Les Food-Trucks envahissent la ville

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Il y a encore moins d’un an, la Ville de Rumilly n’avait pas de politique communale établie concernant la spécificité de vente au déballage des Food-Trucks. Il semblerait que la survenue du Covid-19, du confinement et de la fermeture des restaurants ait bousculé les choses, suite aux nombreuses demandes adressées à la Mairie pour l’installation de camions ambulants proposant de la vente de nourriture à emporter afin répondre aux besoins des gens. Selon le maire Christian Heison, «peut-être que sans le Covid, nous ne nous serions pas posé la question de cette absence de politique car jusqu’alors il n’y avait pas véritablement de besoins». Ne considérant pas avoir les compétences requises pour traiter le sujet dans toutes ces subtilités, la collectivité a décidé de faire appel au Comité d’Action Economique Rumilly - Alby Développement (CAE) afin de l’aiguiller et la guider. Ainsi, en juin 2021, une commission communale a été mise en place pour procéder à une analyse économique et définir une nouvelle politique pour l’accueil de ces vendeurs au déballage sur le domaine public.

Vente au déballage domaine public /
domaine privé

«Comme la nature a horreur du vide et l’économie aussi, certaines personnes, de façon légitime, se sont dit au sortir du confinement qu’il y avait un exercice économique à faire, en rendant service aux gens qui ne retrouvaient plus dans leur environnement de quoi se nourrir en dehors de chez eux, notamment pendant la pause méridienne. Nous avons très rapidement reçu de nombreuses demandes auxquelles nous ne savions pas quoi répondre, puis nous avons vu arriver des gens s’installer spontanément sur divers terrains, publics ou privés et nous avons été obligés de réagir. Nous nous sommes d’abord intéressés à la règlementation du code la propriété des personnes publiques, nous étions au point concernant le marché et les évènements ponctuels tels que les braderies ou la vogue, mais concernant les food-trucks, nous avions un gros travail à faire» explique Christian Heison.

Le maire de la commune évoque la différence entre la vente au déballage sur les domaines privé et public. Sur le domaine privé, la personne qui s’installe en accord avec le propriétaire n’a l’obligation que d’une seule formalité : remplir un formulaire de déclaration préalable adressé à la Mairie, en y indiquant la nature de la marchandise vendue, l’adresse, la date de début d’installation, la fréquence et la durée en sachant que la règlementation impose de ne pas dépasser les 60 jours par an (qu’ils soient consécutifs ou pas), au risque d’une amende de 1500 euros pouvant doubler en cas de récidive. Le maire n’a possibilité d’intervenir sur cette déclaration uniquement en cas de problématiques liées à la sécurité comme par exemple un emplacement en bordure de route nationale.

Concernant le domaine public, la collectivité doit déterminer le ou les emplacement(s) autorisé(s), la durée d’installation maximale, le tarif de la redevance pour le stationnement voté chaque année par le Conseil Municipal et peut ensuite envoyer un appel à candidatures. Une fois les candidats retenus, une autorisation d’occupation temporaire (AOT) est signée pour l’obtention du permis de stationnement.

4 emplacements déterminés

Une stratégie d’emplacement(s) a donc été établie, avec l’appui du CAE, en fonction des besoins et afin de ne pas faire concurrence aux autres commerçants, ambulants ou pas. «Nous ne nous sommes volontairement pas précipités car nous avions des pressions suite à l’histoire du camion jaune» reconnait Christian Heison, concernant la polémique autour de ce fameux camion installé sur un parking privé dans la zone d’activités de Rumilly depuis le mois de septembre 2020 et qui avait dû quitter les lieux au printemps dernier après avoir reçu la visite de la police pour cause de dépassement de durée autorisée, au désespoir de son gérant et de ses clients satisfaits qui ne bénéficiaient d’aucun autre service de vente à emporter dans ce secteur-là.

Suite à l’analyse effectuée de juin à septembre 2021, 4 emplacements ont été déterminés: Place d’Armes (côté Quai des Arts), parking des Anciennes Casernes (avenue Gantin), parking du Skate-Park (chemin du Moulin), parking des bus scolaires (avenue Franklin Roosevelt, derrière le kiosque) puis un avis d’appel public à la concurrence (AAPC) a été diffusé mi-octobre.

3 candidats retenus

Lors de la commission du 22 novembre 2021, les 3 candidats ayant répondu à l’appel d’offres ont été retenus car leurs dossiers remplissaient bien tous les critères de choix selon 3 catégories : 60% de la note attribuée concernait l’offre commerciale, à savoir la largeur de la gamme proposée, le nombre de jours de vente…, 30% jugeait le critère environnemental, à savoir la saisonnalité des menus, la pratique des circuits courts, l’utilisation de matériaux durables et recyclables… Enfin, 10% évaluait l’esthétisme du véhicule pour une bonne intégration sur le lieu de stationnement.

Les candidats ont pu indiquer leur(s) choix d’emplacement ainsi que les jours et horaires de vente qui les intéressait.

La date d’installation a été fixée au 1er janvier 2022 pour «Chez Math Gourmand» qui devrait commencer en avril au Skate Park et Avenue Franklin Roosevelt, «Chez Mistinguette», en attente d’obtention de sa carte de commerçante ambulante et «Le camion rose», toujours pas installé mais visiblement prêt à démarrer.

«La durée d’autorisation est d’un an, jusqu’au 31 décembre 2022 avec 3 possibilités de reconduction, donc jusqu’en 2025. Les camions à pizzas, déjà installés depuis de nombreuses années, ont fait leur demande pour continuer à être au même endroit et nous avons accepté. Ils ont une antériorité, une autorisation déjà existante mais dès l’année prochaine ils devraient intégrer le dispositif mis en place. Fin août, début septembre, nous étudierons la reconduction pour tous les gens installés cette année. Et si certains décident d’arrêter, nous referons une consultation pour en trouver d’autres» indique Christian Heison.

Ces 2 camions à pizzas, l’un situé sur la Place d’Armes et l’autre sur le parking des Anciennes Casernes bénéficient actuellement d’une durée illimitée d’installation, contrairement aux nouveaux arrivants qui sont soumis à la règlementation mise en place dans le cadre de l’appel d’offre auxquels ils ont répondu.

Le tarif de la redevance applicable à tous est de 0,45 euros par m2 et par jour.

D’ici peu, dans 4 secteurs de la ville, les Rumilliens devraient sentir de nouveaux effluves et découvrir de nouvelles saveurs…à emporter.

 

 

C. C.

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