Les éboueurs en grève jusqu’à nouvel ordre

Depuis lundi et pour une période indéterminée, le ramassage des déchets n'est plus effectué sur les 28 communes de l'agglomération. En colère, les agents réclament une revalorisation de leurs salaires, une diminution de leur temps de travail et une amélioration de leurs conditions d'exercice.

Si dans certaines rues, les poubelles ne débordent pas encore, dans d'autres les détritus s'amoncellent et génèrent déjà des odeurs nauséabondes, encore renforcées par la chaleur accablante de ce début juillet. Les 46 agents du service collecte des ordures de Grand Lac sont en grève depuis lundi et le ramassage n'est donc plus effectué dans les 28 communes de l'agglomération. Il ne sera pas jusqu'à nouvel ordre. Une situation d'autant plus problématique qu'Aix-les-Bains s'apprête à accueillir des milliers de visiteurs dans la semaine, à l'occasion de Musilac. « Les organisateurs du festival ont mis en place leur propre service de collecte », informe un des agents du service de collecte des déchets, mais l'image de la ville pourrait s'en trouver dégradée...

Boulevard Lepic, devant le rond-point desservant les locaux de Grand Lac, à Aix-les-Bains, un container à ordures arborant l'emblème de la CGT annonce la couleur et des klaxons de soutien retentissent. A l'entrée des locaux, sur un coin de pelouse, les agents en grève ont pris leurs quartiers et attendent de pouvoir entamer la discussion avec les élus. Ils n'ont plus eu de contact depuis mercredi 29 juin, au moment du préavis. « Ils ont tout appris ce jour-là : que notre travail était pénible et nos conditions de travail déplorables », lâche ironiquement un employé. « Pourtant, ça fait longtemps que ça grogne », embraye un autre.

« Nous voulons de la considération et des conditions de travail décentes »

Les revendications sont nombreuses. La plus importante concerne les salaires : « Après 13 ans d'ancienneté, je touche 1300€ par mois, tout comme mon collègue qui travaille ici depuis 6 ans. Avec l'inflation, ce n'est plus possible », affirme un agent. Le service réclame une augmentation de 150€ nets mensuels et de passer de 36h par semaine à 32h30, comme leurs collègues du Grand Chambéry. « Ils effectuent un métier pénible. Ils travaillent du lundi au samedi, les jours fériés, quelle que soit la météo. Ils trimballent des containers lourds. Les chauffeurs grutiers doivent manœuvrer avec la plus grande concentration, avec la présence des voitures à côté », énumère Alain Goubet, représentant de la CGT fonction publique territoriale de Savoie, venu en soutien.

Le service réclame aussi « de la considération et des conditions de travail décentes », notamment au regard de leurs locaux. « Notre salle de pause, dans un état pitoyable, ressemble à un couloir. Elle est très petite vu notre effectif, pas nettoyée, pas chauffée, sans fenêtre, contient quatre chaises dont les autres services ne voulaient plus. Elle est accolée au garage à camions, d'où les odeurs et les rats... Nous sommes restés 15 jours sans lumière car les ampoules n'avaient pas été changées », listent plusieurs agents. « Il faut aussi qu'ils arrêtent de nous mettre la pression d'un point de vue managérial et de nous imposer nos congés », ajoute un autre. « Nous nous sentons exclus par rapport aux autres salariés », glisse encore un employé.

Quid de la suite du mouvement ? « Nous poursuivons la grève jusqu'au jour où les élus nous proposeront des choses acceptables. »

Interrogée, la communauté d'agglomération Grand Lac « ne souhaite pas s'exprimer ».

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Le service réclame un réaménagement de ses locaux, notamment de sa salle de pause...