Le collège du Chéran se mobilise contre le harcèlement scolaire

Chaque année depuis 2015, l’Education nationale organise la journée de lutte contre le harcèlement scolaire. Ce phénomène grandissant est un véritable fléau dont il faut mesurer l’impact : des centaines de milliers d’élèves en sont victimes, avec des conséquences parfois tragiques. Dans le cadre de cette journée qui s’est déroulée le jeudi 9 novembre, le collège du Chéran s’est mobilisé durant une semaine entière. Diverses actions de prévention et de sensibilisation ont été mises en place par une douzaine d’élèves du Conseil de la vie collégienne (CVC) et leur référente «lutte contre le harcèlement».

En vert… et pour tous !

Au programme : concours d’affiches, avec participation au prix national «Non au harcèlement» ; fabrication et distribution de plus de 600 rubans verts (couleur officielle) ; menu «vert» à la cantine ; dress code vert lors de la journée nationale ; réflexion autour de chansons abordant la thématique du harcèlement, mise à disposition de divers ouvrages au CDI, vente de gâteaux verts dont les bénéfices permettront la création de projets tout au long de l’année ou encore distribution d’une fiche d’engagement pour que tous les élèves volontaires puissent se rassembler dans une «team». «L’objectif sera de mettre en place des pistes de réflexions et d’actions afin de les former sur comment réagir face au harcèlement» explique Barbara Laurent, référente au sein du CVC. Cela consistera à apprendre aux élèves à déceler certains signes, à quels comportements et réflexes adopter vis-à-vis d’un harcelé ou d’un harceleur que ce soit dans l’enceinte du collège ou en dehors, etc. Cette «team» aura également pour projet d’écrire un scenario puis de tourner une vidéo afin de participer au concours du clip national «Non au harcèlement» 2023-2024.

«Il faudrait que les victimes n’aient pas honte de parler»

Les élèves du CVC ont expliqué les raisons de leur mobilisation, en faisant part de leurs questionnements et de leurs attentes. Tous, avec beaucoup de lucidité et d’altruisme, se disent sensibles à ce sujet «dont on entend de plus en plus parler», notamment avec le phénomène dévastateur du cyberharcèlement, et qui comme ils le soulignent «peut mener au suicide». Les adolescents ont tour à tour pris la parole, unanimes sur la nécessité d’«aider les autres» : «j’aimerais qu’on arrive à arrêter ça», «il faudrait que les victimes n’aient pas honte de parler», «c’est très grave, ça peut vraiment faire souffrir», « ça ne devrait pas exister», «chacun est comme il est, ça ne regarde que lui », «un humain ne devrait jamais connaître ça dans sa vie», «il y a quand même des morts, c’est atroce»… A la question «connaissez-vous ou avez-vous connu des harcelés ? », tous ont répondu par l’affirmative. Le harcèlement se révèle sous différents aspects : il peut s’agir de violences verbales, psychologiques ou physiques. «Ca peut être des insultes, des moqueries, de la discrimination», «c’est de la méchanceté répétitive qui a pour but de faire mal » constatent les adolescents. «Le pire, c’est que certains pensent qu’ils l’ont certainement mérité».

«Ne pas réagir, c’est en quelque sorte être complice»

«Le plus souvent, le harcèlement se dissimule derrière des violences qui s’accumulent jusqu’à susciter un sentiment de honte, de persécution et d’isolement chez l’élève harcelé» peut-on lire sur le site du ministère de l’Education nationale. En France, un élève sur neuf serait victime de harcèlement.

Selon les collégiens rencontrés, plusieurs raisons peuvent mener au harcèlement : attirer l’attention, s’imposer, avoir besoin de rabaisser, se venger, avoir été soi-même une victime ou être soi-même mal dans sa peau : «on peut toujours trouver un prétexte… et puis il y a aussi l’effet de groupe». Chacun d’entre eux se dit prêt à aller parler à un adulte s’il se rend compte de quoi que ce soit : «Ne pas réagir, c’est en quelque sorte être complice».

3018 est le numéro d’écoute pour les victimes et les familles (numéro gratuit, anonyme et confidentiel disponible 7j/7, de 9h à 23h).