L’engagement inspirant de Carole Dupessey

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Pour commencer, pourriez-vous nous raconter ce qui vous a motivée, vous et votre sœur, à créer le fonds de dotation Alia en 2018 ?

La création du fonds Alia est venue d’un constat personnel. Ma sœur Martine et moi avons eu la chance de grandir dans une famille aimante, avec des parents formidables qui nous ont transmis des valeurs fortes. Cette chance, nous en avons conscience, n’est pas donnée à tout le monde. Nous avons travaillé dur pour en arriver là, mais nous savons aussi qu’il y a tant de personnes qui n’ont pas bénéficié des mêmes opportunités. Nous avons donc eu envie de redonner un peu de cette chance en soutenant des causes qui nous tiennent à cœur. Le fonds Alia, c'est notre façon de soutenir ceux qui, pour diverses raisons, n’ont pas les mêmes ressources ou le même entourage.

Vous soutenez des domaines assez variés comme la solidarité, l’environnement, la culture et le sport. Pourquoi avoir choisi ces champs d’action spécifiques pour votre fonds de dotation ?

Nous avons choisi cette diversité car elle nous permet de créer des synergies entre les associations que nous soutenons. En ayant plusieurs domaines d’action, nous pouvons faciliter des collaborations entre nos associations partenaires, ce qui enrichit les projets. Par exemple, l'association de rugby de Rumilly, que nous soutenons, peut travailler sur des projets avec des associations environnementales ou même des groupes de soutien aux seniors. C’est cette variété de thématiques qui rend notre engagement plus dynamique et plus complet. Nous souhaitons vraiment faire cohabiter ces différents domaines pour multiplier l’impact de chaque action.

Justement, parlons d’un projet qui semble vous tenir à cœur : le triporteur pour faciliter la mobilité des personnes âgées. Pouvez-vous nous en dire plus ?

Bien sûr ! Ce projet est né de notre envie d’aider les personnes âgées à rester actives et connectées à leur environnement. Nous avons l’idée d’acquérir des triporteurs, qui permettraient de transporter des personnes âgées ayant des difficultés de mobilité vers des événements ou des activités locales, comme des spectacles, des séances de cinéma, ou même des pique-niques en plein air. Nous pensons que cette initiative peut vraiment améliorer leur quotidien en leur permettant de sortir, de s’amuser et de rester socialement actifs. Pour le moment, ce n’est qu’un projet, mais nous sommes en train de le structurer pour que cela devienne une réalité.

Vous semblez également très impliquée dans le soutien aux personnes en fin de vie. Comment cette thématique s’est-elle intégrée à vos actions ?

La thématique de la fin de vie est en effet très présente dans nos actions. Cela a commencé de manière un peu inattendue, en soutenant une pièce de théâtre qui abordait ce sujet de façon touchante et respectueuse. En assistant à cette pièce, nous avons réalisé que nous pouvions faire davantage pour les personnes en fin de vie. Nous avons ensuite rencontré des spécialistes du sujet, comme Marie de Henzel, qui est une figure de l’accompagnement de la fin de vie. Cela nous a inspirés à explorer de nouvelles initiatives pour aider les personnes âgées à vivre leurs derniers moments dans la dignité et le confort, et surtout en créant des liens humains forts autour d’elles.

Qu’en est-il des projets intergénérationnels que vous avez initiés ?

Les projets intergénérationnels sont au cœur de notre démarche. Nous pensons que le lien entre les générations est essentiel pour le bien-être collectif. Nous avons soutenu plusieurs projets où des jeunes viennent dans des EHPAD pour monter des spectacles ou des activités avec les résidents. Par exemple, lors de la Biennale de la Danse à Lyon, un jeune chorégraphe a monté un projet avec des résidents d’un EHPAD, ce qui a été une expérience formidable. Ces échanges apportent une bouffée d’air frais aux personnes âgées et permettent aux jeunes de mieux comprendre et respecter les générations qui les ont précédés. C’est ce genre d’initiative qui donne du sens à notre mission.

Avez-vous aussi des collaborations avec des entreprises pour soutenir vos actions ?

Aujourd’hui, la majeure partie de notre financement vient de notre propre entreprise, le groupe Dupessey, ainsi que de nos fonds personnels, mais nous cherchons activement à impliquer d’autres entreprises. Nous souhaitons que des acteurs du monde économique nous rejoignent dans cette aventure pour pérenniser nos actions. Lors de nos conférences, par exemple, nous invitons les participants à faire des dons. Même quelques euros peuvent aider. Nous espérons que, peu à peu, Alia pourra attirer des soutiens financiers plus larges et que les entreprises locales y verront une manière concrète d’avoir un impact social positif.

Envisagez-vous d’étendre vos actions dans d’autres régions de France ?

Oui, c’est un de nos objectifs. Nous commençons par Lyon, car j’y ai des attaches personnelles et professionnelles, mais nous envisageons aussi d’élargir vers d’autres territoires, comme le Rhône et la région Rhône-Alpes en général. Nous avons récemment embauché une jeune collaboratrice qui nous aide à établir des contacts régionaux et à explorer des sources de financement locales. Cela nous permet d’avoir une base solide pour faire rayonner notre modèle au-delà de l’Albanais, tout en gardant nos racines dans notre région d’origine.

Les besoins des seniors évoluent-ils, selon vous ? Comment envisagez-vous l’adaptation de vos actions pour répondre à ces changements ?

En effet les besoins évoluent considérablement. Les seniors d’aujourd’hui ne sont plus ceux d’hier. Ils ont une vie sociale plus active, souhaitent rester autonomes, et sont souvent plus exigeants en matière de qualité de vie. Ils souhaitent aussi rester chez eux le plus longtemps possible, mais avec un accompagnement pour éviter l’isolement. C’est pourquoi nous orientons nos actions vers des initiatives qui favorisent les liens sociaux et l’autonomie. Nous pensons que des projets comme les triporteurs, les ateliers dans les EHPAD, ou même des sorties culturelles organisées pour eux, répondent bien à cette évolution des besoins.

Avez-vous déjà pu mesurer les effets de vos actions auprès des bénéficiaires ?

Nous commençons à avoir des retours très positifs. Lors des premières initiatives, comme les conférences ou les événements intergénérationnels, nous avons vu des sourires, des échanges chaleureux, et des témoignages de gratitude. C’est gratifiant de voir que nos actions ont un impact concret et immédiat sur le bien-être des gens. Nous espérons recueillir encore plus de témoignages et de retours au fil du temps pour continuer d’améliorer nos programmes et d’identifier de nouvelles pistes d’action.

Un dernier mot pour nos lecteurs ?

Ce que je voudrais transmettre, c’est que le cœur de notre mission, c’est de créer des liens humains. Que ce soit entre les jeunes et les seniors, entre les associations, ou entre les bénéficiaires et les bénévoles, nous pensons que c’est par le lien humain que l’on peut réellement améliorer la qualité de vie de chacun. Nous espérons que notre modèle inspirera d’autres initiatives en France, et nous sommes ravis de pouvoir contribuer, à notre manière, à un monde plus solidaire et plus connecté.

 

 

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