Le président du Département s’est rendu dans l’Albanais

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Le président du Conseil départemental de Haute-Savoie Martial Saddier s’est déplacé dans l’Albanais vendredi 5 juillet pour deux inaugurations sur le territoire de la Communauté de Communes Rumilly Terre de Savoie. L’unité de potabilisation de l’eau à Rumilly et le terrain de football synthétique à Vallières-sur-Fier ont ainsi été mis à l’honneur en présence d’élus et de partenaires.

Unité de potabilisation de l’eau

«Vous avez été très réactifs et dégourdis»

Le premier équipement inauguré par le président de la Communauté de Communes Rumilly Terre de Savoie et le président du Département est la station de traitement de l’eau au charbon actif mise en service en décembre 2023 suite à la découverte d’une forte contamination aux PFAS. Pour rappel, la présence de ces composés perfluorés (communément appelés «polluants éternels») sur deux des trois captages qui alimentent en eau potable les habitants et les entreprises de Rumilly, a été révélée au grand public à l’automne 2022. Les ressources polluées (Madrid et Broise) ont alors été déconnectées du réseau d’eau potable intercommunal et une solution d’urgence a été mise en place grâce à une interconnexion avec le Grand Annecy qui a accepté de porter secours au territoire voisin. En parallèle, une réflexion a été menée en coordination avec les services de l’Etat et en juin 2023 les travaux de construction d’une unité de potabilisation sur le captage de Madrid ont été lancés. Cet équipement est composé de deux filtres à charbon actif d’environ 20m³ chacun pouvant l’un et l’autre traiter jusqu’à 80m³ d’eau par heure soit 160m³ au total.

«Le principe de ces filtres est de retenir par absorption des molécules perfluorées» explique Fabrice Guers, chargé de mission sur la ressource en eau à la Communauté de communes. L’eau est ensuite désinfectée puis distribuée. Concernant le suivi du traitement, «des analyses sont faites toutes les semaines en entrée et sortie de chaque filtre». Il ajoute que pour l’instant «procéder à leur renouvellement n’a pas été nécessaire» car d’une part « les résultats sont rassurants» et d’autre part « l’unité de traitement n’est pas sollicitée à 100% : on est à un peu moins de 1 000m³/jour pour une capacité de traitement qui peut aller jusqu’à 3 500m³/jour».

«Elle fonctionne merveilleusement bien»

D’un coût total d’investissement de 1 455 365 € HT, cet équipement a été financé à hauteur de 41% par le Département (604 825€) et de 19% par l’Etat (274 962€). La Communauté de Communes s’est quant à elle autofinancée à hauteur de 40% (575 578€).

François Ravoire, président de la Communauté de Communes Rumilly Terre de Savoie, s’est félicité que le territoire soit «pionnier au niveau français et au niveau européen, dans ce projet innovant et inédit. Nous nous sommes lancés de façon expérimentale dans la mise en place de cette station de traitement, avec une belle réussite à la clé car à ce jour elle fonctionne merveilleusement bien». Il admet toutefois que «tous nos problèmes ne sont pas résolus : une ressource en eau a dû être abandonnée, la pollution persiste, nous sommes plus que jamais dépendants des territoires voisins pour notre approvisionnement en eau et les coûts de fonctionnement sont élevés. Mais nous pouvons être fiers du travail accompli et fiers de cette réalisation».

« Il n’y a pas à montrer du doigt l’Albanais »

Selon Martial Saddier, également président du Comité de bassin Rhône-Méditerranée, «Rumilly a essuyé les plâtres car on ne pouvait pas trouver ce qu’on ne recherchait pas et ce qu’on ne savait pas techniquement, scientifiquement rechercher. Il n’y a pas à montrer du doigt l’Albanais car si nous avons trouvé ces substances c’est parce que des nouvelles techniques d’analyse, beaucoup plus pointues, nous ont permis de les découvrir. Vous avez été très réactifs et dégourdis, sans rupture d’approvisionnement et en garantissant la qualité de l’eau». Le président du Département informe que l’Agence de l’eau, établissement public qui met en oeuvre la politique de l’eau définie par son Comité de bassin, «consacre chaque année 7 000 000€ de financement pour surveiller la qualité des eaux dont l’eau potable, ce qui représente plusieurs millions d’analyses». Il ajoute que si l’Agence de l’eau n’a pu intervenir financièrement sur cette problématique nouvelle, désormais elle le pourra : «Il m’a fallu changer tout son système de financement et c’est ce que j’ai réussi à faire il y a un mois. Les autres territoires qui seront confrontés à ce même problème pourront donc bénéficier des aides de l’Agence de l’eau, et c’est grâce à vous. Nous avons fait face à une situation qui malheureusement va arriver dans bien d’autres secteurs industriels de France. Nous allons continuer le progrès scientifique et allons trouver de plus en plus de choses, nous devrons donc à chaque fois nous adapter en nous serrant tous les coudes».

 

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