Le don de soi

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Jean-Pierre Nouzille, ethnomédecin aixois (qui pratique des médecines traditionnelles : médecine chinoise, acupuncture), a fondé cette association en 2015, afin d’apporter un soutien médical aux populations défavorises, en Inde et au Cambodge.

Dans l’humanitaire depuis 2005, c’est un peu par désillusion du capitalisme des grandes ONG, que Jean-Pierre Nouzille a fondé son association, qu’il veut vertueuse avec les dons qui lui sont faits. Il est alors en Afrique, lorsqu’il réalise sur le terrain, l’absurdité de l’aide qui se veut “humanitaire” : “Rapidement, j’ai vu que nombre d’entre elles, dépensaient beaucoup d’argent pour la logistique et je ne trouvais pas cela normal : pour se payer des 4*4 climatisés, des palaces, et je ne trouvais pas cela juste.”, explique Jean-Pierre Nouzille. En 2007, il fonde une première association en Inde, pour pouvoir travailler différemment. Quand il fonde par la suite AMTAO, il émet le souhait que tous les dons financiers apportés par les différentes actions de l’association : concerts, conférences, sorties, soient utilisés aux services des populations à hauteur de 86.7%, le reste servant au fonctionnement administratif. Aucune association dans le domaine de l’aide humanitaire médicale, ne fait cela à l’heure actuelle. Jusqu’à la pandémie, AMTAO organisait deux voyages par an, comme celui qui aura lieu en novembre prochain. Chaque bénévole paye à 100% son voyage, ses frais de logement, sa nourriture. L'association n’y participe pas. “L’argent n’est pas pour nous, il sert à financer des opérations, acheter des traitements ayurvédiques bio aux classes défavorisés, soutenir les ONG locales. J’ai fait de la médecine pour pouvoir faire de l’humanitaire, c’est ma passion. Je ne pensais pas faire un jour du cabinet.”, déclare notre médecin.

AMTAO sur le terrain

C’est en petite équipe de 7 personnes, qu’ils vont partir pour trois semaines à Bénarès en Inde, ville sainte mais également la plus pauvre du pays, de 6.000.000 d’habitants, coordonner les ONG locales et leur apporter des dons en nature également, car certaines denrées médicales sont introuvables sur place, pour pouvoir soigner un maximum de personne. Jusqu’à la pandémie, ils géraient également un dispensaire, qui depuis à fermer. Sur place, l’équipe d’AMTAO coordonne cinq ONG, avec du personnel indien. L’avantage c’est que chacune d’entre elles, travaille avec des publics différents : femmes brûlées, lépreux, aide à la scolarisation des enfants des bidonvilles, épileptiques, enfants dénutris, autistes. “Aider ceux qui aident, est la devise d’AMTAO. Le but c’est de les soutenir, ils savent faire leur travail, on n’a rien à leur apprendre. Par contre, on les forme également en ostéopathie, en acupuncture par exemple. Cette année, on va acheter pour une association qui aide les handicapés, un rickshaw électrique pour pouvoir les transporter, cela va leur faire faire des économies incroyables (tricycle locale, dont l’origine est le tuk-tuk thaïlandais)”, ponctue Jean-Pierre Nouzille. L’idée de relancer un nouveau dispensaire, uniquement en médecine naturelle ostéopathie, médecine chinoise et ayurvédique, est un des voeux les plus cher du médecin. “Avec peu d’argent, on peut faire énormément en Inde. 10€ c’est cinq mois de traitement ayurvédique bio, pour un enfant dans les bidonvilles. On n’a financé une opération qui a couté 200€ pour une petite fille qui avait une tumeur au cerveau. On n’a pas des gros budgets, car on n’est une petite association, mais on fait énormément de choses. C’est cela qui est enthousiasmant.”, explique Jean-Pierre Nouzille.

 

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