Le projet de parc animalier du Revard avorté !
Le collectif « Bauges en liberté » avait délégué deux de ses membres pour rencontrer la direction de l'ONF (Office National des Forêts) à Chambéry, ce jeudi 11 juin 2020.
Le but de cette rencontre était de clarifier le dossier concernant l'éventuelle création d'un parc animalier en Foret Domaniale du Revard à proximité de la porte de Crolles au Grand Plateau Nordique.
Pour rappel : Portée par un investisseur, l'idée était de créer dans la forêt domaniale du Revard, sur la commune du Montcel, un parc animalier pour la préservation d'espèces en voie de disparition, telles qu'une panthère des neiges, un ours du Tibet ou encore un loup de Sibérie, ces animaux ne vivant que dans des forêts très froides (la panthère des neiges vit à 3000 mètres d'altitude) voire polaires. Ces bêtes auraient sans doute bien transpirées dans les Bauges pendant nos étés qui deviennent caniculaires et, maintenant que nous avons de plus en plus de mal à avoir de la neige en hiver...
Le représentant de l 'ONF a détaillé le processus de lancement d'un projet de ce type en décrivant le chemin à emprunter pour sa réalisation, une longue démarche administrative de qualification.
Depuis début 2019, l'« Idée » était lancée et différents contacts établis ; le principe étant d'analyser la compatibilité de ce Parc (zoologique ou animalier) avec les objectifs assignés à la forêt domaniale au travers de son plan de gestion et son intégration dans les orientations proposées par la nouvelle Charte du Parc Naturel Régional du massif des Bauges (charte en cours de rédaction).
Après cette étape, différentes autorisations d'ordre sanitaire et environnemental devraient être délivrées par l'autorité préfectorale. Au final, le ministère de l'agriculture accorde ou non au projet sa compatibilité avec les orientations données à l'usage de la forêt dans tous ces aspects patrimoniaux.
« Toute cette procédure s'est interrompue récemment, au stade terminal de « l'idée lancée ».
Le lanceur de projet a «rendu son tablier» devant les oppositions, notamment celles du collectif : « Bauges en liberté », la tiédeur du PNR du massif des Bauges et aussi certains retraits des élus locaux. »
L'ONF, dans cette démarche, a exercé uniquement son rôle de gestionnaire, recherchant une valorisation marchande du projet pouvant assurer quelques subsides à un EPIC (Établissement public à caractère industriel et commercial) en difficulté financière depuis de nombreuses années.
Cet échange avec le responsable départemental a permis de préciser les divergences de vue du collectif sur les rôles joués par la forêt dans ces aspects écologiques, sociaux et économiques.
Sans pour autant crier victoire, la stratégie adoptée par le collectif s'est avérée efficace et il ne peut que s'en féliciter.
Néanmoin , le collectif « Bauges en liberté » se doit de rester très vigilant, car ce type de projet est relancé régulièrement !
Mais le collectif ne veut pas en rester là. Et au travers d'une réflexion de Mr Guy Rochon, retraité de l'Office National des Forêts, « La richesse d'un territoire est le résultat d'un équilibre fragile qui repose sur des valeurs de respect de l’environnement où l'homme se doit d'exploiter ses ressources avec sagesse et patience. Vivre en milieu rural, c'est accepter ce fonctionnement comprendre que la nature n'est pas quelque chose que l'on domine et à qui on peut imposer nos choix ! » ce petit regroupement de contestataires s'exprime clairement et souhaite proposer d'autres pistes à examiner pour faire connaître la forêt des Bauges.
Le plateau du Revard répond à ce type de fonctionnement et son exploitation d'une manière globale se doit de respecter cette logique de respect et de naturalité.
Les Bauges sont riches, naturellement riches et importer des loisirs tels un ZOO ou autres selon les demandes, semble risqué, et ouvre ainsi la porte à toutes sortes d'installations telles, pourquoi pas un parcours moto-cross forestier avec comme alibi la découverte de la nature, ou un camping dit sauvage au cœur de ce qu'il reste de forêt. Comment serait-il possible de refuser ces demandes après avoir accepté un zoo et son défrichement !
« Rendons aux Bauges leurs vraies valeurs, elles n'ont pas besoin de paradis artificiels, elles ont tout au naturel ! » plaidera Guy Rochon.
L'impact touristique est déjà très important sur ce plateau. 150 kms de pistes diverses quadrillent la forêt, des parkings, des bâtiments et équipements divers ont pris la place de la forêt originelle. Ce n'est pas sans conséquences sur l'écologie de ce massif.
« N'allons pas plus loin ! » dixit Guy Rochon.
Des idées et des projets !
De la petite réunion de ce vendredi 12 juin en plein cœur de cette forêt domaniale des idées ont germées pour faire vivre ce massif du Revard, en faisant découvrir sa faune et sa flore telle qu'elles sont au naturel.
L'objectif d'un développement basé sur le réel, bien dans l'air du temps pourrait répondre à une demande sociale de plus en plus forte.
Pourquoi ne pas classer en Réserve naturelle TOUTE la forêt domaniale du plateau du Grand Revard, l'associer à un sentier thématique expliquant l’évolution du milieu forestier, la découverte de la puissance du végétal...
Pourquoi ne pas organiser des visites d'alpages, de fermes, d'exploitations forestières, d’artisanat local, de découvertes de milieux particuliers (les tourbières par exemple...)
En résumé : apprendre avec des gens passionnés et passionnants, ce qu'est un territoire comme les Bauges !
La vie de ces villages : une vraie richesse à découvrir sans grillages... oups ! Sans barrières !