Le Chéran a retrouvé sa vraie nature
Il aura fallu près de cinq années pour en arriver là ! Commencés en mars 2016, les travaux de restauration de la continuité écologique sur le Bas Chéran sont maintenant terminés. « Le Chéran a retrouvé sa vraie nature puisque, aujourd’hui, plus aucun obstacle artificiel ne vient entraver la continuité écologique entre la confluence avec le Fier et le premier infranchissable naturel de Banges », commentent les techniciens du SMIAC (Syndicat mixte interdépartemental d’aménagement du Chéran).
« La restauration de la continuité écologique d’une rivière, c’est lui redonner de la vie ». C’est permettre aux organismes vivants (poissons, invertébrés) de circuler librement, aux divers sédiments de suivre le cours d’eau. C’est aussi un moyen de préserver les lieux de reproduction, d’alimentation, de repos des poissons, et de rétablir les connexions avec les réservoirs biologiques.
Dès 2016, le SMIAC avait entrepris de rétablir cette continuité écologique sur une partie des ouvrages du bas Chéran, en particulier avec l’effacement du seuil « Nestlé » et la restauration de la « franchissabilité piscicole » du seuil d’Alby. Le seuil de l’Aumône, à Rumilly, restait le dernier ouvrage qui impactait la continuité à l’aval du seuil naturel de Banges (près d’Allèves).
Quatre mois de travaux
Les travaux de l’Aumône ont duré quatre mois, achevés le 17 décembre dernier. Au programme, outre la déconstruction du seuil (barrage), des bâtiments annexes (l’ancienne pisciculture) et des ruines d’anciens ouvrages, les travaux ont permis la réalisation d’un ouvrage de protection de berge ( sous la Cité du Chéran), la restauration et diversification écologique de la rivière sur 600 mètres linéaires, avec l’aménagement d’une zone humide et le rétablissement d’un accès de proximité à la rivière pour les promeneurs et les pêcheurs.
« Testés » naturellement par trois crues en août, septembre et octobre, ces travaux ont permis de redonner une dynamique naturelle à la rivière. Les graviers venus des Bauges peuvent désormais continuer leur route et, ainsi, diversifier les habitats aquatiques dans les gorges du Chéran à Rumilly. Les poissons peuvent circuler librement depuis la confluence avec le Fier vers les zones refuges situées en amont. Le Chéran, en retrouvant son lit et sa pente naturelle, devrait être moins impactant pour les berges et, mieux oxygéné, permettre une meilleure autoépuration des eaux. Enfin, la dynamique retrouvée de cette « rivière sauvage » (une labellisation obtenue en 2019 pour le Chéran) devrait limiter le réchauffement de l’eau dû au changement climatique.
Dès la fin du mois de novembre le Chéran a, ainsi, retrouvé sa vraie nature. Les derniers jours de ce chantier spectaculaire ont permis de végétaliser le site avec des plants forestiers choisis en fonction des espèces présentes naturellement, des saules par exemple. Et d’aménager la zone humide avec plantation d'hélophytes (des plantes semi-aquatiques). Avant de terminer les accès du public au site.
Cette fois, enfin, le Chéran a retrouvé sa vraie nature.