Le grand défi de Patrice Sulpice

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Ancien numéro 1 mondial de cyclisme sur piste, Patrice Sulpice vient de se lancer un impressionnant défi. Privé de l’usage de ses jambes depuis un  accident en compétition en 1995, il souhaite participer aux 24 Heures du Mans.
L’objectif peut sembler lointain. La participation de Patrice Sulpice à la mythique course automobile du Mans est fixée à 2024. Mais, car il demeure un sportif de haut niveau malgré son handicap, l’Aixois, qui vit désormais à Cusy, a planifié les moindres détails du programme devant le mener à son grand défi. Il s’est entouré d’une équipe de spécialistes. Une voiture de compétition, une Mitjet 2 litres, a été spécifiquement adaptée. Un calendrier permettant une montée en puissance a été imaginé. La première apparition en compétition aura lieu les 18 et 19 octobre à Magny-Cours dans le cadre du championnat «Ultimate Cup Series».
«Patrice est resté le sportif hors norme qu’il était au début des années 1990. Physiquement, il est impressionnant. Toutes les personnes associées au projet le disent», assure Yves Perret, en charge des relations publiques du Patrice Sulpice Racing. «Il a toujours été passionné par l’automobile. Son projet est cohérent», affirme Jean Sulpice, le frère de Patrice.
«Je me lance ce défi de fou par amour de l’automobile et par amour du sport», témoigne Patrice Sulpice qui a eu le déclic en visitant le musée automobile des 24 Heures du Mans. Depuis le début de l’année 2019, le néo-pilote a franchi pas mal d’étapes, sur simulateur puis sur circuit pour valider ses qualités de pilotage et ses capacités physiques.
Le projet a un bel accent savoyard. Fusalp (Annecy), Sulpice TV (Chambéry) et l’Auberge du Père Bise (Talloires) figurent parmi les premiers sponsors de la Mitjet 2 litres préparée par l’écurie Cool Racing basée à La Roche-sur-Foron.   
Une quête qui dépasse 
le sport
«Le choix de la Mitjet pour débuter est liée à la rencontre avec Patrick Barbier, le patron du Cool Racing, une «top» équipe basée juste à côté. Je n’ai pas d’inquiétude sur l’aspect sportif mais j’en ai sur ma capacité à mobiliser autour de moi pour réunir les partenaires et les budgets pour rouler, pour progresser et pour aller jusqu’aux 24 Heures du Mans », explique Patrice Sulpice.
Le Savoyard s’est toujours entretenu physiquement, pour diminuer les conséquences de sa paralysie. Désormais, il s’astreint à trois séances de musculation par semaine pour préparer son corps à l’impact de la vitesse et de l’enchaînement des virages à haute vitesse. «Sur le vélo, je n’avais pas d’appréhension face à la vitesse. En voiture, mon approche est la même. Je ne suis pas le premier «PMR»(1) à faire de la compétition automobile. Il existe des repères, mais je ne regarde pas trop car je souhaite me concentrer sur mon projet. Le Mans en 2024, c’est l’objectif qui nous tire tous vers le haut, mais avant de prendre ce départ, il faudra passer les étapes les unes après les autres. Je m’engage en Mitjet pour apprendre. Je reste humble. Après vingt-cinq ans passés loin du sport, il y a une quête qui dépasse le sport», constate Patrice Sulpice.   
 
(1)PMR : personne à mobilité réduite.

 

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