Le Mouvement Région Savoie appelle à la démocratie en Savoie
Le 19 octobre, le Mouvement Région Savoie (MRS), parti appelant à plus d’autonomie et à la réunification des deux Savoie, a tenu une réunion publique à la mairie d’Entrelacs. L’objet de cette réunion était «Comment s’impliquer pour la démocratie en Savoie ?»
C’est donc après un hommage à MM. Simeoni et Comunod, deux figures du régionalisme corse et savoyard, que la réunion a pu commencer. Laurent Blondaz, président du MRS s’est d’abord interrogé sur l’existence de la démocratie en France à l’heure actuelle. Selon lui, l’exécutif a totalement pris le contrôle des pouvoirs législatifs et judiciaires alors qu’il est lui-même sous le contrôle des organismes financiers, tout comme les médias.
De plus, les parties « annexées » de la France sont sous les ordres de l’oligarchie parisienne. Il reconnait cependant qu’il existe des communes où les maires exercent un pouvoir autoritaire et technocratique, sans citer de nom.
Toujours selon M. Blondaz, la Savoie a une vieille tradition démocratique au niveau des communes avec leur mention depuis les années 1730, soit bien avant la Révolution française. Il cherche aussi l’inspiration de l’autre côté du Léman avec une Suisse qui devrait servir d’exemple.
Le point principal abordé dans cette réunion est l’urbanisation. Selon plusieurs Alain Bexon et Raymond Bardet, l’urbanisation actuelle a tendance à dénaturer les paysages savoyards d’origine. Pour eux, il faudrait un urbanisme qui reste cohérent avec le patrimoine, à préserver, et cesser de détruire l’architecture savoyarde d’origine.
M. Bardet ajoutera qu’il faudrait que les nouveaux arrivants qui viennent d’en-dehors du territoire puisse s’intéresser au-dit territoire. avec, par exemple, des cours d’instruction civique aux nouveaux entrants dans le conseil départemental pour savoir où ils sont et l’histoire du département.
Daniel Ibanez, opposant au Lyon-Turin a lui regretté le «déficit de prise en charge» contre le projet.
Le dossier aurait été remis en cause par les plus hauts fonctionnaires publics mais, malgré ça, les opposants ne se sont pas emparés des critiques. Il remarquera aussi le fait que les opposants en question ne se sentent pas forcément légitimes et n’osent ainsi pas répondre aux «mensonges éhontés» de certains.
Pour François Alfonsi, eurodéputé corse, «il faut faire vivre un sentiment savoyard en Savoie». En effet, il faut que les élus du territoire puissent s’exprimer afin d’éviter des spoliations.
Pour reprendre le thème du Lyon-Turin, il dit que personne ne s’intéresse à ce qu’il y a entre ces deux villes. La Savoie se retrouve donc obligée d’accepter ce qui lui est imposé, sans trouver de voix pour se dresser contre le pouvoir central. Anti-jacobin et pro-décentralisation, il insiste d’ailleurs sur le fait que le pouvoir doit être partagé entre plusieurs niveaux afin d’être mesuré.
Il dit d’ailleurs que « La France a besoin de contre-pouvoirs territoriaux ». Ces contre-pouvoirs seraient incarnés par des personnes ayant à cœur de préserver le patrimoine local en faisant obstacle aux projets nationaux qui ne vont pas dans le sens du patrimoine local.
M. Blondaz a ensuite fermé la réunion en disant que le MRS n’est pas ce qui compte le plus. C’est plutôt tout le mouvement qui existe autour de l’autonomie des Savoie qui tient à cœur aux membres et sympathisants.