Les grands dossiers défendus par Marina Ferrari
A l'heure de la rentrée, il est de coutume pour la députée savoyarde Marina Ferrari de dresser l'inventaire du travail parlementaire et ses incidences au plan local.
La députée MoDem de la première circonscription de Savoie, Marina Ferrari, secrétaire de la commission des finances, s'est pliée, comme l'année dernière à l'exercice de la conférence de presse de rentrée. L'occasion d'évoquer le bilan de l'année écoulée et les grands dossiers nationaux et locaux qui attendent la parlementaire.
Bilan de l'année écoulée
Les députés n'ont pas chômé, en votant 49 textes, dont «de grandes lois d'orientation budgétaire qui confirment la reprise en main du régalien». Au plan local, la députée dit son satisfecit de constater les déclinaisons concrètes du travail en hémicycle : les renforts d'effectifs de police à Aix-les-Bains, l'annonce d'une nouvelle brigade de gendarmerie fixe à Novalaise, l'abandon des mesures menaçant le remboursement des cures thermales dans le projet de loi de finances de la sécurité sociale, les abattements supplémentaires en matière de cession à titre gratuit des baux ruraux pour la filière viticole, le renforcement des effectifs de la cour d'appel de Chambéry.
Budget 2024
Marina Ferrari balaie l'idée d'un budget d'austérité, citant une «hausse historique» du budget de l'Education nationale (+ 3,9 milliards d'euros), finançant les revalorisations salariales, + 3,3 milliards d'euros pour les armées, + 500 M€ pour la justice, portant essentiellement sur le recrutement de personnel et l'équipement des tribunaux, + 1 milliard pour le ministère de l'Intérieur, idem pour l'agriculture. Sept milliards d'euros en crédit de paiement sont fléchés vers la transition écologique des agriculteurs, de l'industrie, l'acquisition de véhicules plus propres, la filière hydrogène, le plan France 2030, le Fonds vert et la rénovation énergétique.
Emploi
La transformation de Pôle emploi en France travail associera davantage les collectivités. Concernant le RSA, un amendement conditionne son octroi à 15 h d'activité hebdomadaire, «l'idée étant de ramener les personnes vers l'emploi». «Les situations particulières seront prises en compte», assure l'élue.
Immigration
«Je défends l'esprit du texte immigration, équilibré, car il renforce le contrôle des gens en situation irrégulière que l'on doit reconduire à la frontière et facilite l'intégration des gens qui travaillent et qu'il faut régulariser.» Marina Ferrari souhaite sortir de la confusion entre «asile politique et immigration économique». Elle penche pour l'instauration d'une carte verte, comme aux Etats- Unis, qui permet de faire la différence et de «rééquilibrer les choses en créant une immigration économique, dont on a besoin».
Fin de vie
«Le texte sur la fin de vie s'annonce difficile pour le législateur. Je n'ai pas arrêté ma décision. Je consulte beaucoup. On ne sait pas ce qu'il y aura dans le texte. Je me positionnerai en fonction. Mais j'ai la conviction qu'il faut renforcer les soins palliatifs partout. Vingt-et-un départements ne sont pas encore couverts.»
Le grand âge est «une bombe sociale», au même titre que le logement. «Il nous faudrait deux projets de loi rapidement», insiste la députée. Nombre de personnes évoquent le maintien à domicile des aînés lorsqu'ils viennent la rencontrer à sa permanence. «On déplore la fermeture de places dans les Ehpad, faute de personnel.»
Lyon-Turin
Si la députée se félicite de l'engagement «fort» de l'Etat, prêt à mettre 3 milliards sur les accès, le temps presse. «Il faut absolument lancer l'étude de l'avant-projet détaillé» dont le montant, estimé à 150 M€, devrait être financé pour moitié par l'Europe. Si la date butoir du 15 janvier est dépassée, les discussions pourraient être reportées à 2027... Cette étude est d'autant plus urgente que la déclaration d'utilité publique du chantier court jusqu'en 2028.
Laurent Wauquiez
A plusieurs reprises, Marina Ferrari a dénoncé les postures du président de Région Laurent Wauquiez, à commencer par «sa danse du ventre» autour du financement du Lyon-Turin. Puis son «refus de respecter la loi sur le Zéro artificialisation nette» alors qu'elle a été retravaillée «pour donner plus de souplesse aux collectivités». Enfin, elle juge «incompréhensible» sa volonté de se retirer du dispositif France rénov' au 31 décembre, destiné à conseiller les particuliers dans leurs démarches de rénovation énergétique. «Au moment où l'Etat met plus de crédits dans Ma prime rénov', 3M€ de la Région, dont 520 000€ en Savoie, ne viendront plus soutenir nos concitoyens et 300 emplois directs sont menacés.»