Le rugby amateur en sommeil
On l’avait laissé entendre la semaine dernière, le championnat amateur de rugby 2019/2020 n’allait pas reprendre après le confinement. C’est désormais officiel, la saison est terminée. Quelles conséquences pour les clubs et notamment en ce qui concerne le RCSR ? Le coprésident Frédéric Moine, confiné comme tout un chacun, n’a pas été difficile à joindre pour faire part de ses sentiments. « L’arrêt du championnat a bien sûr des conséquences. A double titre d’ailleurs. Pour le club d’abord qui était encore en situation de se qualifier pour les phases finales et qui n’enregistrera pas de recettes pour les rencontres qui restaient à disputer à domicile. Un contexte préjudiciable aussi pour nos partenaires qui s’étaient engagés à nos côtés pour une saison complète. Ceci dit il n’y a pas que du négatif puisque l’équipe était déjà assurée de se maintenir en fédérale 1. Ce n’est pas un maintien au rabais. Avec cette saison qui s’est achevée au mois de mars, nous disposons de plus de temps désormais pour préparer la saison prochaine »
Justement, pour cette prochaine saison vous allez devoir trouver un nouvel entraîneur pour les avants, Julien Veniat ayant annoncé son départ parce que le club manquait d’ambitions ?
«Nous avons des contacts avancés pour le remplacer. Mais pas question de se précipiter. En ce qui concerne le manque d’ambitions, c’est vrai nous n’étions pas sur la même longueur d’onde que Julien et nous respectons son choix d’aller voir ailleurs. Il a fait du bon boulot lors de ses deux saisons passées au club et nous lui souhaitons la même réussite dans sa nouvelle structure. Nous avons fait un réel effort cette année pour élever notre budget qui est passé de 850 000 € à 1 200.000 € et on ne peut pas raisonnablement faire la même chose tous les ans. Il était hors de question de vouloir brûler les étapes et on s’en était ouvert très tôt aux joueurs et au staff. Cette seconde saison en Fédérale 1 sera une saison de stabilisation. On va bosser avec le même budget. Il est important de s’inscrire dans le bon alignement avec les joueurs et beaucoup l’ont compris »
Des départs significatifs ?
« Non, mais plutôt des joueurs qui s’inscrivent dans notre projet sur 3 ans. Ainsi Carquillat et Bournonville ont été les premiers à rempiler au RCSR et d’autres signatures vont suivre. On va s’efforcer cependant à réduire au sein du groupe les inégalités et opter pour des joueurs plus réalistes, à savoir des joueurs qui en dehors du rugby ont une situation familiale et professionnelle assez proche du club. Des recrues sont déjà en vue»
Vous reprenez en quelque sorte un peu la main sur le côté sportif ?
«On a su construire un groupe de joueurs intéressants et compétitifs. La montée en Fédérale 1 et le maintien l’attestent. Cela n’empêche pas quelques déceptions. Mais avec la montée en Fédérale 1, on a dû énormément travailler c’est vrai à gonfler notre budget. On s’est organisé et on s’organise toujours auprès de nos partenaires. Cela demande beaucoup de temps. Quelles seront cependant les répercutions du confinement et d’une saison écourtée pour nos partenaires, c’est difficile aujourd’hui de le savoir ? On espère rapidement stabiliser notre budget pour nous consacrer sereinement sur le sportif. L’un ne va pas sans l’autre et aucun de ces deux secteurs ne doit être sous-estimé si nous voulons avancer. On sait que la seconde saison après une accession est la plus difficile et on travaille pour faire les bons choix ».
En cette période de confinement il n’y a personne au stade ?
« Si, il y a une personne pour répondre aux appels. On a mis par ailleurs des personnes au chômage partiel. Bref, on s’adapte le mieux possible aux circonstances. On navigue à vue en attendant des jours meilleurs et la santé avant tout ».