Les collèges face à la réouverture totale
Le retour à l’école obligatoire depuis lundi alors que les vacances d’été commencent le 3 juillet, tout le personnel des collèges d’Aix-les-Bains a dû s’organiser pour que les élèves puissent revenir dans les meilleures conditions.
De nouvelles contraintes matérielles
Au collège Garibaldi, Mme Feltrin, la principale, nous a indiqué être prête à accueillir chacun des élèves qui se présenterait mais a demandé à l’avance aux parents d’indiquer s’ils voulaient bénéficier du service de restauration ou non. En effet, il fallait être capable de prévoir le nombre de repas à préparer. Comme le nombre d’élèves à avoir réservé une place est faible, le chef a décidé de laisser libre cours à son imagination et à sa joie de pouvoir cuisinier de nouveau, des pâtisseries sont donc prévues au dessert ce jeudi. Ne s’attendant pas à ce que tout le monde revienne, l’équipe éducative a pu mettre en place des classes dans lesquelles les tables sont séparées et pouvant maintenant accueillir jusqu’à 25 élèves. De plus, un accueil privilégié des élèves de 6e et 5e est fait les lundis et mardis tandis que les 4e et 3e auront les jeudis et vendredis. Bien entendu, tout le monde est la bienvenue tous les jours tout de même. En plus de ces aménagements matériels, les récréations sont décalées selon les niveaux afin d’éviter les flux et du gel hydroalcoolique est disponible dans les classes alors que les lavage des mains se fait systématiquement. Au sujet des agents et des enseignants, tous revenus sauf exemption médicale, la principale à tenu à préciser que «leur conscience professionnelle les honore.»
Du côté du collège Lamartine, ce sont 90% des élèves qui étaient de retour dès lundi, les autres restant chez eux pour diverses raisons et parce qu’il était compliqué pour certains de les faire revenir pour 15 jours d’école. Là aussi, l’équipe est heureuse de retrouver les élèves, avec tous les enseignants présents. Comme le préconisent les règles, le port du masque sera obligatoire mais les classes sont organisées de manière à pouvoir respecter la distanciation sociale. Tout le monde pourra donc les déposer en classe et respirer librement. Comme la cantine est gérée par un prestataire extérieur, elle a pu rouvrir en servant des repas chauds.
À Marlioz, tout a été mis en œuvre de manière à pouvoir accueillir les élèves qui souhaitent revenir. Le mètre de distanciation ne pouvant pas toujours être respecté, le plus grand espacement possible a été prévu pour accueillir jusqu’à 30 élèves par classe, en portant le masque si nécessaire. La principale du collège, Mme Pinaud, ne s’attendait cependant pas vendredi à ce que tous les élèves reviennent. Un emploi du temps leur a donc été proposé de manière à ce qu’ils puissent venir en alternance selon celui-ci.
Au collège Jean-Jacques Perret, qui est le plus petit établissement public de la ville en effectif mais aussi en infrastructures, il a fallu s’organiser en faisant face à des contraintes matérielles particulières. En effet, la cour est petite, et le bâtiment est constitué de beaucoup de couloirs en cul-de-sac. Avec 87% des élèves de retour dès lundi, M. Villesèche, le principal, a décidé de mettre en place des emplois du temps aménagés en laissant la part belle aux activités de plein air. Cette semaine, une randonnée a ainsi été organisée et le cycle voile relancé. Pour ce dernier, il se déroule en effectif restreint et uniquement sur inscription. La section nautisme a elle aussi redémarré avec le CNVA et l’aviron. Il est à noter que la cantine n’a pas rouvert, chaque élève devant rentrer chez lui sur le temps de table. En effet, la cantine ne se prête pas aux règles de distanciation et il est difficile de prévoir le nombre de repas à commander à la cuisine centrale gérée par le Département à Chambéry.
Le personnel est fatigué, les élèves pas forcément motivés
M. Villesèche nous a indiqué avoir constaté que le personnel de son établissement est usé par trois mois de travail a distance auquel est venu s’ajouter un mélange de présentiel et de distanciel depuis la reprise des cours.
Il a aussi pu constater que certains élèves étaient revenus contraints et forcés par leurs familles, alors qu’ils auraient préféré rester chez eux. Ils ne se gênent d’ailleurs pas pour le faire comprendre, forçant les enseignants à rappeler que l’établissement n’est pas une garderie mais que le projet éducatif prend bien le dessus.
À cela s’ajoute la complexité de devoir déjà préparer la prochaine rentrée de septembre, avec à la fois les réinscriptions et les inscriptions des nouveaux élèves.
Toutefois, il a pu constater que les autres élèves sont plutôt contents de pouvoir revenir à l’école et recréer du lien social tout en se réhabituant à prendre un rythme, suivre des règles et vivre en collectivité.
