Le futur parking silo en centre-ville ne fait pas l’unanimité
Jeudi 22 septembre, les élus se sont réunis salle des Conseils de l’Hôtel de Ville, pour le conseil municipal de rentrée après la pause estivale. Une quinzaine de points étaient à l’ordre du jour, parmi lesquels le projet de parking silo en centre ville qui est loin de faire l’unanimité.
188 places sur 4 niveaux
L’emplacement retenu pour la construction de ce futur parking se situe secteur Salteur et aura la configuration suivante : 4 niveaux (avec 7 demi-niveaux dont une partie semi-enterrée) qui compteront 188 places dont certaines seront dédiées au rechargement électrique et au stationnement vélos/motos. L’ouvrage aura deux hauteurs distinctes, 9,95 mètres côté rue Pierre Salteur et 10,44 mètres côté rue de l’Annexion. Une zone dédiée aux piétons devrait être réalisée. Le démarrage des travaux est prévu courant 2024. Le projet, dont le coût estimatif s’élève à 5 345 000 euros TTC, a suscité de vives réactions au sein de l’opposition.
5 votes «contre»
Les élus de la liste «Rumilly Albanais 2020 une autre Ambition» ont voté «contre» ce projet que Pauline Orso- Manzonetto Marchand a qualifié d’aberrant et qui va, selon elle, encore plus encombrer le centre-ville : «Si les Rumilliens se sont rués sur les J’yvélo, c’est qu’ils ont certainement moins envie de rouler en voiture. Cela n’aurait-il pas été plus judicieux d’analyser d’abord les modes de déplacement ?». Elle a également souligné l’aspect dangereux pour les piétons de cet emplacement situé entre un collège, un lycée et une école, avant de conclure : «A l’heure où l’on pinaille sur chaque centime, on se demande d’où vont être sortis ces 5 millions d’euros qui d’autre part pourraient être investis ailleurs».
Jean-Marc Truffet, adjoint chargé de l’urbanisme et des travaux, a insisté sur l’utilité de ce futur parking, «les études ont démontré que c’était une nécessité, en sachant que la sortie côté rue de l’Annexion évitera certainement les double-files en nombre», ajoutant que «la plupart des commerçants demandent des places, donc à un moment il faut agir».
Christian Dulac, de la liste d’opposition «Rumilly Albanais 2020 une autre Ambition», a aussitôt rebondi : «Nous sommes conscients qu’il faut des places en centre-ville pour les commerçants. En revanche, un parking de cette ampleur-là ne résoudra pas les problèmes de circulation. Je pense qu’il aurait fallu faire les choses dans le bon ordre : d’abord penser à des solutions pour ne plus que ça bouchonne et ensuite construire un parking».
«Répondre à des besoins inhérents actuels»
Selon Jean-Marc Truffet, parking ou pas, le flux de voitures ne s’arrêtera de toute façon pas. «Evidemment que les déplacements doux, c’est idéal et j’espère qu’ils vont se développer, néanmoins les gens amènent quand même leurs enfants à l’école et vont faire la plupart de leurs courses en voiture. Je pense que les différents modes de déplacement doivent être complémentaires, ce n’est pas l’un ou l’autre mais l’un et l’autre».
Quant à la liste «L’engagement pour Rumilly», Philippe Hector a confirmé le vote «pour» ce projet qui faisait partie de son programme électoral, soulignant toutefois la nécessité de bien penser et anticiper le sens de circulation dans cette zone proche d’établissements scolaires, et de réfléchir à un équilibre entre les zones bleues et les zones blanches pour entre autres lutter contre le phénomène des véhicules ventouses. Son colistier Serge Bernard-Granger a ajouté que la vraie finalité de ce parking devra être de «favoriser la piétonisation en centre-ville avec la nécessité d’une gestion dynamique du stationnement».
A l’issue du débat, Christian Heison, maire de Rumilly, a précisé que la volonté politique n’est pas de ramener des voitures en centre-ville mais de «répondre à des besoins inhérents actuels», avant de conclure : «Il faudra que l’on puisse mesurer l’impact de ce parking ensemble, la manière dont il fonctionne et si besoin faire des ajustements. Toutes les hypothèses sont envisagées, y compris la possibilité d’un parking payant un jour. Concernant les différents modes de mobilités, nous avons J’ybus, J’yvélo et nous aurons peut-être un jour J’ymarche».
Attribution d’aide pour deux entreprises du centre-ville
Parmi les autres points à l’ordre du jour figuraient le dispositif d’aide au développement des entreprises du commerce, de l’artisanat et des services avec points de vente, en partenariat avec la Chambre de Commerce et d’Industrie de la Haute-Savoie missionnée pour l’instruction des dossiers. 2 entreprises bénéficieront ainsi d’une aide : L’EURL «Les Mots en Cavale» qui souhaite développer son activité en séparant la partie papèterie, jeux, jouets, cadeaux, carterie de la partie librairie, grâce à l’acquisition d’un local commercial, recevra 15 000 euros, et l’entreprise Croque-Levain, qui installe sa boulangerie bio dans les locaux de l’ancienne boulangerie Ducret et qui devrait ouvrir fin octobre, s’est vue attribuer 25 000 euros. L’aide de 5000 euros accordée à la SAS épicerie Saudade en avril 2022 a été annulée car les conditions requises n’ont pas été remplies.
800% d’augmentation à venir sur le gaz
En fin de séance, Eddie Turck- Savigny, adjoint en charge des finances, a fait un point sur la situation du budget de la Ville, précisant que le budget d’investissement se portait pour le moment bien. Les prévisions de dépenses sont quant à elles inquiétantes pour la fin de l’année, du fait de l’inflation qui touche l’ensemble des postes de dépenses. Concernant la crise de l’énergie, une forte hausse avait été anticipée et intégrée au budget prévisionnel (+30 % pour l’électricité, + 12 % pour le gaz, + 7 % pour les carburants) mais cela ne suffira et plusieurs pistes sont envisagées pour ne pas dépasser le budget : plan sur l’éclairage public (coupure éventuelle entre 23h et 5h), baisse des températures dans les bâtiments publics (bureaux, salles de sport, gymnases, etc.).
Les contrats de gaz arriveront à échéance à la fin de l’année et les propositions faites à la Municipalité concernant le renouvellement début janvier font monter la facture de 330 000 euros environ à 2 500 000 euros soit 800% d’augmentation. «Cela nous inquiète évidemment pour la collectivité, pour les ménages et j’ai une inquiétude très particulière pour l’environnement économique car à ce taux-là, quelle entreprise va pouvoir continuer à travailler ? Nous sommes dans une turbulence démente et une nouvelle aventure nous attend dès janvier».