Le Plan d’eau pestiféré ?
De mémoire de baigneur, on n’avait jamais connu cela ! Interdiction totale de se baigner, de pêcher, de toucher simplement la surface des deux plans d’eau des Pérouses. Tout juste était-on autorisé à se promener sur les berges, voire à faire la sieste sur les pelouses. A tel point que, au début, on a cru à une mauvaise blague…
Plutôt saumâtre cette prétendue blague… Parce que, en fait, tout est parti d’une analyse effectuée par les services de l’Agence régionale de santé. Un contrôle de routine comme il s’en fait régulièrement tous les mois en période estivale, à Rumilly comme partout où les baigneurs sont invités à goûter les joies des loisirs nautiques. Pour garantir la qualité des eaux de baignade.
La précédente analyse, datée du 26 juin, avait classé le plan d’eau en qualité « moyenne », avec un taux certes un peu élevé de streptocoques fécaux, mais loin de la cote d’alerte. Les streptocoques fécaux, ce sont des bactéries dont la présence démontre que l’eau a été contaminée par des matières d’origine fécale, pouvant provenir de systèmes d’assainissement, de déjections animales (épandages agricoles, pâturages, faune sauvage, etc.) ou des baigneurs eux-mêmes en cas de forte fréquentation.
Le 6 juillet dernier, pour surveiller de près une situation un peu « limite », une nouvelle analyse a été diligentée, qui a mis en évidence une contamination beaucoup plus importante de ces mêmes germes fécaux. En effet, alors que la limite acceptable est de 100 germes pour 100 ml d’eau pour une qualité « bonne », et de 660 pour une qualité « moyenne », on en était 840 ! Largement au-dessus des quantités tolérées.
Réaction immédiate : pour éviter tout problème sanitaire, le principe de précaution s’applique. On évacue les plages, la baignade est interdite pour le moment, en attendant le résultat d’autres analyses.
Deux jours plus tard, le 8 juillet, nouveaux prélèvement et nouvelles analyses. Fort heureusement, elles ont montré un résultat beaucoup plus satisfaisant, voire un rétablissement spectaculaire de la situation, avec seulement 15 germes pour 100 ml, largement en-dessous des limites. Un résultat peut-être trop beau pour être vrai et qui demande à être confirmé.
Une nouvelle vérification était attendue en début de semaine, sans que l’on sache vraiment ce qui a provoqué cette brusque et temporaire contamination. Et si certains ont mis en cause les déjections de quelques chiens, il parait peu probable que cela suffise à expliquer le phénomène. Comme l’influence des baigneurs eux-mêmes, même si, parfois… Reste la chaleur excessive de ces dernières semaines ou un événement extérieur, sur un réseau d’assainissement, par exemple. Mais le plan d’eau étant alimenté par une nappe phréatique, là encore cela parait difficile à admettre. Il appartiendra aux services compétents de trouver une explication.
En attendant, la baignade était toujours interdite ce début de semaine, dans l’attente de résultats positifs. Mais le sort, ou plutôt les bactéries bizarres s’acharnent sur les baigneurs rumilliens. Les analyses des 9 et 10 juillet ont montré une quantité anormale de bactéries et d’autres analyses sont en cours, tandis que la baignade est toujours interdite, en attendant…
Une attente d’autant moins supportable que la fréquentation de la piscine est pour le moins encadrée pour cause de respect des consignes sanitaires. L’eau des Pérouses serait bienvenue…
RC