Les éleveurs laitiers face à la chute de la consommation
Pratiquant un métier déjà relativement isolé, les agriculteurs n’ont pas forcément changé leur manière de travailler. Chez les agriculteurs laitiers cependant, le confinement a eu une effet négatif qui n’avait pas été prévu : la baisse de la consommation de fromage.
Face à cette baisse de consommation, les fromagers ont demandé aux éleveurs de baisser leur production d’environ 10% sur certains fromages et jusqu’à plus de 20% pour le reblochon.
Cependant, avec le printemps c’est quelque chose de plus compliqué puisque c’est habituellement la saison à laquelle la production est la plus élevée.
En plus, une augmentation des ventes et des prix avait encouragé les fromagers à demander une lus grande production il y a seulement quelques semaines.
Afin de pouvoir réguler la production suite à l’arrêt des quotas européens en 2015, les coopératives avaient fixé une double tarification.
Un prix A était appliqué au volume qui correspondait aux anciens quotas et un prix B, plus bas, correspondait à l’excédent. Grâce à une conjoncture assez favorable, les deux prix sont toutefois restés très proches l’un de l’autre, en faisant perdre la notion à certains.
Or, la Confédération Paysanne demande maintenant à ce que le prix B subisse une baisse plus importante que le A, ceci afin de dissuader les exploitants de trop produire.
En effet, certaines coopératives et acheteurs ne prennent pas en compte ces deux prix et demandent juste aux producteurs de baisser leur production sans que leur revenu soit garanti.
Le problème, et tout le monde en est conscient, c’est que certaines exploitations ont fait des investissements sur la base du prix régulier, une baisse trop importante entraînant une perte de revenus et donc des difficultés.
La Confédération Paysanne défend cependant l’idée que ne pas prendre en compte cette différence de tarification rendrait la vie plus difficile aux petites exploitations qui se tiennent aux exigences de baisse de production du lait.
En effet, la baisse de consommation du fromage fait que les stocks augmentent. Le prix va donc quant à lui baisser et les grandes surfaces, principal distributeur, pourraient en profiter pour exiger un prix d’achat plus bas à leur tour, pouvant potentiellement provoquer un effondrement du prix du lait.
Le moral des agriculteurs n’tant déjà pas forcément au beau fixe au vu de leurs conditions de travail qui se détériorent toujours un peu plus, cette épreuve supplémentaire vient s’ajouter à une charge déjà existante. Ils espèrent donc que le prix du lait pourra être maintenu, afin de pouvoir continuer à vivre normalement.
Du côté des viticulteurs, le confinement n’est évidemment pas simple mais la difficulté reste moindre. En effet, le printemps n’est pas la saison la plus active, qui se situe à la fin de l’été et au début de l’automne avec les vendanges. Ceci permet donc au dernier vigneron d’Aix-les-Bains de pouvoir continuer à travailler quasiment normalement, étant confinés en famille et s’occupant des vignes ensemble.