«Les enfants ont besoin d’aller à l’école !»

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Pendant les vacances, j’ai… - Non ! Ce n’était pas des vacances, tu le sais bien.
- Ah oui ! C’était des coronavacances…
Petit dialogue entre une petite écolière et sa maîtresse dans une classe de CP ce mardi. Amusant ! Mais pas que ! 
Pour ces enfants qui viennent de vivre huit semaines de confinement, certes avec « continuité pédagogique », le retour à l’école, ce mardi, avait des allures de retour de vacances. Retrouver sa classe, même quasi déserte, ses copains et copines, même peu nombreux, sa maîtresse, même masquée, c’est bon.
Ils étaient peu nombreux à revenir ce mardi à l’école Joseph Béard, malgré les précautions prises pour éviter toute contamination par le coronavirus.  
A peine un tiers des parents ont choisi de mettre leurs enfants à l’école dès ce mardi, et tous n’étaient pas là. Un peu plus d’un quart attendent de voir et envisagent d’envoyer leurs enfants en classe le 2 juin, si tout va bien. Les autres resteront à la maison, dont certains font pourtant partie des écoliers à suivre de près.

«Ça marche !»
C’est pour se faire une idée, sur place, de la réalité de ce retour à l’école que la nouvelle Rectrice de l’Académie de Grenoble, Hélène Insel (qui a pris ses fonctions en février dernier), la Directrice académique des services de l’Education nationale (DASEN) Mireille Vincent, et l’Inspecteur de l’Education nationale Jacques Damian, ont accompagné le préfet de la Haute-Savoie Pierre Lambert, le maire de Rumilly Pierre Béchet et les responsables des affaires scolaires de la commune, ainsi que la députée Véronique Riotton, pour une visite sans «chichis» de l’école Joseph Béard. 
En accueillant tout ce beau monde, le maire s’est félicité de la bonne entente qui a régné entre toutes les parties pour mettre en place les conditions difficiles imposées par le cahier des charges «sécurité». «Je n’ai pas eu beaucoup à m’impliquer. C’est le signe que ça marche bien», devait-il déclarer en forme de boutade. 
Une satisfaction partagée par la directrice de l’école Martine Picon qui a pu compter, comme ses collègues rumilliennes, sur le soutien de l’ensemble des enseignant(e)s.

En sécurité
Les tables ont été éloignées les unes des autres pour respecter les distances, en stockant une grande partie du matériel dans l’une des salles. Quatre zones de récréation ont été matérialisées afin de limiter au maximum les contacts entre les élèves. Et, pourtant, malgré ces conditions inhabituelles, dans un calme inhabituel, les écoliers travaillent… «Les enfants ont besoin d’aller à l’école». Pour la Rectrice de l’Académie de Grenoble, si rien n’avait été fait entre le mois de mars et le mois de septembre prochain, « ça aurait été catastrophique » pour les écoliers. «Il faut dire aux parents que leurs enfants sont en sécurité à l’école». 
L’accueil d’un maximum d’enfants a été le principe de base de l’organisation de cette reprise, par paliers. «C’est comme ça qu’on a pensé les choses », assure Hélène Insel, «en prenant en compte les paramètres qui sont propres à, chaque école, pour que les enseignants et les écoliers prennent possession de leur «nouvelle» école».
«Les enfants s’adaptent avec facilité». Effectivement, pas de trouble apparent ce mardi à l’école Joseph Béard en voyant arriver dans les classes un groupe d’adultes inconnus et masqués venus poser des questions. 
Reste que nombre d’entre eux ont souffert, de quelque façon que ce soit, d’un confinement difficile, dans des conditions qu’ils peuvent avoir du mal à évoquer. Et tant les enseignant(e)s que les assistantes sociales, les infirmières, l’Inspecteur et les psychologues scolaires sont attentifs à déceler les troubles chez les écoliers. Pour mettre en place un soutien
«La crise n’est pas encore derrière nous, la prudence reste primordiale ». Mais même si la continuité pédagogique n’a pas été un vain mot « rien ne remplace le présentiel». En privilégiant les élèves les plus fragiles.
 

 

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