Le Prix du Génie Écologique pour la tourbière

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Le 8 octobre dernier, le Conservatoire d’Espaces Naturels de Savoie (CEN Savoie) s’est vu remettre le Prix du Génie Écologique pour son travail dans les marais de la Chautagne. Ce prix, remis par l’Association fédérative des acteurs de l’Ingénierie et du Génie Écologiques  (A-IGÉco) et le centre de ressources Génie  écologique  de l’Office français de la biodiversité (OFB) , avec le soutien du ministère de la Transition écologique (MTE), valorise des projets de Génie écologique exemplaires, par leur conception, par les techniques employées ou par leur intégration au contexte socio-économique local.

60Ha de terrain restaurés
Le CEN Savoie a mis du sien avant d’obtenir ce prix. En effet, ce ne sont pas moins de 60 hectares de terrains qui ont été travaillés afin de leur rendre un aspect au plus proche de l’origine, projet d’envergue qui n’a pas d’équivalent en France.
L’aspect dénaturé était dû aux drains creusés durant les 100 dernières années. Ils étaient là pour assécher les marais et les rendre cultivables, leur supprimant leurs fonctions de filtration et stockage de l’eau, ainsi que de réservoir de carbone.
Une couche de terrain a donc été décapée sur une vingtaine de centimètres, pour récupérer de la terre et reboucher les 23km de drains du terrain. Des mares ont aussi été creusées, ceci dans le but de favoriser un retour de la biodiversité, la terre récupérée allant là aussi dans les drains.

Le retour  de la biodiversité
En plus de reboucher les drains, des plantations ont aussi été effectuées. La végétation a été sélectionnée de manière à être locale et naturelle. Les graines ont été récoltées sur des parcelles voisines afin d’être dispersées à l’aide d’une machine de semis hydraulique qui les a réparties de manière homogène.
Grâce à ça, un partenariat a pu être mis en place avec des agriculteurs locaux qui viennent faucher les herbes. Ce sont donc 180 tonnes de foin, 62 d’enrubannage et 42 de litière qui ont pu être récoltées.
En parallèle, une oseraie a été effectuée, dont la récolte servira à une artisane locale qui fabrique des paniers et autres objets en osier.
Selon Caroline Salomon, chef de projet, plus d’animaux sont revenus dans les mares que ce qu’il était initialement prévu. C’est donc un point de satisfaction pour les équipes en charge de cette rénovation.

Quel avenir ?
Avant de pouvoir tirer des conclusions sur les effets de la restauration, il faudra attendre au moins deux ou trois ans que tout se soit mis en place à un rythme naturel.
Cependant, une étude est déjà en cours - les résultats devraient arriver à la fin de l’année - sur l’impact des pesticides sur le terrain. Des prélèvements ont été effectués et sont maintenant analysés en laboratoire. On saura donc de quels manières les produits phytosanitaires ont été transférés dans le sol, l’eau et les plantes ainsi que les impacts qu’ils ont pu avoir sur la nature du sol ou la structure des racines.

 

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