Le réaménagement du port des 4 chemins, aux Mottets, envisagé pour 6 M€

Lecture 5 minute(s)

Alors que le lac du Bourget manque d’anneaux et que les activités baie de Mémard devront cesser à moyen terme, Grand Lac prévoit de moderniser et d’agrandir le port des 4 chemins, aux Mottets, en y ajoutant des services supplémentaires.

Avec 2950 places réparties sur neuf communes, le lac du Bourget présente l’offre portuaire la plus importante de France en eaux intérieures. «Mais nous avons une demande de places à flot importante que nous ne pouvons satisfaire, couplée à des contraintes environnementales qui nous poussent à arrêter certaines activités humaines baie de Mémard», introduit Renaud Beretti, président de Grand Lac.

Clairement, le lac manque d’anneaux _ 1 700 personnes sont sur liste d’attente, soit une dizaine d’années _ et 80 places seront amenées à être supprimées dans les années qui viennent baie de Mémard. «Nous sommes propriétaires de tous les ports, sauf de celui de Mémard, dont l’Etat a gardé la propriété. Il nous faut de toute façon le quitter et déplacer ces 80 places ailleurs», décrit Michel Frugier, vice-président de Grand Lac chargé des ports. Outre un port à flot, Mémard abrite l’aire de carénage des bateaux à passagers. Son emplacement à côté d’un captage d’eau potable soulève le problème des risques de fuites d’hydrocarbures. «La situation n’est pas durable», estime Serge Roul, du cabinet AP Management.

100 places à flot supplémentaires

A côté de cela, le port des 4 chemins, aux Mottets, à cheval sur les communes de Viviers-du-Lac et du Bourget-du-Lac, présente des berges et installations en mauvais état. Datant de 1958, le port a été créé sous un statut hybride avec 115 places en concession de droit privé et 63 en contrat d’occupation. Grand Lac a bataillé pendant 10 ans pour faire reconnaître son statut public. Le contentieux avec les concessionnaires s’est finalement réglé devant la cour d’appel de Lyon en 2016. «Ce port, devenu public, n’a pas été entretenu de manière satisfaisante et nous réfléchissons depuis des années à son réaménagement», indique Michel Frugier.

Le programme prévoit la création de 100 places supplémentaires au sein du port à flot, portant leur nombre à 280, en installant des pontons perpendiculairement à la berge et en exploitant les deux linéaires de ponton. «Ce projet sera l’occasion de redonner à ce bassin ses lettres de noblesse en retravaillant la structure portuaire et en modernisant les équipements. Nous créerons un espace d’accueil de qualité pour les plaisanciers», annonce Sylvie Normand, responsable des ports et plages du lac du Bourget.

Une nouvelle cale de mise à l’eau centrale permettra de délester celles du Bourget-du-Lac et d’Aix-les-Bains très fréquentées à certaines périodes de l’année et générant des bouchons. Et l’aire de carénage des bateaux à passagers sera transférée de Mémard au port des 4 chemins ; elle sera également ouverte aux plaisanciers. «30% de nos plaisanciers carènent leur bateau chez eux. La seule zone de carénage, au Grand Port, est restreinte et située en milieu urbanisé», justifie Sylvie Normand.

«Si les contraintes environnementales sont trop fortes, le projet ne se fera pas»

L’installation du port à sec est envisagée à l’emplacement des trois hangars de stockage actuels (1 700 m² de hangars et 3 500 m² de terrain), où sont entreposés 130 bateaux l’hiver. Des racks seront mis en place dans les bâtiments existants dont la toiture pourrait être habillée de panneaux photovoltaïques. Le concept ? «Les bateaux sont stockés dans un lieu sécurisé. Des agents portuaires se chargent de les mettre à l’eau sur réservation. Ce procédé, très répandu sur le littoral, l’est beaucoup moins en eaux intérieures», assure Sylvie Normand. Il devrait être développé en deux temps, en commençant par 120 bateaux et ensuite 200. Les équipements entre les ports à flot et à sec seront bien entendu mutualisés. Ce réaménagement entraînera forcément une réorganisation de l’espace actuel, en termes de stationnement et de circulation.

Même si les travaux envisagés concernent des emprises déjà aménagées, limitant ainsi les incidences sur les milieux naturels, il n’en demeure pas moins qu’ils s’inscrivent dans un site sensible protégé du fait de la présence de zones humides et d’un biotope, aux multiples contraintes (loi Littoral, Natura 2000, Zone naturelle d’intérêt écologique, faunistique et floristique, zone inondable). «Il n’est évidemment pas question qu’il y ait un impact sur ce sanctuaire naturel. Si les contraintes environnementales sont trop fortes, le projet ne se fera pas. Mais ce serait dommage de ne pas optimiser ce site. Il faut trouver le bon réglage», commente Michel Frugier.

Marie-France Sarrazin

Publicité

Lire aussi

Icone

Hebdo des Savoie

www.hebdo-des-savoie.fr

Ajouter à l'accueil