Le parcours de la flamme

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Parti d’une idée originale l’année dernière, le parcours de la flamme du soldat inconnu sera à sa deuxième édition en Haute-Savoie, et nul part ailleurs. Après l’édition 2020 qui avait vu la flamme monter au plateau des Glières, le 27e Bataillon de chasseurs alpins réorganise cette année un relais en Haute-Savoie pour le 11 novembre 2021. Cette fois, grâce à l’allégement liées restrictions face au Covid19, le relais prend une plus grande ampleur et la population haut-savoyarde pourra s’y joindre. « Il y a un relais entre Verdun et Paris qui se fait depuis le centenaire de l’armistice. Mais ce genre de manifestation, je pense que nous sommes le premier département à le faire, et j’espère que nous créerons des émules » commente le Colonel Vincent Minguet, chef de corps du 27eme Bataillon de Chasseurs Alpins.

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Le principe

Un détachement du 27e BCA se rendra à Paris pour recueillir la flamme et la ramènera au quartier Tom Morel, avant qu’elle soit dispersée aux quatre coins du département pour quatre relais distincts. « Toutes les compagnies ou presque du Bataillon participeront cette année au parcours, qui partira de différents points du département. Mais j’ai encore du monde en permission, ou en opérations extérieures. Même avec un effectif réduit, nous avons dû adapter les traces de ce parcours.  Avec le colonel Morel, nous en parlions déjà depuis longtemps de relever ce défi, et il; s’est concrétisé l’année dernière. Cette date du 11 novembre, qui est souvent un peu triste un peu confidentiel le concentré beaucoup autour du monde des anciens combattants, il faut lui redonner une vie une identité pour que cela continue. C’était l’idée de rajeunir, de donner du sens pour les plus jeunes, d’un travail collectif. Nous retrouverons bien entendu les anciens combattants, mais aussi les jeunes, par le biais des écoles, qui se joindront à nous sur le passage de la flamme, voir courrons avec nous sur certaines distances » commente le Colonel Minguet.

Ces quatre relais traverseront plusieurs communes de Haute-Savoie pour leur transmettre la flamme afin que chacune d’entre elles puissent rendre hommage aux militaires morts pour la France, unies symboliquement par la même flamme.

« Nous avons du réduire deux traces du parcours pour des raisons d’effectif. Mais dans l’ensemble, ce seront des Chasseurs Alpins du 27, avec un renfort de l’Ecole Militaire de Haute Montagne pour la partie de la Haute Vallée de l’Arve. On se relaye sur des équipes de cinq à six chasseurs alpins. Sur certains tronçons, les forces de secours, de l’ordre seront englobées à la course. Et sur certains tronçon, des écoles ont pris contact avec nous pour participer aussi à cette course. On espère que sur les bords des routes, ou aux monuments aux morts où la flamme sera transmise aux associations locales des anciens combattants, la population répondra présente » commente le Colonel Minguet.

Le parcours de la flamme du soldat inconnu a été monté comme une opération avec un groupe de travail qui s’est mis en marche bien en amont de la date et qui a dû rentrer en contact avec les élus, associations du département. « Nous avons  un time-line a respecter, pour cette journée. Nous avons reçu aussi le soutien du SDIS 74 pour la partie assistance, et la gendarmerie pour la sécurité. Certaines villes ont été déçues car on ne passe pas chez elles. Ce relais à vocation à se reproduire, et nous serons amenés à changer les itinéraires. Les quatre parcours représentent plus de 300 km. Et je pense que l’année prochaine, nous dépasserons les 400 km » commente le Colonel Minguet.

Compte à rebours

Le mardi 9 novembre, un détachement se rendra à Paris pour le ravivage de la flamme du soldat inconnu, qui se déroule tous les soirs à 18h30 sous l’Arc de Triomphe. La flamme sera rapatriée au Bataillon, et sera veillée jour et nuit jusqu’au 10 novembre. « Ce sera essentiellement des Chasseurs Alpins qui exécuteront cette mission, mais il y aura aussi certains élèves des classes de défense qui participeront aussi à cette veillée » souligne le Colonel Minguet. La flamme partira à Vallorcine et à Thonon le 10 novembre pour débuter le relais car ce seront les deux plus grandes traces. Les autres partiront eux le 11 novembre au matin des différents points, pour arriver sur Annecy qui sera le point de rendez-vous final des traces. « A 16 heures une cérémonie de plus grande envergure se déroulera aux anciens Harras d’Annecy. Et ce pour plusieurs raisons. L’année dernière il n’y a pas vraiment eu de commémorations pour le 11 novembre, et nous sentions un réel besoin des associations du monde des anciens combattants et de mémoire, de faire quelque chose. Cela se passera par une prise d’armes, avec notamment sera mis à l’honneur le détachement qui reviens de l’opération Barkhane au Mali, et sa dissolution » commente le Colonel Minguet.

Anciens combattants, pompiers, gendarmerie, écoliers, et portes drapeaux seront présents avec une nouveauté, « des participants de l’école des jeunes porte drapeau. En effet c’est innovant, peu de départements mettent en place cette spécificité. Une quarantaine de jeunes, des collégiens, qui ont suivi une instruction pour être porte drapeau, à la fois protocolaire, mais aussi en terme de sens et de signification. Une formation citoyenne, qu’est ce que la mémoire, qu’est ce qu’on célèbre, certes l’Armistice, les Morts pour la France, mais également tout le message de cette mémoire que l’on transmet, de ces valeurs ».

