Le Santon Savoyard, tradition de Provence adaptée au terroir

Lecture 4 minute(s)

Il y a maintenant 34 ans, en 1986, Christine Cerise inscrivait son entreprise de santons à la Chambre des Métiers. Elle avait découvert cette activité après avoir abandonné un parcours en comptabilité (qu’elle n’aimait pas) et que l’ANPE l’ait envoyée en stage dans une santonnerie à Annecy. Elle y est restée quatre ans après son stage de huit mois, jusque’à ce que l’entreprise cesse son activité et qu’elle soit au chômage. Elle a ensuite fait de la peinture sur toile et sur bois avant d’enfin ouvrir son atelier, qui est donc toujours en activité.

Une vocation découverte au hasard
L’aventure a commencé de manière assez classique, avec les personnages de la Nativité. Chrstine Cerise s’est ensuite diversifiée, proposant quatre personnages savoyards pour commencer.
C’est ce qui fit son succès puisque les clients recherchent ces figurines qui sortent des habituels modèles que l’on trouve en Provence. C’est d’ailleurs devenu sa signature.
On trouve donc une soixantaine de modèles en argile de 9cm, qui sont fabriqués en «série» et des santons habillés de 25cm, montés sur demande.
Les possibilités de personnalisation sont donc infinies puisque la créatrice peut même fabriquer des personnages à partir d’une photo, de manière à les faire ressembler à des personnes réelles.

Un travail de patience
La création d’un nouveau personnage est affaire de patience. Il y a d’abord le modèle original, qui prend trois jours à être fabriqué. Puis il faut fabriquer un moule - processus durant lequel l’original sera irrémédiablement détruit - prenant là aussi trois jours. Chaque peut alors être utilisé environ 200 fois.
Ensuite, presser une pièce basique prend environ trois heures, avant d’être enfournées pendant huit heures. Si la cuisson est si longue c’est parce que l’argile demande à être chauffée de manière progressive. Si le four montait en température trop rapidement, le matériau pourrait alors être craquelé.

Tout est fait maison
Tous les accessoires sont fabriqués dans l’atelier. Ainsi, chaque personnage bénéficie d’habits créées spécialement pour lui par Christine Cerise et son mari, Jean-Marc. Ce dernier travaille beaucoup sur la documentation, cherchant à pouvoir reproduire des accessoires les plus fidèles possibles.
Il a par exemple passé des heures sur internet avant de trouver des pages numérisées en cyrillique lui permettant de mettre un livre orignal entre les mains de la figurine d’un prêtre orthodoxe.
On notera aussi la création d’un vélo parfaitement fonctionnel, mais de 10cm, pour équiper un autre personnage.
L’atelier est donc une véritable caverne d’Ali Baba, avec des personnages ne demandant qu’à être habillés et des accessoires prêts à leur être donnés.
L’inspiration peut venir à Christine Cerise comme elle peut venir des demandes des clients. Si l’un d’entre eux demande une pièce particulière et que l’idée pourrait être transposables, alors un moule en est fait et il est ajouté à la collection.
Il y a d’ailleurs un fonctionnement presque en flux tendu, avec peu de stock. La plupart des figurines sont créées pendant le premier semestre d’année, le deuxième étant consacré à la vente. Mais il est difficile de prévoir les ventes qui vont être faites six mois plus tard, donc c’est à la commande que les petits personnages sont créées.

La Savoie dépeinte au travers des Santons
C’est donc un univers provençal totalement adapté aux Pays de Savoie que l’on trouve dans l’altier du Santon Savoyard. On n’y retrouvera pas forcément les figures habituelles mais plutôt des figures de l’historique collectif savoyard, comme un ramoneur ou un chasseur alpin en uniforme.
 

 

Publicité
Icone

Hebdo des Savoie

www.hebdo-des-savoie.fr

Ajouter à l'accueil