tournoi de Wimbledon et l'US Open, le report est là aussi acté. Le célèbre rendez-vous parisien sur terre battue, habituellement au mois de mai, se tiendra cette année du 20 septembre au 4 octobre. Côté sports mécaniques et plus précisément Formule 1, le Grand Prix d'Australie prévu le 15 mars, inaugurant la saison 2020, avait été annulé in extremis puis il en a été de même pour le Grand Prix de Monaco. Six épreuves ont par ailleurs été reportées à des dates encore indéterminées : les Grands Prix d'Azerbaïdjan, de Bahreïn, du Vietnam, de Chine, des Pays-Bas et d'Espagne. Et si le calendrier n'est pas figé et évolue en même temps que la crise, à la date du 26 mars c'est le Grand Prix du Canada qui était pressenti pour lancer le championnat le 14 juin. Un championnat avec seules 14 épreuves inscrites de manière sûre au calendrier entre le 14 juin et le 29 novembre. Épreuve mythique, pour les passionnés de moto comme d'automobile, les 24h du Mans ont également opté pour la reprogrammation : les 29 et 30 août pour les deux roues et les 19 et 20 septembre pour les quatre roues. Enfin, l'athlétisme est l'un des autres perdants avec le report des Mondiaux en salle prévus du 13 au 15 mars à Nankin en Chine et repoussés en 2021. La course à pied a dû tout autant s'adapter, trois grands marathons décalant entre autres leurs dates : Barcelone du 15 mars au 25 octobre, Paris du 5 avril au 18 octobre et Boston, le plus vieux marathon du monde, du 20 avril au 14 septembre.
Suspensions et annulations
Concernant les suspensions, elles sont nombreuses dans la plupart des grands championnats par exemple en football (Ligues 1, 2 et féminine en France, Serie A en Italie, Premier League en Angleterre, Bundesliga en Allemagne, Liga en Espagne…), rugby (Top 14 et Pro D2 en France), handball (Lidl Star Ligue, Pro Ligue et Ligue féminine en France) ou bien encore basket (Jeep Élite et Pro B en France et NBA aux États-Unis) pour balayer le spectre des principaux sports collectifs.
Idem pour les compétitions européennes de premier plan à l'image de la Ligue Europa et la Ligue des champions pour le football, le Tournoi des VI nations pour le rugby dont les derniers matchs pourraient être disputés en octobre, l'Euroligue en basket, la Champions League en handball, etc.
Les sports d'hiver n'ont eux aussi pas été épargnés avec les annulations des dernières épreuves de Coupe du monde en ski alpin, ski freestyle et biathlon, tout comme celle des championnats du monde de patinage artistique prévus initialement du 16 au 22 mars à Montréal.
Le Tour de France fait de la résistance
Il fait à ce jour figure de grande exception, dans le monde du cyclisme et même au-delà. En Italie, le Giro, premier Grand tour de l'année qui devait débuter le 9 mai, est logiquement reporté. Le Tour de France lui n'a pas dit son dernier mot et son organisateur (la société ASO) espère vivement pouvoir le maintenir entre le 27 juin avec un départ de Nice et le 19 juillet avec l'arrivée sur les Champs-Élysées à Paris, en intégralité et sans format réduit. Difficile d'imaginer dans quelles conditions pour l'instant si l'ombre du Coronavirus plane encore avec toutes les contraintes qui en découlent et la mobilisation des forces de l'État, policiers et gendarmes notamment, sur plus urgent. Parmi les scenarii à l'étude, la ministre des sports Roxana Maracineanu évoquait la semaine dernière un possible déroulement à huit clos cet été, ce qui n'enchanterait guère les collectivités, terres d'accueil de l'épreuve, car si tel était le cas des milliers de Français attendant chaque année la Grande boucle avec impatience seraient donc privés de joie et fête au bord des routes et devraient se résoudre à rester derrière leurs petits écrans. Trop tôt encore pour dire quelle en sera l'issue. À suivre donc...