Le CHMS active le Plan Blanc
Alors que la situation sanitaire ne cesse de se dégrader en Savoie, les médecins du Centre Hospitalier Métropole Savoie ont décidé de réactiver le plan blanc, mardi à 14h. Celui-ci concerne tous les hôpitaux et cliniques privées du département qui pourront donc être mobilisés plus rapidement en cas de besoin.
Cette décision a été prise en accord avec l’ARS, qui a demandé en même temps aux hôpitaux de procéder à une déprogrammation des activités opératoires et interventionnelles pour les 15 prochains jours.
La situation est préoccupante
Mardi, l’incidence du virus était de 315 pour 100 000 habitants alors qu’encore en fin de semaine dernière elle était annoncée à 252.
Un constat évident a aussi été fait, c’est que le nombre de cas est passé de 295 pendant la semaine du 21 au 27 septembre, contre 1283 la semaine dernière.
Cette progression rapide est préoccupante pour les médecins du CHMS, surtout alors que des mesures ont été prises pour l’endiguer. Le Dr Rogeaux, infectiologue, considère que ces mesures devraient être suffisantes et appelle donc chacun à les respecter au mieux.
Certaines personnes affirment que le nombre plus élevé de personnes positives est à mettre en corrélation avec l’augmentation des tests effectués. Le Dr Dalmon, responsable Situations sanitaires exceptionnelles, rappelle que le nombre de tests effectuées est stable depuis environ quatre semaines mais que le taux d’incidence et le taux de positivité (16,9%) n’ont pas arrête de monter en flèche. De plus, avec 8000 tests par semaine, on a déjà presque atteint un maximum qu’il sera difficile de dépasser.
Il est a noter que les jeunes ne sont pas les seuls contaminés contrairement à l’idée reçue qui circule. De plus, ce n’est pas la population la plus inquiétante aux yeux des médecins, puisqu’elle est rarement hospitalisée. Leur inquiétude se dirige vers les personnes plus âgées, chez qui le taux d’incidence est aussi très élevé, qui développent des formes plus sévères de la maladie.
À l’heure actuelle, ce sont 20 lits de réanimation qui sont prêts (dont neuf étaient utilisés mardi matin), avec une capacité maximale de 36.
Des mesures fortes
L’activation du plan blanc s’accompagne donc d’une déprogrammation de certaines interventions. Florent Chambaz, directeur général du CHMS, précise toutefois que les urgences, opérations de cancérologie et chirurgie ambulatoire seront maintenues.
En effet, il existe une volonté de continuer à prendre en charge les patients non-covid en même temps que les covid. Cette déprogrammation des opérations moins urgentes permettra donc de libérer du personnel et des lits si jamais la situation se dégradait trop violemment.
M. Chambaz ajoute par ailleurs que cette volonté de continuer constitue donc un plus gros défi que pendant la première vague, qui n’est par ailleurs pas si lointaine.
Pendant les 15 prochains jours, ce sont des mesures prises à contrecœur par les médecins qui devront enrayer la progression de l’épidémie.
Tout d’abord, les visites dans les EHPAD sont interdites. En ce qui concerne les hôpitaux, chaque patient aura droit à une visite d’une heure par jours maximum et les intervenants extérieurs seront limités. S’ils interviennent pour participer aux soins, ils seront autorisés mais les autres devront attendre la levée des mesures. Quant aux accompagnants, là aussi un seul sera autorisé par patient.
Il a aussi été précisé que les mesures pourront être amenées à évoluer en fonction de la situation.
Le futur est incertain
Les médecins sont assez peu sûrs de la manière dont les choses vont se profiler dans les jours et semaines à venir. Avec le confinement, ils savaient que le nombre de personnes contaminées allait se réduire en une quinzaine de jours tandis que maintenant, seule la discipline du public pourra aider.
De plus, ils sont bien conscients que le personnel est encore très fatigué, avec une multiplication des arrêts maladie de courte durée qui chamboulent les équipes. La première phase a en effet épuisé les ressources de remplacement, ne laissant disponible à l’heure actuelle que la réserve sanitaire et les médecins de ville qui pourront éventuellement prêter main forte. Des professionnels d’autres établissements ont aussi été identifiés afin qu’ils puissent ouvrir des lits de réanimation si nécessaire.