Le festival des Nuits Romantiques a encore de belles partitions à jouer
La 29e édition du festival a mis en lumière un couple mythique de la musique classique, les Schumann ; avec Clara Schumann reconnue comme la première femme virtuose de l’histoire du piano et Robert Schumann, un génie dans la composition musicale classique. Ce festival marque aussi la fin d’une collaboration de quinze ans avec Pierre Korzilius à la direction artistique. Rencontre avec ce professionnel passionné, ancien directeur de l’auditorium du musée d’Orsay et actuellement directeur du pôle arts et culture du Collège Bernardin depuis 2021.
Un festival exigeant qui propose des oeuvres rares et grand public
«On a toujours pu garder la ligne thématique du festival, à savoir mettre un compositeur à l’honneur chaque année et construire un programme autour de son oeuvre», explique Pierre Korzilius, directeur artistique du festival. Malgré la pandémie de Covid-19 en 2020, le festival a continué son expansion en développant de nouveaux projets. «On a développé les actions culturelles, les animations avec les scolaires et les structures spécialisées», confie Pierre Korzilius. II a assuré la programmation artistique du festival de 2009 à aujourd’hui. Comme il le dit si bien, «commencer quelque chose est facile, mais le quitter l’est beaucoup moins». Aujourd’hui, le festival présente des finances saines, avec un équilibre entre les subventions publiques et les recettes de la billetterie, ce qui est assez rare pour ce genre d’événements. «Le Département, la Ville et la région Auvergne-Rhône-Alpes sont des partenaires historiques fidèles», ajoute-t-il. En moyenne, 200 000€ de budget annuel sont nécessaires pour organiser le festival, avec une participation observée d’environ 4 000 spectateurs par an. Cette 29e édition, qui s’est déroulée du 28 septembre au 5 octobre, est une vraie satisfaction pour le directeur artistique et l’association, un «clap de fin» fait en beauté.
Nemanja Radulovic et le festival, une histoire d’amour de la musique classique
«J’ai rencontré Nemanja quand j’étais directeur de l’auditorium du musée d’Orsay. Il était adolescent et déjà à l’époque, il avait une très belle maitrise du violon. Je voulais qu’il vienne au festival, il est venu à plusieurs reprises interpréter des répertoires classiques. C’est devenu une mascotte : dès qu’il vient, les concerts du festival sont plein», déclare Pierre Korzilius. Parmi tous ses souvenirs et anecdotes, le directeur artistique retient le concert dans les thermes, un défi réalisé haut-la-main où «Nemanja Radulovic a joué les pieds dans l’eau, accompagné par les musiciens qui étaient au bord de la piscine des thermes pendant que les festivaliers profitaient du concert, en maillot de bain dans la piscine», raconte-t-il. Un autre souvenir marquant, c’est lorsque le compositeur à l’honneur était Richard Wagner. «Il n’a écrit que des opéras et nous ne sommes pas un festival d’opéra. Mais on a décidé de le faire, de le rendre accessible et on avait imaginé un concert où les musiciens de l’orchestre symphonique ont joué toutes les ouvertures des opéras composés par Wagner. Le concert avait duré plus de deux heures et il était commenté par Corinne Schneider de France Musique. C’était du jamais vu», se souvient Pierre Korzilius.
Et après ?
«Au niveau artistique du festival, je souhaiterais trois choses : qu’il y ait plus de concerts, que le nombre de spectateurs double et qu’il soit possible de programmer un concert en plein air», confie Pierre Korzilius. Dès 2025, la programmation va être assurée par le nouveau directeur artistique, qui n’est autre que Philippe Bernhard, ancien violon du quatuor Modigliani. Il assurera la programmation artistique de la prochaine et trentième édition du festival. Les dates et le thème sont d’ores et déjà annoncé : le festival donne rendez-vous aux spectateurs du 27 septembre au 5 octobre 2025 pour découvrir l’oeuvre musicale du compositeur russe Tchaïkovski.
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Pierre Korzilius est le directeur artistique du festival depuis 2009. Il laisse sa place à Philippe Berhnard. (©DR)