Parmi les partenaires, le Bleuet de France et l’ONAC qui oeuvrent pour les blessés de guerre, pa la vente de Bleuets ce 11 novembre, et ces associations ont besoin de ces fonds car les périodes de covid ont été néfastes. Autre gros partenaire, le Conseil Départemental qui soutien le Bataillon dans cette démarche. « Nous avons choisi un tronçon pour centraliser les autorités ou partenaires qui voudront participer. Des chefs d’administrations, de l’éducation Nationale, des parlementaires aussi et d’autres qui ont décidé de nous rejoindre le 11 novembre en fin de matinée, où nous partirons du Col de Bluffy pour descendre vers le lac. J’ai dû rappeler à mes équipes que certes le rythme Chasseurs Alpins ne pouvaient pas correspondre à tout le monde. C’est pour cela que nous avons choisi un petit itinéraire pour tous pour que la fête soit belle ».

L’actualité du Bataillon

Lors de sa prise de commandement cet été, le Colonel Vincent Minguet a découvert un Bataillon presque vide. Un détachement de plus de 400 Chasseurs Alpins était déployé dans le cadre de la force Barkhane au Mali. « Ils sont tous rentrés depuis peu. Mais j’ai une grosse compagnie qui est sur la seconde phase au Mali encore, la force Takuba (nouveau nom donné pour l’opération qui regroupe une coopération européenne des armées par le biais de forces spéciales). Le premiers sont rentrés. J’ai encore deux sections, une au Niger, l’autre en République de Centre-Afrique qui font du partenariat et de l’instruction opérationnelle. Le sujet du moment est qu’une grosse compagnie est partie semaine dernière pour les Emirats Arabes Unis, et je vais les rejoindre pour la dernière semaine de l’exercice en commun qui servira de restitution par rapport aux différents entraînements qu’ils auront fait avant mon arrivée. C’est dans une zone montagneuse magnifique, avec des oueds et ouadis qui représentent des murailles de plus de 1000 mètres de dénivelé. C’est un véritable terrain montagneux qui nous conviens très bien et dans lequel on cherche à s’entrainer. Nous avons fait beaucoup de montagne froide, en Norvège, en Antarctique. Et là c’est le pendant, on approfondi notamment l’entrainement montagnard en milieu désertique et chaud. L’armée Emirienne a formé un Bataillon de Chasseurs Alpins, et j’espère que ce partenariat se renouvellera chaque année. On devrait organiser soit en France soit aux Emirats, un colloque le combat en montagne, de la guerre en montagne, que nous partagerions avec nos alliés, certaines doctrines, certains équipements. Avec la Jordanie nous avons déjà ce genre de partenariat, avec le Liban aussi qui ont des commandos de montagne. Partenariat aussi avec l’Ouganda, où là le milieu est équatorial, donc une végétation très dense, humide, mais cela reste de la montagne avec des Savoie faites spécifiques que nous maitrisons ».

2022 sera marquée aussi par la Coupe du Monde de ski Alpinisme, à Flaine, terrain de jeu du « 27 » et qui a déjà organisé plusieurs compétitions d’ordre international. « On optimise nos savoir-dire sur cette opération, qui se rajoute à l’opérationnel qui nous est demandé. Mais nous savons le faire. Nous avons la structure pour accueillir cette coupe du Monde. Cela permet au Bataillon de rayonner, de montrer que nous sommes acteur de notre Département. Ce sport, cette discipline correspond bien à nos valeurs d’engagement, de résistance, de jeunesse aussi. C’est du 6 au 9 avril 2022 ». La chasse aux partenaires est lancée, et le Département comme la Région, et certaines grosses entreprises locales spécialisées dans le matériel de montagne ont répondu présent. Le ski alpinisme deviendra discipline olympique aux prochains JO.

Côté opérationnel le « 27 » va changer de position et partira désormais en Q1, c’est à dire, fini les OPEX en plein été, c’est en période hivernale que le Bataillon sera projeté. « Dès le mois de janvier on se prépare , et toutes les compagnies iront s’entrainer dans un camps du Nord Est, Sissone, Mailly, Mourmelon. Q1 2023 ce sera fin janvier il y aura à nouveau des compagnies projetées en opérations extérieures. l’Etat Major lui aussi devrait être projeté. Je ne sais pas où c’est trop tôt pour le dire » souligne le Colonel Vincent Minguet.

Un projet dans   les cartons

Un projet est encours d’élaboration et il se voudra être assez innovant, en tout cas il a de quoi bousculer l’Etat Major. « Nous avons en effet un projet ambitieux de construction, avec un partenaire privé, d’une salle d’escalade, sur une partie du terrain du Bataillon inoccupée. C’est un manque sur Annecy d’avoir une telle structure. Mais pour nous aussi, Alpins, d’avoir un tel outil pour s’entrainer. L’escalade, c’est comme le ski alpin, elle représente beaucoup de valeurs auxquelles nous sommes attachés. Une discipline jeune, pareil qui était aussi aux JO. Je ne sais pas dans combien de temps elle va pouvoir sortir de terre. Trois, quatre ans. »

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