Le président François Ravoire évoque les grands projets du territoire
François Ravoire, maire de Vallières-sur-Fier, est devenu président de la Communauté de Communes Rumilly Terre de Savoie le 27 novembre dernier lors du renouvellement du conseil communautaire (suite à l’élection municipale partielle intégrale de Rumilly). En ce début 2024, il dresse un court bilan de fin d’année puis évoque les dossiers prioritaires et les grands projets pour le territoire intercommunal.
Quel bilan faites-vous de la fin d’année 2023 ?
“Le bilan, suite à l’installation du nouveau conseil communautaire fin novembre, est très court. Ce que je peux dire, c’est que nous avons la volonté commune, élus anciens et nouveaux, de bien travailler ensemble au profit de la communauté de communes et des habitants du territoire”.
“Réduire et raisonner le développement de l’urbanisme”
Comment se profile l’année 2024 ?
“De gros chantiers sont en préparation. Nous allons poursuivre les grands projets en cours que sont la station d’épuration et le centre aquatique. Nous allons également poursuivre la révision du PLUi-HM (Plan Local d’Urbanisme intercommunal Habitat Mobilité, NDLR) avec la mise en place du PADD (Projet d’aménagement et de développement durables, NDLR) durant le premier semestre 2024 qui définit les grandes orientations de l’aménagement du territoire. Si l’on garde notre PLUi tel qu’il est aujourd’hui, nous pouvons passer de 33 500 à 47 000 habitants sur le territoire ; l’idée est donc de le revoir pour réduire et raisonner le développement de l’urbanisme, à savoir les constructions dans l’Albanais. En parallèle, nous continuons la campagne de mise en place de composteurs individuels et collectifs, c’est un gros défi car nous devons réduire nos déchets : la moyenne annuelle par habitant est de 540 kg, en sachant que 30% de ces déchets pourraient être compostés pour éviter la surcharge des poubelles. Et nous allons commencer à rénover le réseau d’eau potable dont la plupart des canalisations ont plus d’une centaine d’années”.
“Nous nous donnons cinq mois pour déterminer l’emplacement définitif”
Où en est le projet de centre aquatique intercommunal ?
“Nous allons réétudier le lieu d’implantation mais ce projet de près de 15 millions d’euros est toujours là. Nous nous donnons cinq mois pour déterminer l’emplacement définitif, jusqu’en juin prochain, et pouvoir avancer. Il y a plusieurs possibilités, l’idée des Rumilliens serait de rester sur le site actuel de la piscine municipale, mais il y a quand même beaucoup de contraintes donc nous allons réfléchir ensemble sur le sujet. La plupart des élus sont d’accord pour globalement maintenir le projet dans sa configuration. Ce sera une piscine couverte, avec quelques services autour ; il faut qu’il y ait un minimum d’attractivité, sachant qu’on construit pour 40 ou 60 ans, sans que ce soit Walibi pour autant. Les travaux démarreront début 2026 pour une sortie de terre fin 2027”.
Et le projet de la nouvelle station de traitement des eaux usées ?
“Cette station d’épuration intercommunale est le plus gros projet jamais porté par la collectivité avec un investissement de 27 millions d’euros. Elle sera construite à côté de l’aire de grand passage et sa mise en route est prévue en 2027. Y seront dans un premier temps traitées les eaux usées de cinq à dix communes et à terme la quasi-totalité du territoire, en sachant que sa capacité nominale est de 51 000 équivalents-habitants. Les travaux devraient démarrer durant le premier semestre 2025”.
Pouvez-vous en dire plus sur le renouvellement du réseau d’eau potable ?
“Nous souhaitons améliorer le réseau d’eau potable, selon un planning de quatre ans à compter de cette année. Comme je l’ai dit précédemment, la plupart des canalisations de ce réseau d’environ 500 kilomètres sont vieilles de plus de cent ans. Nous ne pourrons pas tout faire, mais l’idée est d’en rénover un maximum. L'objectif est d’avoir un réseau plus fiable et de réduire les fuites. Actuellement, on doit être à environ 75% de rendement. Quand 100 litres sortent du réservoir, on n’en récupère que 75 au robinet, le reste est perdu. Au vu des problématiques de sècheresse qui s’intensifient, cela demande d’agir, en sachant que c’est de l’eau qui a été traitée pour être potable. Environ 14 millions d’euros seront consacrés à ce renouvellement du réseau”.
“Veolia n’a pas fait de relève pendant 4-5 ans mais des estimations”
Un mot sur les problèmes de retard de délivrance des factures d’eau ?
“La reprise derrière Veolia a été plus compliquée que prévue sur le secteur de Rumilly et nous subissons un manque de personnel à la fois à la Saur et dans notre service eau et assainissement. La relève a été faite sur 18 mois au lieu de 12 pour mettre en place la mensualisation auprès de chaque abonné du territoire. Il faut savoir qu’avant que la Saur reprenne, Veolia n’a pas fait de relèves pendant 4-5 ans mais des estimations. Et tout à coup on fait une relève donc oui certains montants peuvent surprendre, mais l’estimation étant toujours un peu plus basse que la relève cela fait forcément ensuite des factures d’eau plus élevées. Sans compter que de nombreux compteurs sont défectueux et donc à changer. Nous oeuvrons pour un retour à la normalité mais il faut du temps”.
Qu’en est-il des déplacements doux ?
“Nous poursuivons la politique menée et travaillons sur un schéma de covoiturage pour faciliter les déplacements depuis les communes rurales jusqu’à la ville-centre. Nous avons également validé le tracé de la véloroute pilotée et financée par la Région qui sera mise en place en 2026 et qui reliera Vallières-sur-Fier à Bloye en traversant Rumilly”.
“Nous devons nous rapprocher du quotidien de nos élus municipaux et de nos habitants”
Que souhaitez-vous apporter ou améliorer dans le fonctionnement de la collectivité ?
“Je souhaite faire redescendre la communauté de communes au sein des communes, il ne faut pas qu’elle reste cloisonnée “dans sa tour”. Nous devons nous rapprocher du quotidien de nos élus municipaux et de nos habitants. Je vais me rendre dans toutes les communes, auprès de chaque conseil municipal pour dialoguer. L'idée est que les communes fassent remonter leurs problématiques respectives. Nous avons également remis en route un exécutif, avec des réunions régulières entre le président et les vice-présidents. Nous nous voyons tous les quinze jours pour faire le point sur les dossiers de chacun et pour améliorer la communication entre nous. Le bureau des maires se réunit une fois par mois, pour évoquer les séances de conseil communautaire mais également pour parler collectivement des problèmes et des projets des communes. L’objectif est vraiment d’optimiser la communication, aussi bien les élus intercommunaux entre eux qu’avec les élus communaux et la population”.
Un mot à adresser aux 33 500 habitants du territoire ?
“Je souhaite à toutes et tous une relation apaisée avec la communauté de communes. Chaque jour les services travaillent pour l’ensemble de la population, que ce soit le portage de repas pour nos aînés, les transports scolaires et urbains, l’eau potable, l’assainissement collectif, les déchets, l’urbanisme, la petite enfance ... La communauté de communes, c’est votre quotidien. Je vous souhaite d’être positifs et que cette année soit riche et féconde pour vos projets personnels, professionnels et communaux”.
Le prochain conseil communautaire se déroulera le 29 janvier.