Les étudiants montent au front

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Samedi après-midi, Laurent Wauquiez a annoncé à l’IFSI (Institut de Formation aux Soins Infirmiers) de Chambéry qu’il veut recruter des étudiants en deuxième année pour renforcer les effectifs des hôpitaux de Savoie et Haute-Savoie.
En effet, les deux départements sont parmi les plus touchés de France et les personnels en place étaient déjà épuisés avant même que la deuxième vague arrive.
Le but sera donc d’envoyer environ 600 étudiants de deuxième année dans les hôpitaux et maisons de retraite de ces départements. En termes d’effectif, 150 sont mobilisables en Savoie, 350 en Haute-Savoie et le Président de la Région compte sur la solidarité des IFSI des départements voisins pour eux aussi envoyer des jeunes gens.
Le système mis en place permettre de rémunérer ces étudiants. La région va en effet financer des CDD à hauteur du SMIC. Ces contrats dureront au maximum un mois et le cadre a été négocié avec l’ARS.

Pourquoi les deuxième année uniquement ?
La raison principale de ce choix est que ces étudiants ont déjà acquis une qualification d’aides-soignants, contrairement aux étudiants de première année. En ce qui concerne les troisième années, ils ont un diplôme à passer en fin d’année, il a donc été décidé de les laisser se concentrer sur leurs études normalement.
Ces élèves n’iront toutefois pas forcément en service covid. Il faut en effet rappeler que les autres services des hôpitaux restent ouverts pour pouvoir accueillir les patients qui en ont besoin. Les médecins appellent d’ailleurs les gens à se déplacer si nécessaire plutôt que de retarder une opération, risquant d’aggraver une pathologie. Ce contrats courts pourront donc servir à délester les autres services.

Qu’en pensent les étudiants ?
Nina Mantel, étudiante en deuxième année à l’IFSI de Chambéry déclare que ses camarades et elles sont «contents de pouvoir aider». Elle considère aussi que le fait d’être rémunéré de manière plus importante que pendant un stage est une motivation et peut les encourager à continuer dans la voie des soins infirmiers.
Bien entendu, le stress est de mise. Ces jeunes d’une vingtaine d’années sont en effet déjà confrontés à la mort, plus que ce à quoi ils étaient préparés. Une forme d’appréhension existe mais cette initiative semble être considérée comme une opportunité d’apprendre et de participer à la lutte contre l’épidémie.

En ce qui concerne l’interruption des études pendant une période, Nina Mantel se demande si les compétences nécessaire pourront être acquises. Cependant, elle sait qu’elle pourra s’appuyer sur les connaissances théoriques déjà emmagasinées et que, même si ce ne sont pas celles qui sont prévues au programme, des compétences seront de toute manière acquises grâce à ces stages.
Concernant la volonté de Laurent Wauquiez, elle affirme : « Il a bien raison de nous mobiliser, c'est vrai qu'on est aussi là pour ça. C'est notre devoir de le faire». Elle considère par ailleurs que la forme du contrat, en CDD rémunéré permet d’alléger le stress inhérent à cette mobilisation.

D’autres personnels pourront être mobilisés
Laurent Wauquiez a affirmé que les étudiants ne seraient pas les seuls à être mobilisés. Un travail est mis en place avec Pôle Emploi pour pouvoir contacter tous les soignants qui sont au chômage à l’heure actuelle pour les encourager à travailler dans les départements plus touchés. Il reconnaît la tentation d’aller en Suisse mais leur lance un appel : «Si pour les deux mois qui viennent ils peuvent vraiment privilégier nos deux départements, on a besoin d'eux et leurs renforts seront les bienvenus».
De plus, environ 400 formations ont été financées en début d’année par la Région pour des personnes souhaitant se reconvertir en aides-soignants. Ces formations venant de se terminer, ces personnes vont elles aussi être contactées pour être invitées à prendre des postes en Savoie et Haute-Savoie.

 

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